EXCLU. ''Est-ce qu’ils cachent leur jeu ?'' Fulgence Ouedraogo méfiant avant le quart de finale du XV de France
Fulgence Ouedraogo a donné son avis sur l'équipe de France actuelle, et le match face aux Springboks. Crédit photo (
''Capitaine courage'' a bien voulu répondre à nos questions, avant le choc des Bleus face aux Springboks. Ce dernier nous a livré ses impressions et ses craintes.

Une atmosphère particulière 

Désormais chez nos confrères de M6, Fulgence Ouedraogo profite de sa jeune retraite de rugbyman professionnel pour être consultant pour la chaîne de télévision à l'occasion du Mondial en France. Avec deux Coupes du monde joué, "Fufu" connaît les enjeux d'une telle compétition. 

Néanmoins, ce dernier estime que cette édition 2023 à une saveur particulière : "C’est la première fois que l’on ressent un tel engouement autour de notre équipe de rugby ! Le fait de recevoir la compétition et aussi les résultats des Bleus depuis quatre ans y est pour beaucoup. J’ai été au match d'ouverture, et j’ai vraiment senti un pays pousser derrière son équipe. On ne me parle que de rugby sans arrêt et même les gens qui ne suivent pas le rugby de base sont très concernés derrière le XV de France. Il y a aussi beaucoup de supporters d’autres nations donc c’est une belle fête."

Avec 39 sélections sous le maillot du XV de France, l'ancien joueur de Montpellier a déjà dû gérer des matchs couperets, ainsi que des rencontres tendues devant un public acquis à sa cause. Pour lui, la Coupe du monde en France reste tout de même un avantage pour cette génération :

"Franchement, je me dis que c’est un avantage au vu du public et de l’engouement, mais ça peut être dangereux. Cette Coupe du monde en France peut aussi être source de pression et on l’a sentie sur les premières minutes face aux Blacks. Ils ont été pris par l’atmosphère, mais au bout d’une mi-temps, ils sont revenus à leurs bases. Ça peut être une pression négative, mais cette équipe de France a les reins et le cœur bien accrochés, et rien ne semble la toucher. Ils ont une grosse force mentale, et ils arrivent à trouver des solutions face à n’importe qui, ils sont sûrs de leurs forces et très sereins.
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Le match des Boks

Pour revenir à la rencontre de dimanche soir à Paris, Ouedraogo a, lui aussi, été surpris de la composition de Nienaber. L'ex-capitaine du MHR est également méfiant à ce sujet-là : "Ça m’a surpris, mais d’un côté, je me dis aussi, est-ce qu’ils cachent leur jeu ? Est-ce que ce 7-1 en phase de poules n’était qu’une stratégie prévue pour tromper leur adversaire en quart de finale ? Je ne sais pas."

Je m’attends à un gros match, une grosse opposition physique. La charnière prouve qu’ils veulent garder le ballon, proposer du jeu et du rythme. Quand je vois Cobus et Libbok, je me demande s’ils vont changer leur fusil d’épaule, mais je pense que tout ça était prévu. En deuxième mi-temps, De Klerk et Pollard pourront calmer et gérer le score, je ne vois que ça.

Lors de sa dernière année en carrière, Fulgence Ouedraogo a connu Cobus Reinach, le demi de mêlée titulaire et vis-à-vis d'Antoine Dupont. Il s'est aussi exprimé à son sujet : "Ça m’a surpris de voir Cobus titulaire, car dans la hiérarchie des 9 sud-africains, De Klerk est devant lui. Ce ne sont pas du tout les mêmes profils, je ne sais pas pourquoi tout changer sur un quart de finale. Je connais les qualités de Cobus, il ne démérite pas, loin de là, il va très vite et amènera beaucoup d’incertitudes. De Klerk est un gestionnaire, donc je pense qu’ils veulent envoyer beaucoup de jeu en première mi-temps."

Le champion du monde moins de 21 ans (2006) a forcément eu un mot pour Antoine Dupont, qui ne laisse personne indifférent : "C’est le meilleur joueur au monde, de l’avoir sur le terrain, c'est une sacrée plus-value, mais c’est aussi un message envoyé aux adversaires, « Dupont est avec nous, ne vous inquiétez pas ! » C’est un leader, et il fait aussi peur aux autres équipes, on en avait besoin."

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Les choix des Bleus

Inévitablement, le retour de Sekou Macalou n'est pas passé inaperçu auprès des spécialistes. Le joueur du Stade Français a cette capacité à jouer parmi les trois quarts, rappelant ainsi un certain Ouedraogo au même poste. Bien que ce dernier avoue courir beaucoup moins vite, il pense également que ce choix est purement stratégique : "Son retour est aussi très stratégique et ça me fait penser à son match l’année dernière à Marseille, où il avait été utilisé à l’aile. Ce qui est sûr, c’est qu’il peut faire de grosses différences, peu importe la position, et qu’il fera du bien au XV de France, en troisième ligne comme à l’aile."

La seconde ligne, Woki/Flament, a aussi fait beaucoup parler. "Je pense que Fabien n’a pas vraiment eu le choix, mais ça reste très intéressant. En première mi-temps, Atonio sera sur le terrain donc le staff peut se permettre de mettre Woki, en deuxième mi-temps, Taofifenua rentrera et amènera beaucoup de poids derrière Aldegheri donc c’est encore une fois stratégique. Tout est une question d’équilibre."

Puis, en tant que bon consultant, Fulgence Ouedraogo a tenté de deviner les clés de ce match, et le scénario qui en découle. Son expertise est intéressante : "Sans faire l’ancien, le match va se gagner et se jouer devant. Face à l’Italie, le pack était tellement dominant, en mêlée, en touche, sur les phases de rucks et au sol, tu peux mettre n’importe quel trois-quarts, ça sera la même. Pareil pour le neuf ! Je suis confiant pour ce match, ça va taper fort, mais je pense que nos avants font faire une grande partie."

C’est du sport, on ne peut pas être sûr à 100%, mais cette équipe de France nous surprend toujours. On se dit toujours que ça va être dur, mais on gagne ! Après l’Uruguay, les gens pensaient que ça allait être compliqué de se qualifier et que les Italiens pourraient nous battre, et finalement, on en met 96 aux Namibiens et 60 à l’Italie. Je crois en cette équipe.

2011, une aventure à part

Pour les plus jeunes d'entre vous, la Coupe du monde de 2011 paraît bien lointaine, mais elle reste toujours la meilleure édition pour le XV de France en matière de résultats. Sélectionné par Lièvremont pour cet événement, Ouedraogo nous a donné son témoignage de cette folle aventure : 

C’est un regret, bien sûr, ça aurait été quelque chose de grandiose, mais on n’est pas passé loin de ce truc de malade. Tout ce groupe à ce regret-là d’un côté, mais on ne pouvait pas faire plus de l’autre. On est arrivé en finale, mais c’était compliqué, deux mois loin de chez toi, mais ce qu’on a vécu était très fort. On a connu des ascenseurs émotionnels de fou, on a gagné, on a perdu, on a pleuré, on a chanté et ça tous ensemble. C’était très fort.

Pour terminer, le Montpelliérain a essayé de trouver des similitudes entre cette génération de 2011, et l'équipe de France actuelle : "Ce qui me marque avec cette génération, c’est le professionnalisme ! Elle a été bercée par le très haut niveau, donc ils gagnent un match et bascule direct sur le prochain, c’est fort. Leur façon de jouer, et de s’entrainer et différente de la nôtre. Nous, nous avons des joueurs qui avaient connu le rugby « amateur » en 2011 donc on n’était pas à ce stade de professionnalisme. Après sur la similitude, les deux générations ont de gros caractères, avec des leaders forts et c’est aussi ça la force d’une équipe ! "

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  • resp
    11452 points
  • il y a 6 mois

Pour ceux qui ont connu la demi finale en 1995, ce n'est pas une gastro entérite et un arbitre vendu qui permettra de remporter le match dimanche mais bien la meilleure des 2 équipes.

Je me souviens très bien de cet essai de Benazzi refusé... alors notre pack se met en position (sans rechigner) pour la mêlée qui devrait nous être accordée, mais au lieu de ça l'arbitre siffle la fin du match ! Incompréhensible, dégoûtant, même aujourd'hui quand j'y repense je trouve que l'on est loin, très loin des valeurs du sport et un sentiment d'amertume apparaît encore et toujours.

Demain (dimanche) l'AFS sera loin de chez elle et ne pourra pas imposer son dictat, nos Français ne souffriront pas de maux d'estomac, l'arbitrage devrait être correct (mais avec World Rugby on peut s'attendre à tout), ce sera un match à armes égales (à moins que l'un des camps n'utilise des produits pour mieux performer).

J'espère que l'on mettra une tannée à cette équipe (même si l'histoire de l'EDF n'est pas la même à part Galthié qui jouait ce match). L'heure de la vengeance a sonné Messieurs.

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