‘‘On n'est pas au même niveau’’, Galthié admet les failles du XV de France et change sa méthode
Après une tournée automnale décevante, Fabien Galthié concède que le niveau du XV de France a baissé, ces derniers mois, mais le sélectionneur garde confiance.
Après une tournée automnale décevante, Fabien Galthié concède que le niveau du XV de France a baissé, ces derniers mois, mais le sélectionneur garde confiance.

C’est un premier pas vers une amélioration. Après une première ère Fabien Galthié marquée par un taux de victoire de 80 % sur la scène internationale, le XV de France marque le pas. Depuis le mondial, le ratio baisse inexorablement et dépasse péniblement les 60 % de succès désormais. Sur la tournée estivale et automnale de 2025, les Bleus ont perdu quatre de leurs six matchs, sans convaincre lors des deux victoires récentes.

Après la fin de son calendrier international, Fabien Galthié s’est présenté en conférence de presse. Face aux journalistes, le sélectionneur des Bleus ne s’est pas caché derrière son petit doigt et a, en partie, mis de côté la langue de bois. Après le succès animé face à l’Australie (48-33) au Stade de France, ce samedi 22 novembre, il a admis un moment de faiblesse des Bleus.

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Le XV de France face à ses démons

Entre autres, l’ancien Columérin compare cette année 2025 à son équivalent de 2021 et estime que l’équipe de France “est moins en place.” Quatre ans plus tard, pour ce qui était la première année de Fabien Galthié post-Covid_19, les Bleus enchaînaient les victoires et ne perdaient que rarement. Même les tournées dans le Sud, avec des formations largement remaniées, étaient pleines de promesses et permettaient aux Tricolores de repartir avec au moins une victoire en poche.

Pourtant, les taux de victoires ne font pas tout, contrairement à ce que l’ancien entraîneur du RCT a pu mettre en avant par le passé. Il a rappelé, selon des propos rapportés par L’Équipe, que ses succès n’ont “pas empêché (aux Bleus) de perdre d'un point face à l'Afrique du Sud en quarts de finale de la Coupe du monde.” Bien que le XV de France soit champion en titre du Tournoi des VI Nations, on a tendance à l’oublier tant cela semble loin, son niveau a radicalement baissé en quelques mois.

Des failles inattendues sont apparues en défense, un secteur qui était le point fort de la sélection sous l’autorité de Fabien Galthié et Shaun Edwards. La discipline remarquée s’est aussi envolée et certains poids lourds tricolores, si dominants par le passé, se sont mis à reculer. L’animation offensive, souvent à la traîne depuis 2020, continue de s’appuyer sur des ballons de récupération, sans proposer un fond de jeu discernable.

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Galthié mise sur 2027

Si le XV de France vit une mauvaise passe, rien n’est perdu pour autant. Face aux journalistes, il définit à demi-mots la Coupe du monde 2027 comme l’unique objectif en vue, aujourd’hui. Plus question de prendre la question tricolore au cas par cas, à chaque fenêtre internationale et avec le ‘chaque chose en son temps’ pendu aux lèvres. Le sélectionneur fixe le rendez-vous : “Il faudra voir dans deux ans, il n'y a pas de vérité… Oui, on n'est pas au même niveau, mais je le dis avec sérénité.

Désormais, la préparation pour le mondial se met en place. Près de 22 mois avant l’échéance, Fabien Galthié donne l’impression de se concentrer quasi exclusivement sur cette échéance, occultant les deux Tournois des VI Nations et le Championnat des Nations qui le sépare de cette compétition. “Chaque match nous a posé des problèmes et l’on n'a pas réussi à tous les régler. Il y a de la matière, des joueurs. On a bien identifié des formes de travail qui doivent nous aider à progresser. Il reste 17 matches avant la Coupe du monde”, avance-t-il face à la presse.

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D’ailleurs, cette focalisation totale sur la Coupe du monde 2027 était déjà présente dans les propos des joueurs, après le revers contre l’Afrique du Sud (17-32), au début du mois. “Je suis très confiant pour la suite. Ce match est sur la trajectoire qui doit nous mener jusqu'à la prochaine Coupe du monde en Australie”, indiquait Thibaud Flament à L’Équipe. En conférence de presse, Gaël Fickou parlait de “retrouver” les Springboks au mondial australien. “On va se préparer jusqu'à la Coupe du monde, mais on ne va pas baisser la tête”, affirmait le Racingman.

Par ailleurs, cette volonté de préparation pour le mondial rentre aussi dans une dimension politique. En effet, la Fédération Française de Rugby souhaitait modifier la convention qui la lie à la Ligue Nationale de Rugby, sur la mise à disposition des joueurs. L’institution en charge du XV de France souhaitait notamment ajouter une quatrième rencontre automnale, comme l’ont déjà fait ses équivalents britanniques et irlandais. Une occasion franche d’offrir plus de matchs de préparations aux Tricolores.

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Les Bleus en mode 'Boks ?

Cette idée de considérer les deux années qui séparent les Bleus du mondial australien, comme un bloc de préparation uni et linéaire, rappelle l’ancien discours de Rassie Erasmus, lors de son arrivée avec l’Afrique du Sud en 2017. Alors que les Springboks connaissaient des années noires, le sélectionneur avait construit une dynamique et un groupe sur un peu moins de deux ans, sans se focaliser sur les rencontres situées entre sa prise de fonction et la compétition reine.

À l’automne 2019, ses joueurs soulevaient le trophée Webb-Ellis et récidivaient quatre ans après. Aujourd’hui, ils forment indéniablement la meilleure équipe du monde. Dans le documentaire ‘Chasing the Sun 2’, sorti à l’hiver 2024, Rassie Erasmus s’était d’ailleurs payé l’Irlande et le XV de France en affirmant qu’il “préfère gagner la Coupe du monde plutôt que d'être à 80 % ou 88 % de matchs gagnés.

Dans cette série, retraçant l’aventure des Springboks au mondial 2023, il confiait les paroles suivantes :

Quand on construit un groupe, que l'on cherche toujours à améliorer sa profondeur et à changer la façon dont nous faisons les choses pour rester à la pointe… Il faut parfois essayer des choses. Nous avons certainement perdu quelques matches ces dernières années à cause de cela et pour déceler le plus de réponses en vue de la Coupe du monde. En tant que sélectionneur, ce serait merveilleux si nous faisions mieux entre les Coupes du monde, mais d'un autre côté, ne voulez-vous pas atteindre le sommet, car vous avez plus appris entre deux mondiaux ?”

Au rugby, l'ensemble des test-matchs et des compétitions internationales, Rugby Championship et Tournoi des VI Nations, ont toujours profité d'un fort intérêt, contrairement à ce qui peut être observé dans d'autres sports. Ce dernier ne permettait pas aux sélectionneurs de mettre de côté certaines échéances, pour se consacrer sur d'autres ambitions. Rassie Erasmus a, en partie, libéré ses joueurs de cette contrainte de résultats calendaires. Est-ce sur ce mode de pensée que Fabien Galthié s’est désormais fixé ? Réponse à venir dans 22 mois.

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  • Gallion
    6326 points
  • il y a 49 minutes

Comme toujours, il est lunaire.
Les exploits individuels masquent l'absence de fond de jeu. Et il ose nous dire que les joueurs oublient ce qu'il préconise quand ils repartent en club. Mola et Bru apprécieront. C'est vrai que nos équipes de club affichent un niveau affligeant comparé aux chef-d'œuvres tactiques de maître Galthié. Sérieux, il faut vraiment qu'il dégonfle le melon. Question : où est Shaun Edwards? Il faisait de l'ombre au dieu vivant? Comme Ibanez? C'est sur que Sempéré et Arlettaz, ça ne va pas lui faire de l'ombre.

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