''En Angleterre, le jeu est plus ouvert'', la comparaison d'Anthony Belleau entre Premiership et Top 14
Anthony Belleau de retour au premier plan grâce au style de jeu du championnat anglais ? ©Northampton
Véritable satisfaction du recrutement de Northampton, Anthony Belleau s’épanouit dans un championnat plus propice à son style de jeu.

Joueur du mois d’octobre en Premiership, le demi d’ouverture français Anthony Belleau (29 ans) se régale en Angleterre. D’Agen à Clermont, en passant par Toulon, celui qui compte 12 sélections avec les Bleus évolue désormais au pays des Roastbeefs, pour le plus grand bonheur des fans de rugby.

Là-bas, il découvre une nouvelle culture et un nouveau championnat, avec des caractéristiques propres au rugby anglo-saxon. Le format, bien différent de celui du Top 14, est également l’une des raisons pour lesquelles il s’y sent si bien.

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Un format "sécurisant'', et une manière de jouer plus débridé en Angleterre

Lors de sa dernière saison en France, Anthony Belleau faisait face à la concurrence de Benjamin Urdapilleta à Clermont. Même s’il a enchaîné les feuilles de match, ce dernier n’était plus titulaire indiscutable dans un club de l’élite depuis ses années folles à Toulon.

Ce départ représente donc une occasion de donner un second souffle à la carrière de celui que l’on avait découvert en 2016, à peine âgé de 18 ans, au milieu des légendes toulonnaises Matt Giteau et François Trinh-Duc. Cette année-là, le jeune Monflanquinois conduit le RCT jusqu’en finale du Top 14 pour sa première saison dans l’élite : lunaire.

Avec Northampton, il découvre les avantages d’un maintien assuré et, surtout, la possibilité de jouer au rugby de façon plus débridée. Pour nos confrères de La Dépêche du Midi, il est revenu sur les différences avec le Top 14.

"Il y a moins de matchs ici, donc chaque point compte énormément. Vu qu’il y a moins de rencontres, forcément, les décalages au classement se font rapidement, donc on aura moins d’opportunités de se rattraper. En Top 14, il y a plus d’enjeux avec les montées et descentes, ce qui peut rendre le jeu plus restrictif. En Premiership, il n’y a pas de montées, ni de descentes".

En conséquence, les joueurs de l’élite anglaise sont peut-être plus confiants à l’approche des rencontres à enjeu, selon lui. Dans le Top 14, le risque de relégation pèse forcément sur le spectacle produit par les 30 acteurs sur le terrain.

"Il y a peut-être moins de prise de risque [...], le jeu est beaucoup plus basé sur de la pression. En Angleterre, le jeu est plus ouvert. C’est très compétitif et puis, tous les week-ends, ça bataille", confie Anthony Belleau

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Le modèle français suscite la curiosité des techniciens anglo-saxons

Si ces deux peuples ont toujours eu la farouche volonté de se différencier par leurs arts de vivre ou par leur capacité à inventer des règles impossibles, il reste toujours intéressant de jeter un œil chez le voisin.

Les entraîneurs d’Anthony Belleau à Northampton constatent une différence importante. Celle qui explique sans doute la réussite des clubs français en Coupe d’Europe, mais au détriment de la qualité du jeu ?

"Pour avoir pas mal discuté avec les entraîneurs anglais, ils regardent beaucoup le Top 14. Ils sont très curieux du championnat français. Et, selon eux, il y a plus de temps de jeu effectif en Angleterre qu’en France où il y a plus d’enjeux". 

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"En France, il y a plus de moyens financiers"

Mais ce qui fait toute la différence, c’est que les élites françaises disposent de budgets bien plus élevés que les clubs de Premiership. À niveau égal, on estime une différence d’environ 30 millions d’euros entre le leader de Premiership, et Toulouse, actuel leader du Top 14.

Une différence qui s’explique facilement selon Anthony Belleau, car cet écart colossal répond à des besoins bien moindres en Angleterre.

"Dans le championnat anglais, il y a un peu moins de clubs. Je pense que la principale différence se fait peut-être au niveau de la profondeur des effectifs. En France, il y a plus de moyens financiers. Donc forcément, les clubs français ont des effectifs plus conséquents, car il y a plus de matchs. Il faut qu’il y ait plus de joueurs à disposition".

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Anthony Belleau, vers un retour avec le XV de France ?

Pourquoi ne pas rêver à retrouver les joies du maillot bleu pour Anthony Belleau ? Son profil désormais très singulier fait de lui un prétendant de plus en plus sérieux pour une nouvelle sélection. Vivement critiqué, Romain Ntamack reste tout de même un élément important du collectif de Fabien Galthié. Même si Mathieu Jalibert n’a pas le rendement escompté avec les Bleus, il occupe toujours ce rôle essentiel de doublure.

Mais en l’absence de l’un ou l’autre, Fabien Galthié patine et tente de nouvelles solutions. Celui qui souhaitait doubler ou tripler les postes avant la Coupe du monde 2027 devra faire des choix. Lors de ce dernier rassemblement, le jeune Ugo Seunes a profité de ses bonnes performances avec le Racing 92 et de la blessure de Mathieu Jalibert pour se faire une place avec les Bleus, mais il reste un joueur encore inexpérimenté.

Anthony Belleau possède la stature idéale pour répondre aux besoins du sélectionneur dans ce rôle de numéro 3. Même si sa sélection relève encore d’une utopie, les performances du joueur de 29 ans plaident assurément en sa faveur.

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  • balobal
    22891 points
  • il y a 8 secondes

Sur les tournois amateurs j'ai toujours trouvé que les anglais rigolaient bien sur les terrains, même les avants qui font des chisteras, des pas de l'oie (pas de loi non plus), les mecs qui se rentrent eux même dedans pour rigoler etc.

Alors même s'ils sont imbuvables parfois pour le côté bagarre/provoc, j'aime bien ce côté ludique qu'ils ont avec le rugby.

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