À l’heure où la saison de Top 14 entre dans son sprint final, les clubs se battent férocement pour accrocher les premières places. Mais derrière l’objectif sportif de finir dans le Top 8, se cache un enjeu pour les caisses des clubs français. Car se qualifier pour la Champions Cup, c’est aussi se garantir une rentrée d’argent qui dépasse de loin le seul prestige européen.
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Contrairement à la Champions League en football, la Champions Cup ne distribue pas de primes directement liées aux résultats sportifs. Mais alors pourquoi cette course acharnée ? Parce que les revenus générés par la participation à cette compétition sont loin d'être négligeables, même s’ils sont indirects.
Quel fonctionnement ?
Chaque saison, les droits TV versés par l’EPCR sont distribués équitablement entre les ligues participantes, Top 14, Premiership et United Rugby Championship. Ce système n’offre pas de récompense directe, mais les clubs français, notamment les mieux classés du championnat, récupèrent une belle part du gâteau grâce à une redistribution en interne décidée par la LNR. Ainsi, finir dans le haut du tableau, c’est l’assurance de toucher une part importante de ces fonds.
Mais la vraie mine d’or se trouve ailleurs : dans la billetterie et l’exposition médiatique. Une participation régulière en Champions Cup, avec ses affiches prestigieuses et ses stades combles, constitue une belle opportunité commerciale pour les clubs français. Sponsors et partenaires bénéficient alors d’une visibilité démultipliée, générant ainsi des recettes complémentaires pouvant facilement atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Un exemple clair ? Le Stade Toulousain, mastodonte du rugby français, qui parvient grâce à ses performances européennes à générer entre 700 000 et un million d’euros de revenus supplémentaires par saison rien qu’en redistribution par la Ligue. À cela s’ajoutent les primes et bonus liés à l’exposition médiatique pour les sponsors, comme l’explique Philippe Spanghero sur la chaîne YouTube de Sud Radio estimés entre 200 000 et 300 000 euros.
Un cercle vertueux
Cet effet économique est doublement avantageux : il permet aux grands clubs d’entretenir leur puissance financière et sportive tout en incitant fortement les clubs ambitieux à se battre pour entrer dans ce cercle vertueux. L’enjeu du Top 8 dépasse donc largement le terrain sportif. C’est avant tout une bataille économique pour la santé financière et le développement des clubs hexagonaux.
Pour les clubs aux effectifs plus modestes, en revanche, ce système peut avoir un revers. Sans primes sportives directes, ils doivent parfois revoir leurs ambitions. Se qualifier pour la Champions Cup sans disposer de moyens suffisants peut vite devenir un gouffre financier, notamment en cas de déplacements lointains et coûteux, comme c’est le cas en Afrique du Sud. Un dilemme auquel certaines équipes doivent faire face chaque saison.
La course au Top 8 est donc loin d’être une simple question de sportif. C’est un enjeu économique qui peut déterminer le futur d’un club, sa capacité à recruter, se structurer et viser plus haut. Une réalité que tous les acteurs du rugby français connaissent parfaitement, et qui explique pourquoi les dernières journées du Top 14 réservent toujours autant de suspense.
Chandelle 72
Et la Challenge cup c'est le même principe. Il n'y a pas de retombées.
Pour les clubs Sud-Africains ce n'est pas la billetterie qui renfloue les caisses, les stades sont de 1/2 à 3/4 vides pour ce que j'ai pu voir, recettes TV sponsoring doivent suivre la même tendance.
Ils participent sans profit ou à perte ou bien les clubs français ou British ou les organisateurs les rémunèrent ?
Garou-gorille
Si j'ai bien compris :
TOP14 - TOP8 = BOTTOM6
...ou comment accroître les inégalités financières entre nos clubs !
dusqual
oui c'est pour ça que les spirales s'intensifient et que certains ont tiré la sonnette d'alarme. mais c'est pas si simple.
parce que la réalité c'est que si toutes les équipes ont quelques stars qui viennent peaufiner l'effectif, certains ne jouent quasi que là dessus d'ailleurs, c'est le centre de formation qui fait vraiment la différence aujourd'hui.
il a un coût, c'est un investissement long terme dans lequel il faut impliquer un certain nombre de personnes et qui a des retombées incertaines et surtout inégales d'année en année.
les inégalités proviennent de ce que les clubs veulent bien tenter de mettre en place pour les jeunes en grande partie. il faut avoir des convictions et s'y tenir.
alors il y tout de même des inégalités territoriales mais quand on voit que les clubs parisiens sont pas si terribles à ce niveau là alors qu'ils ont le plus gros réservoir national et celui qui possède en plus la plus grande diversité...
mais bon, il n'y a rien d'extraordinaire à ce que les clubs qui jouent la compétition phare aient une exposition plus grande et bénéficient de contrats pub et télé plus charnus. et de la même manière les clubs n'ont pas les mêmes qualités de négociations face aux sponsors, la régularité rend les choses plus simples.
donc oui il y une une spirale positive et une autre négative mais en dehors de certains facteurs vraiment liés à la localité qui peuvent accélérer ou freiner le projet (stade, réservoir jeunesse, bassin économique de la ville...), une vision long terme , déterminée et équilibrée du club peut amener à rentrer dans la bonne spirale.