Les quotas JIFF (Joueurs issus des filières de formation), ont clairement contribué à faire progresser le rugby français, et les résultats du XV de France en sont la preuve. Dans la dernière liste de 42 joueurs retenus par Fabien Galthié pour préparer la tournée d’automne, 14 avaient moins de 23 ans, faisant descendre la moyenne d’âge du groupe à 25 ans.
Une donnée significative, qui prouve que les jeunes joueurs parviennent plus tôt au niveau de maturité requis pour la scène internationale, portée par leurs performances en club. Mis en place il y a une quinzaine d’années, les quotas JIFF ont poussé les clubs à investir davantage sur leurs jeunes talents.
Aujourd’hui, respecter ce règlement permet de bénéficier de subventions, tandis que les clubs qui s’en écartent s’exposent à des points de pénalité. D’après un premier bilan, deux clubs ne sont pas dans les clous, d'autres sont à la limite après huit journées de championnat.
TRANSFERT. 120 kilos, 24 ans, JIFF : un pilier géorgien dans le viseur de Toulon pour caler sa mêlée
Ce qui dit le règlement pour les quotas JIFF
Chaque saison, deux bilans sont dressés afin de déterminer quels clubs sont dans les clous du quota de JIFF par feuille de match. Le premier a eu lieu hier, la LNR a publié un communiqué de presse présentant les premières données permettant d’identifier qui respecte ou non cette règle.
Dans ce communiqué, on retrouve les points importants du règlement : la moyenne à respecter, celle qui ouvre droit à des subventions, et surtout les exceptions.
Pour rappel, chaque club professionnel doit présenter une moyenne de 16 JIFF sur la feuille de match sur l’ensemble des rencontres de la saison pour ne pas être sanctionné sportivement (avec un régime dérogatoire pour les clubs promus), et 17 pour bénéficier de l’incitation financière correspondant au volet 1 du fonds JIFF (avec un régime dérogatoire pour les clubs promus).
Afin de faciliter l’intégration des promus dans les deux divisions de l’élite française, ces quotas sont évidemment adaptés. Montauban, promu en Top 14 la saison dernière, et Carcassonne, promu en Pro D2, ne répondent donc pas aux mêmes critères.
Pour leur première saison, les promus doivent présenter une moyenne de 13 JIFF par feuille de match, puis 14,5 lors la saison suivante. Enfin, pour bénéficier de l’incitation financière, ils doivent aligner 14 joueurs la première année et 15,5 la deuxième.
Le Comité Directeur de la Ligue Nationale de Rugby (LNR) s’est réuni ce jour et a acté les décisions suivantes 👉 https://t.co/k3jTc84IVi pic.twitter.com/1L0O4DselF
— Ligue Nationale de Rugby (@LNRofficiel) November 19, 2025
Brive et Vannes mauvais élèves, Montpellier et le Racing 92 sur un fil
Parmi les 30 meilleurs clubs français, deux ne respectent pas ce règlement à l’heure actuelle. Ainsi, même si la moyenne est meilleure que l’année dernière dans les deux divisions, avec 17,33 JIFF par feuille de match en Top 14 et 17,24 en Pro D2, certains clubs restent loin du compte.
Vannes affiche 15,25 JIFF par feuille de match après 8 journées de Pro D2. Le leader de la deuxième division présente la pire moyenne des 30 meilleurs clubs français, devant Brive, qui atteint 15,50 JIFF par feuille de match.
Un bilan qui pourrait poser des problèmes aux deux clubs : si, en fin de saison, ils ne sont toujours pas dans les clous, la Ligue leur retirera 6 points au classement.
En Top 14, tous les clubs respectent les 16 JIFF par feuille de match, même si Montpellier et le Racing 92 n’en comptent en moyenne que 16,25 par rencontre.
Une première inoubliable 😌
— Rugby Club Vannes (@RugbyClubVannes) November 18, 2025
Notre jeune talonneur, 𝐓𝐨𝐦 𝐒𝐚𝐫𝐭𝐡𝐨𝐮, a disputé ses premières minutes en pro devant près de 30 000 personnes au Roazhon Park 👏#FiertéBretonne pic.twitter.com/dELXYGMq18
Huit clubs ne profitent pas de l'incitation financière
Si, dans l’ensemble, tous les clubs sont à jour, huit d’entre eux n’ont pas accès aux subventions allouées aux entités qui affichent une moyenne de 17 JIFF par feuille de match à la fin de la saison.
Une dotation de 5 millions d’euros pour le Top 14 et de 4,4 millions pour la Pro D2 est à partager entre chaque club qui atteint le quota minimum de 17 JIFF par feuille de match à la fin de l’année (14 pour les promus). Ces montants sont calculés en fonction des efforts fournis par les clubs, par exemple : Toulouse, qui affiche aujourd’hui une moyenne de 19,50 JIFF par feuille de match, recevra naturellement plus que Lyon, qui atteint 17 JIFF.
Pour l'heure, huit clubs ne rentrent pas dans l'équation. Il s'agit de Béziers, Brive, Mont-de-Marsan, Oyonnax, Vannes, Toulon, Montpellier et le Racing 92.
Retour en images sur les performances des jeunes JIFF (joueurs issus de filière de formation) sur les terrains de #TOP14 👏
— TOP 14 Rugby (@top14rugby) July 17, 2024
Une saison 2023/2024 riche en émotions, merci à tous les clubs de faire émerger ces futurs talents ! pic.twitter.com/1SXU12ZSo0
Les meilleurs par division : Toulouse et Soyaux-Angoulême
Toulouse est l’équipe qui affiche le plus de JIFF par feuille de match, avec une moyenne de 19,50 pour le moment. Une nette progression par rapport à la saison passée, puisque, comme évoqué sur le site ALL Rugby, les Rouge et Noir affichaient une moyenne de 17 à la 8ᵉ journée de l'exercice précédent.
Les Rouge et Noir ont tout de même terminé la saison 2024-2025 avec une moyenne de 19,50 JIFF par feuille de match. Leader actuel du championnat, cela constitue une nouvelle preuve que cette formule fonctionne autant sur le plan financier que sportif.
En Pro D2, Soyaux-Angoulême affiche une moyenne de 19 JIFF par feuille de match. Son effectif comprend près de 33 joueurs professionnels issus de sa formation. Les hommes d’Alexandre Ruiz pointent à la 12ᵉ place du championnat et alignent un effectif très jeune, avec une moyenne d’âge de 26 ans.
Comme évoqué, ces deux équipes seront les mieux rémunérées si elles restent les meilleures élèves en matière de joueurs issus des filières de formation.
