SPOILER ALERT : On a vu la finale de Pro D2 USAP/BO avant tout le monde !
L'USAP et le BO, deux équipes emblématiques du rugby français.
Perpignan ou Biarritz ? Biarritz ou Perpignan ? N'attendez pas la réponse samedi lors de la finale de la Pro D2. Venez la découvrir ici !

Ahhhhh un USAP - BO en phases finales… Comme ça sent bon le rugby d’antan ! Damien Chouly au sommet de son art d’un côté, Steffon Armitage de l’autre, mesdames et messieurs plus de doutes, on va bien assister à un match de Top 14 du début des années 2010 ! En vrai, pour le jeu, on espère plutôt que ce dernier sera du même acabit que celui pratiqué par les deux équipes tout au long de la saison de Pro D2, les phases finales y compris, tant Biarritz nous a ravis. Pour l’heure, Perpignan part avec la ferveur des pronostics grâce à sa saison régulière presque parfaite, sa fraîcheur physique et Melvyn Jaminet, mais une finale reste une rencontre à part, et c’est pour cela qu’on a vu le match avant tout le monde pour vous !

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Le match :

À Montpellier, ville située à 155 kilomètres de Perpignan, le coup d’envoi est donné. Bien que la jauge en tribunes soit fortement limitée, les Catalans se sentent comme à la maison et certains ont même pu passer faire un coucou à leur oncle Roger, de Béziers, tant ils ont le temps et se la coulent douce. Un peu trop douce justement : sur la lancée de leurs phases finales de folie, les Biarrots les cueillent à froid par une pénalité de Gilles Bosch, puis un essai de François Da Ros (aka « La bagarre ») sur ballon porté, ça ne s’invente pas. Au bout de 10 minutes, cela fait déjà 0 à 10 pour Biarritz et on peut entendre quelques habitués d’Aimé-Giral crier au scandale arbitral et à la complexité de gérer un week-end de repos entre la 30ᵉ journée et la demi-finale, qui peut laisser des traces…

Sauf que voilà, l’orage passé et après une nouvelle pénalité de chaque côté, le score est de 3 à 13 pour les Rouges et Blancs, mais ces derniers commencent à accuser le coup de leur débauche d’énergie incroyable face à Vannes la semaine passée. C’est le moment de sonner la révolte pour les Sang et Or et sur qui compte-t-on lorsqu’on parle de révolte ? Mathieu Acebes bien sûr ! Tel un prédateur guettant sa proie, un Kevin Guedj rôdant autour de la chambre des filles, le capitaine de l’USAP surgit au bon moment : un coup de casque sur chacun de ses gros, une gifle à sa charnière ainsi qu’un « allez les fry, le Top 14 est à nous », et les voilà repartis. Les troupes sont requinquées et c’est alors qu’on commence à comprendre pourquoi Perpignan a roulé sur la saison régulière. La puissance dégagée par son pack se ressent jusqu’à La Grande Motte, les charges d’Halanukoluka, Eru et Mamea Lemalu font mal et même Dyer, Aliouat et consorts ont du mal à stopper leur avancée. Malins, les Basques plient, mais ne rompent pas encore et préfèrent se mettre à la faute plutôt que de laisser les Arlequins jouer à leur main. Ce bon vieux Watremez prend un jaune à l’expérience, Jaminet enquille et ça ne fait plus que 9 à 13 à la demi-heure de jeu. Puis 12 à 13 à la 38ᵉ.

USAP. Révélation de la saison, où Melvyn Jaminet s'arrêtera-t-il ?USAP. Révélation de la saison, où Melvyn Jaminet s'arrêtera-t-il ?Le BO serre les dents et sur le renvoi, Ben Volavola veut impressionner son futur concurrent au Racing, Finn Russell, et tente alors une triple sautée depuis ses 22 mètres. Problème, si le Fidjien n’a pas la bedaine de l’Écossais, il n’a pas son génie non plus : Steeve Barry frôle l’interception et Pujol, le dernier Jean-Bernard du 21ᵉ siècle, se fait croquer par l’ancien septiste ainsi que Francis Saili. Le « meilleur joueur de Pro D2 » montre qu’il sait tout faire en imposant un pressing d’enfer et récupère même une pénalité sur son contest dans la foulée. Sur le coup Acebes est tiraillé entre une envie de bien faire et un complexe d’infériorité. La résultante est toujours la même avec lui : au moment du coup de sifflet, il arrive avec 10 mètres d’élan et file un grand coup de tronche à Saili, que son combo tignasse d’enfer + casque vissé sur la tête arrête aisément, bien heureusement.

Par sympathie et pour éviter que le Statham catalan n’écope de son 20ᵉ carton de sa carrière en Pro D2 le jour d’une finale, l’arbitre ne lui adressera qu’un simple avertissement : « Mathieu, ne te ridiculise pas devant un mec qui a joué pour les All Blacks stp, tout le monde nous regarde ». L’ancien palois s’en sort vraiment bien puisque sur la sirène, comme la semaine dernière, Gilles Bosch se troue. À 22 mètres sur la droite, sa tentative passe à côté et c’est la mi-temps au GGL Stadium. Un point sépare les deux équipes, Canal + est satisfait et les abords du stade sont plus chauds qu’un premier samedi du mois sur la chaîne cryptée. Tout va bien dans le meilleur des mondes, sauf pour le professeur Shaun Sowerby, qui semble aussi sourcillant qu’analyste après le raté de son ouvreur. « Moi qui ai côtoyé Beauxis, Michalak et maintenant Bosch depuis mon arrivée en France il y a près de 17 ans, je suis sûr que « le complexe des sirènes » a enfin dû être recensé. Il faut que j’en parle à Aldigé », peut-on lire sur son carnet.

Finale Pro D2 : qu’ont montré Biarritz et l'USAP lors de leurs précédents affrontements ?Finale Pro D2 : qu’ont montré Biarritz et l'USAP lors de leurs précédents affrontements ?

Les oranges étaient bonnes, les massages aussi, c’est le moment de revenir sur le pré plus motivé que jamais. Les deux équipes sont à 40 minutes de retrouver le Top 14 et chacune a de vrais arguments pour y parvenir. Mais sur la lancée de la fin de première période, l’USAP semble avoir plus d’huile dans le moteur que son concurrent. 15 à 13 puis 18 à 13, Melvyn Jaminet continue son sans faute, mais alors que le rythme baisse en intensité, le petit prodige varois commence à s’ennuyer, lui qui a clairement pris l’habitude de marcher sur la Pro D2 comme Richie Mo’unga marche sur le Super Rugby. Sur un ballon rendu au 3ᵉ rideau de l’USAP par Lonca, la révélation de la saison décide donc d’enflammer la partie : levage de tête, buste droit, ballon tenu à deux mains et puis… feinte de jeu au pied, cad-deb sur Speight pour le faire passer pour un simple membre des Jackson’s five et feinte de passe, l’ancien minot de la Rade nous sort l’exploit personnel de ces phases finales ! Puisqu’il est également généreux, il offrira l’essai à George Tilsley (qui menaçait de le manger s’il ne lui donnait pas la gonfle, cela a pu influencer sa décision) avant de le transformer lui-même. Le score indique 25 à 13 à la 52ᵉ, ça y est, Perpignan est champion de France de Pro D2 et retrouvera l’élite la saison prochaine.

Enfin ça, c'est ce que la Team boulard croit. Parce que cette année, Biarritz semble animé par un esprit de résilience assez hors du commun. Et comme à Vannes dimanche dernier, les hommes du duo Nadau-Sowerby vont entamer une remontée assez spectaculaire. Sur l’essai, on change les quatre roues du côté du BO et Peyresblanques, Barnabé Couilloud, Perraux ainsi que Stark entrent en jeu. Ceux qui n’ont pas regardé un match de Pro D2 depuis deux ans vont s’apercevoir qu’il y a du (jeune) talent sur la Côte basque. Comme à chaque fois qu’il a eu sa chance cette saison, le talonneur olympien désire plus que tout montrer que son idole est Codie Taylor, et pas Jean-Charles Orioli. Souvent bien placé, doté d’un punch monstre, il met donc à mal la défense de l’USAP sur tous les ballons qu’il reçoit. Le petit frère de Baptiste Couilloud, qui porte probablement son prénom en hommage à une chanson de Fernandel, apporte plus de danger derrière les rucks en cinq minutes que James Hart ne l’a fait durant toute sa carrière. En force, c’est Johnny Dyer qui vient conclure derrière une belle percée d’Arrimage et après une grosse séquence de pilonnage des siens. Perraux transforme et le score passe à 25 à 20, avant une pénalité de 58 mètres de Jaminet pour une position quatre appuis du capitaine biarrot. Cela fait 28 à 20 pour l’USAP à 10 minutes du terme, dont 23 points pour le seul arrière catalan, qui pourrait bien définitivement écarter Anthony Bouthier du XV de France cet été s’il venait à être appelé pour la tournée en Australie. À propos de Bouthier, saviez-vous qu’il avait été maçon ? #poncif

QUIZ. Peux-tu citer les 46 joueurs ayant disputé le dernier USAP - Biarritz en TOP 14 ?QUIZ. Peux-tu citer les 46 joueurs ayant disputé le dernier USAP - Biarritz en TOP 14 ?

Le temps passe, la 75ᵉ minute approche et Perpignan fait déjà des petits tas pour faire enterrer le ballon autant que possible. Sauf qu’une passe en pivot de Fakatika (quelle idée de le mettre au cœur du plan de jeu…) à hauteur des 40 mètres basques est interceptée par l’inévitable Francis Saili. Tout le monde pense que l’ancien du Munster va aller au bout, mais Jeronimo de La Fuente sort de la source d’un ruck et donne tout ce qu’il a pour le reprendre, probablement lui aussi vexé qu’un All Black ne vienne lui chiper la vedette sur son terrain de jeu qu’était censé être la Pro D2. Mais en voulant contester sans se remettre sur ses appuis/trop en faire, le Puma est sanctionné d’un carton jaune pour faute cynique. Le pied de Perraud ne tremble toujours pas : 28 à 23 pour l’USAP, tout est encore possible !

On nous dit dans l’oreillette que notre temps de parole est écoulé, alors on va faire vite. On ne va pas vous spoiler tout le dénouement de cette finale, mais sachez que le vainqueur ne sera probablement pas celui que vous auriez imaginé 80 minutes plus tôt. Pourquoi ? Parce que « Iron Man » Gavin Stark, héros de l’ombre condamné à rester sur le banc lors de 8 matchs sur 10 pour au final faire gagner son équipe à chaque fois, va encore frapper… On ne vous dit simplement pas comment. Pour cela, il faudra encore être devant votre écran ce samedi aux alentours des 19h30. « Il faut parfois savoir courir avant de savoir marcher », disait Tony Stark. Vous verrez que son cousin Gavin lui a (encore) emboîté le pas !

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Un roman qui me plait, à commencer par sa fin, mais qui ne correspond pas à ce qui va se passer
Sur la cote Basque, tout le monde sait bien qu'il est déjà écrit que Biarritz renverra Bayonne en ProD2 lors des barrages.

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