La nouvelle n’a pas fait grand bruit dans le microcosme du rugby français. Pourtant, c’est bel et bien un cataclysme que s’apprêterait à vivre l’antichambre professionnelle anglaise si le rapport publié hier venait à se confirmer. Comme l’a dit Midi Olympique en relayant des informations révélées outre-Manche par le Daily Mail, tous les championnats anglais excepté celui de la Premiership vont être suspendus jusqu’à nouvel ordre du fait des mesures de confinement prises par le gouvernement de Boris Johnson. Un énorme coup dur pour les divisions inférieures anglaises et notamment la D2, qui devait contre vents et marées reprendre en janvier. Pire pour ce dernier, il pourrait finalement ne pas pas reprendre du tout.
On savait depuis des quelques années que ce championnat - qui n’a de professionnel que le nom - souffrait d’énormes difficultés financières qui l’avaient vu entrer presque en guerre contre ses instances dirigeantes, depuis que l’aide de 375 000£ apportée aux clubs par la RFU avait été rediscutée. Ce que l’infime soutien des clubs de l’élite et la petite part de redistribution des émoluments versés par le diffuseur officiel du rugby anglais (Sky Sports), eux aussi plus ou moins abolis dès 2017, n’ont fait qu’accentuer.
Ces dernières années, le système anglais agrémentant encore son idéal de « ligue fermée » entre les 12 ou 13 meilleurs clubs du pays uniquement, la RFU Championship Rugby battait de l’aile comme jamais depuis lors. D’autant qu’avec des stades et des infrastructures pour le moins amateurs, des salaires à peine dignes d’un bon club de Fédérale 2 en France… la D2 de la Perfide Albion n’a pour elle rien de bien « bankable » ni « sexy ». Pour vous donner un ordre d’idée, le fantastique Sam Simmonds, élu récemment meilleur joueur européen de la saison avec Exeter, n’était payé qu’au lance-pierres et à hauteur de 300£ par match joué lors de sa saison de prêt aux Cornish Pirates voilà un peu plus de trois ans !
On comprend alors mieux pourquoi, selon un rapport publié dans le Daily Mail, la moitié des clubs de la deuxième division préfèreraient tout simplement annuler la saison à venir et libérer leurs joueurs afin de préserver leur statut, à moins qu’un plan de sauvetage du gouvernement ne soit établit pour soutenir la Fédération anglaise… Aussi pourquoi les clubs concernés ont récemment dénoncé un système pro non-viable vu le contexte actuel et demandé un retour vers un dispositif semi-professionnel moins coûteux. Quand on vous dit que ça va très mal !
Et les joueurs dans tout ça ?
Mais avec ce qui se profile aujourd’hui, et même si les clubs de D2 parvenaient à se maintenir en vie d’ici une reprise potentielle, l’inquiétude se situe aussi autour des joueurs par lien de causalité. Sans employeur, pas de salaires, et voilà comment plus de 400 professionnels pourraient se retrouver sans contrat dans les prochains moins. Ainsi, quelle sont les perspectives de solutions? Les Cornish Pirates n’ont pas attendu d’officialisation pour déjà lancer un embryon d’issue en trouvant accord avec Gloucester pour prêter deux de leurs meilleurs éléments (en l’occurence l’arrière Kyle Moyle et le pilier Jay Tyack) en Premiership pour une durée encore indéterminée. Ce qui semble confirmer ce qui se dit dans la presse locale…
Mais qu’on se le dise, si le système de prêt est une belle alternative, il n’y aura pas de place pour tout le monde dans l’élite du rugby anglais, loin s’en faut. On pourrait alors très bien imaginer que certains des meilleurs joueurs laissés sur le carreau trouvent preneur en ProD2 si la situation sanitaire le permet, ou encore que la majorité des prétendants finissent par trouver un point de chute en National League 1, l’équivalent de la Fédérale 1 en France. Encore faut-il que les grosses restrictions budgétaires du moment le permettent…
Car outre-Manche encore plus qu’en France, rares sont les entités qui bénéficient des moyens d’un petit club comme les Ealing Trailfingers. Tenu par le mécène Mike Gooley - créateur de la célèbre agence de voyages anglaise du même nom -, le club de l’Ouest londonien devrait lui bénéficier de ses bons résultats depuis trois saisons (2ème à chaque fois) mais aussi et surtout de l’assise financière de son président milliardaire pour finalement intégrer le Premiership, qui passerait donc à 14 équipes si les Saracens bénéficiaient de pareille fleur. Son homme de main aurait d’ailleurs investi 20 millions d’euros d’actions Premiership et se serait d’ores et déjà engagé à poser autant qu’il faudra pour mettre ses infrastructures aux normes de la première division, afin d’agrandir en conséquence son petit stade d’à peine 2000 places assises aujourd'hui. Aussi, les partenaires du capitaine Guy Thompson ont déjà deux matchs amicaux prévus dans les prochaines semaines face à Newcastle… le promu officiel de l’élite !
Quoi qu’il en soit, il faudra en tous cas que la RFU prenne rapidement des décisions, la nouvelle saison de sa poule aux oeufs d’or démarrant à la fin du mois de novembre. A moins que ce ne soit pour l’édition 2021/2022...

Le Haut Landais
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141507 pointsPublié le 04 novembre 2025 à 16:00?
Theo, tu nous cache quelquechose?
Amis à Laporte
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171477 pointsElle est garée où la DeLorean ?
Fufu Brindacier
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64709 pointsQuelle anticipation !