5 clichés tenaces sur le rugby féminin qui s'effondrent face à la réalité
Elles ne savent pas botter ? Voici 1 des 5 clichés sur le rugby féminin qui est faux. © Crédit photo : screenshot youtube France Rugby
À quelques jours seulement du début de la Coupe du monde en Angleterre, voici 5 clichés ancestraux à propos rugby féminin que l'on déconstruit pour vous.

Il est vrai, le rugby féminin n'a pas bonne presse auprès du grand public. Des compétitions peu diffusées, peu couvertes par la presse, ainsi que des joueuses qui alternent encore entre rugby et travail à côté.

Tout cela construit donc des clichés, qui, pour la plupart, n'ont jamais vraiment été d'actualité, et le sont encore moins aujourd'hui. Voici 5 clichés sur le rugby féminin que l’on croit souvent vrais, mais qui ne le sont pas.

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1. Le rugby féminin n'est pas professionnel

Là-dedans, il y a du réel et du faux. En France, le championnat d'Élite 1 n'est pas professionnel, il est semi-professionnel. Certaines joueuses doivent travailler de leur côté pour subvenir à leurs besoins, tandis que d'autres peuvent pleinement en vivre. 

En revanche, d'autres championnats le sont. En Angleterre, la Premiership Women's Rugby ne l'est pas encore totalement, mais s'en rapproche avec des sections féminines rattachées à des clubs professionnels (6 équipes, sur 8 dans le championnat). La Nouvelle-Zélande, de son côté, possède un championnat 100% professionnel, le Super Rugby Aupiki, composé de 4 équipes, alignées sur des franchises masculines : les Blues, les Chiefs, les Hurricanes et Matatu, rattaché à la province de Canterbury.

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2. Le rugby féminin n'est pas technique ni tactique

Là encore, une affirmation qui est complètement fausse. Car le rugby féminin s'améliore de jour en jour et le jeu produit et de plus en plus précis. Les passes ne sont pas en cloche comme cela peut être pensé et certaines joueuses sont habiles et techniques au point de faire des offloads à la Leone Nakarawa.

Et sur le plan tactique, les Red Roses nous ont prouvé que le rugby féminin l'était tout autant que son homologue masculin. Ces dernières possédaient des cellules d'avant en attaque aussi précises que celles de l'Irlande d'Andy Farrell, une des références au niveau mondial. Les Anglaises nous ont d'ailleurs perforé à de nombreuses reprises au centre du terrain durant notre dernier affrontement en août, prouvant la qualité de leurs cellules d'attaques.

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3. Il n'y a pas d'enjeu ni de suspense

Si le rugby féminin est en effet très inégalitaire, que ce soit au sein de certains championnats comme l'Élite 1, ou au niveau international, les écarts se resserrent et les matchs deviennent de plus en plus intéressants. Preuve en est, le XV de France était à deux doigts de l'exploit à Twickenham pour le dernier match du Tournoi des 6 Nations en avril dernier, après 8 années de disette face aux Anglaises. Un match haletant remporté 43 à 42 par les Red Roses.

Dans d'autres compétitions, l'Irlande a battu la Nouvelle-Zélande, mastodonte mondial, à l'été 2024 alors qu'elle avait terminé 3e du 6 Nations cette année-là. Pareil pour le Canada qui n'était pas passé loin de l'exploit face au XV de la Rose à la même période et s'était incliné 12 à 21 en ayant fait douter les Anglaises toute la rencontre. Cette Coupe du monde sera donc particulièrement excitante. Nous vous conseillons de la suivre.

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4. Personne n'aime le rugby féminin

Faux, plus que faux et archi-faux. Le rugby féminin est très suivi et ne l'a jamais autant été. Pour preuve, pour un simple match amical, le stade André-et-Guy Boniface avait fait le plein avec 8 062 spectateurs exactement le 9 août dernier. Un chiffre qui dépasse donc l'affluence moyenne du club de Mont-de-Marsan la saison passée, qui jouait en Pro D2 (6 110 spectateurs de moyenne).

Durant le 6 Nations 2025, les Bleues ont fait déplacer 16 000 spectateurs à La Rochelle contre l'Écosse et 12 700 à Brive contre le Pays de Galles. Mais surtout, le Crunch s'est joué en plein Twickenham, lors de la dernière journée du Tournoi, devant près de 40 000 spectateurs. Le record est toujours détenu par les JO et ses 130 000 spectateurs en tout au Stade de France pour la deuxième journée du tournoi féminin de rugby à 7 de Paris 2024. En ce qui concerne la Coupe du monde 2025, World Rugby a annoncé avoir déjà dépassé tous ses "objectifs initiaux de billetterie", démontrant que cet événement est particulièrement attirant. L'instance a également dévoilé que la finale se jouerait à guichets fermés, tous les billets ayant été vendu. L'Allianz Stadium, nouveau nom de Twickenham, et ces 82 000 places ont donc déjà trouvé preneur.

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Et en termes d'audiences télévisées, les Bleues sont aussi très suivies. Le Tournoi des 6 Nations 2025 a réuni, sur l'ensemble de la compétition, 14,4 millions de téléspectateurs, d'après France TV, soit le deuxième meilleur niveau historique. Le XV de France féminin accaparait, en moyenne, 19,4 % de la part d'audience lors de ses rencontres. Les Bleues ont réunie, en moyenne, 1,8 million de téléspectateurs.

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5. Les femmes ne savent pas botter

Longtemps catégorisées comme incompétentes face aux perches, les féminines montrent petit à petit qu'elles sont très fortes dans l'exercice. Et en France, nous avons une ambassadrice hors pair en la personne de Morgane Bourgeois. Cette dernière est un Thomas Ramos féminin, aussi précise que l'arrière toulousain. Elle avait un taux de réussite supérieur à 81 % lors du dernier Tournoi des 6 Nations, digne des meilleurs buteurs et buteuses de la planète.

À titre de comparaison, le XV de France féminin avait un meilleur taux de réussite face aux perches durant les 6 Nations (81,25 %) que son homologue masculin (76,92%). À Twickenham, Bourgeois avait réalisé un festival dans l'exercice permettant aux Bleues de rêver.

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6 (bonus). Le rugby féminin n'est pas physique

Il s'agit peut-être là d'un des plus gros clichés qui n'est plus d'actualité, et qui ne l'a jamais vraiment été. Le rugby féminin est aujourd'hui très physique, avec de longues séquences et un jeu accéléré. Par exemple, lors du match de préparation à la future Coupe du monde entre la France et l'Angleterre, les Anglaises sortaient 74 % de leurs ballons des rucks en moins de 3 secondes. Une statistique marquante qui montre l'aisance des Red Roses dans ce secteur ainsi que la vitesse qu'elles mettaient dans leur jeu.

Et si l'on doit parler des corps, le rugby féminin possède de plus en plus de joueuses au physique impressionnant. En France, les sœurs, Feleu se rapprochent des 1,80 m et dénotent sur un terrain, tout comme Madoussou Fall (1,87 m et 98 kg), tandis que d'autres, comme Mwayembe, Khalfaoui ou Bernadou, ne sont pas loin des 100 kg. Tout un tas de physiques qui font du rugby féminin un sport de plus en plus rugueux où l'entretien de son corps nécessite une rigueur professionnelle.

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  • Papatch
    11070 points
  • il y a 1 mois

Le rugby féminin est en train de grandir. L'EDF féminine a fait des progrès indéniable il y a quelques années. Des joueuses ont été remarquées par leur talent apportant de la visibilité et de la popularité à ce sport notamment lors de matchs au Stade des Alpes à Grenoble. Par contre depuis la nomination du Staff actuel, j'ai l'impression de stagnation voir de régression de la qualité du jeu proposé. Pour moi c'est dommage.

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