XV de France. ''C'est pas ma faute à moi !'' Comment les Irlandais ont-ils (subtilement) échappé à la sanction ?
Sécurité des joueurs en danger ? La FFR monte au créneau après la décision de ne pas sanctionner Beirne et Nash. Crédit image : Screenshot France 2
Colère et frustration côté français ! Après les chocs ayant blessé Dupont et Barassi, aucune sanction pour Beirne et Nash. Jean-Marc Lhermet interpelle sur l’absence de protection des joueurs.

La décision était attendue, elle n'en reste pas moins incomprise côté français. Après la victoire du XV de France à Dublin, les contacts brutaux de Tadhg Beirne sur Antoine Dupont et de Calvin Nash sur Pierre-Louis Barassi ont suscité l'indignation de beaucoup. Et surtout l'incompréhension de certains. Malgré les réclamations de la FFR, le commissaire à la citation a tranché : aucune sanction ne sera infligée aux deux joueurs irlandais. Une décision qui a provoqué la colère de Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, et responsable du haut niveau, qui s'est exprimé sur RMC.

"Un accident de jeu" pour Beirne

Dans l'action qui a blessé Antoine Dupont, le deuxième ligne irlandais Tadhg Beirne percute violemment le capitaine tricolore, provoquant une indisponibilité de plusieurs mois et sa fin de saison. Pourtant, le commissaire à la citation estime qu'il s'agit d'un simple accident : « Il semble dire que c'est un accident de jeu, que le numéro 5 est déséquilibré par son partenaire qui est derrière lui, ce qui explique que ce soit l'épaule qui vienne directement en contact avec le genou », rapporte Jean-Marc Lhermet. Autrement dit, une malheureuse circonstance, mais rien qui ne justifie une sanction.

XV DE FRANCE. Dans combien de temps pourrons-nous retrouver le maestro Dupont sur les terrains ?XV DE FRANCE. Dans combien de temps pourrons-nous retrouver le maestro Dupont sur les terrains ?Le responsable du haut niveau ne partage pas cette analyse : « Tout ce qu'on veut, c'est protéger nos joueurs. L'intégrité physique est une priorité. Quand on voit des accidents de ce type-là, on estime que la sécurité de nos joueurs n'a pas été préservée ». Des propos qui résonnent alors que le rugby mondial cherche à renforcer la protection des joueurs.

"Un plaquage passif" pour Nash

Si la blessure de Dupont est au centre des discussions, celle de Pierre-Louis Barassi ne passe pas non plus. L'ailier de Toulouse, touché lors d'un contact avec Calvin Nash, manquera la 'finale' du Tournoi face à l'Ecosse ce samedi au Stade de France. Pourtant, là encore, le commissaire à la citation ne voit pas matière à une sanction : « Il considère que ça ne justifie pas un carton rouge, car il appelle ça un plaquage passif. C'est-à-dire qu'il estime que le plaqueur subit le plaquage, et que c'est Pierre-Louis qui vient le percuter », explique Lhermet.

6 Nations. Dupont, Marx : 2 actions brutales (et non sanctionnées) signées Tadhg Beirne6 Nations. Dupont, Marx : 2 actions brutales (et non sanctionnées) signées Tadhg BeirneUne vision que la FFR conteste : « Nous avons fait un retour au commissaire avec les vidéos et une version différente par rapport à ce qu'il a pu nous donner ». Le rugby moderne impose des protocoles stricts pour limiter les chocs à la tête, et voir de telles actions rester impunies laisse perplexe bon nombre d'observateurs. Sans parler des supporters qui ont du mal à y avoir de la constance. Et dénoncent une immunité de certains joueurs, voire nation. La Coupe du monde 2023 étant toujours très fraîche dans les esprits. 

Une protection des joueurs encore insuffisante

Au-delà de ces cas isolés, c'est une problématique plus large qui inquiète le camp français. Lhermet rappelle les efforts du World Rugby en matière de "Player Welfare" : limitation du nombre de matchs, augmentation des temps de repos... Mais pour lui, l'essentiel est ailleurs : « Avant tout, protégeons les joueurs comme il faut sur le terrain. Pour qu'il y ait vraiment une protection, il faut qu'il y ait des sanctions à la hauteur des fautes qui peuvent être faites ».

XV de France. Serin, Lucu ou Le Garrec, qui remplacera Dupont contre l’Écosse ?XV de France. Serin, Lucu ou Le Garrec, qui remplacera Dupont contre l’Écosse ?Car au final, ce sont les conséquences sportives qui pèsent lourd. Antoine Dupont, privé de plusieurs mois de compétition, manquera les échéances cruciales avec Toulouse en Top 14 et le XV de France durant ce 6 Nations voire cet automne. Pierre-Louis Barassi, lui, voit son Tournoi s'achever sur commotion alors qu'il avait participé à toutes les rencontres et semblait monter en puissance aux côtés d'un excellent Moefana. « On est en colère », tranche Lhermet. Une colère que partagent nombre de fans et d'experts, à l'heure où le rugby cherche à mieux protéger ses acteurs sans dénaturer son essence.

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Avertissement: on n'a pas lu l'avis du commissaire. En plus, pour avoir lu nombre de ces avis de commission, on tient pour acquis que des avis sont écrits pour aboutir à une conclusion. On fabrique un avis pour soutenir une conclusion pré déterminée. Le cas est intéressant car il y a une collission de perceptions. Le commissaire parle d'un passive tackle alors que le vice président de la FFR parle d'un plaquage subi. Ce qui n'est pas la même chose. En termes de jeu, un plaquage est conçu pour arrêter la progression d'un adversaire. Différentes catégories, le plaquage offensive (dominant tackle) où le plaqueur repousse l'adversaire hors du camp défendu, le plaquage défensif (defensive/passive tackle) où le plaqueur amène l'adversaire dans le camp défendu, le plaquage arrêt buffet où le plaqueur arrête net l'adversaire etc Le commissaire parle d'un plaquage défensif, où le joueur irlandais aurait choisi d'amener l'adversaire vers le camp défendu. Une fois de plus, on met à jour l'arnaque de la vidéo puisque les images ne montrent rien, on ne voit que des choses qu'on interprête. On a regardé le ralenti plusieurs fois donc on dit ce qu'on y voit. Un défenseur qui démarre sur les talons, le poids de son corps plutôt vers l'arrière. Pour un plaquage, tel qu'il soit, on recommande d'être bien sur ses appuis, de maîtriser son poids. Il a une mauvaise attitude, où il est pris par l'urgence. A partir de là, il prend deux charges, celle de l'attaquant puis celle de son coéquipier. On croit voir deux temps, un premier où il tente d'encaisser la charge puis un autre où il se retrouve emporté. On ne voit pas un plaquage défensif. On rejoint l'avis de collisions subies, il n'oriente pas le plaquage. Ce n'est pas le point plus important. Le point le plus important est de savoir que vient faire la notion de plaquage défensif dans l'affaire. Quand on lit la procédure d'évaluation de ces séquences de jeu, le texte ne fait pas mention du type de plaquage, le texte parle de la station debout, la force mise dans le plaquage, du temps que le plaqueur a pour se baisser etc L'information se situe dans savoir comment le commissaire relie plaquage défensif et absence de carte rouge. Une possibilité est que le commissaire appuie l'idée qu'il n'y a pas assez de force dans le plaquage parce que le commissaire y voit un plaquage défensif. C'est un développement dangereux car le joueur n'est pas dans une attitude correcte pour faire un plaquage défensif.

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