Toulon frappe fort sur le marché
Le Rugby Club Toulonnais a officialisé l’arrivée du demi d’ouverture international argentin Tomás Albornoz, qui rejoindra l’effectif rouge et noir dès la fin décembre 2025. Âgé de 28 ans, le Puma s’est engagé sur le long terme, jusqu’en 2030, preuve de la confiance placée en lui par les dirigeants varois. Révélé avec les Jaguares, puis devenu un cadre du Benetton Trévise depuis 2021, Albornoz s’est imposé comme l’un des ouvreurs majeurs de l’hémisphère Sud et un titulaire régulier avec l’Argentine. Lui qui a dû surmonter la déception de ne pas avoir été retenu par Michael Cheika pour la Coupe du monde 2023.
J’arrive avec l’envie de donner le meilleur de moi-même, de progresser encore et de contribuer aux ambitions du RCT.
Un parcours construit sans raccourci
Tomás Albornoz n’est pas un phénomène sorti de nulle part. Formé en Argentine, il s’est d’abord affirmé dans un rugby exigeant, avant de franchir le pas vers l’Europe avec Trévise. En URC comme en Coupe d’Europe, il a rapidement pris les commandes du jeu italien, affichant une régularité rare à un poste souvent instable (379 points dont 18 essais en 69 matchs).
Avec les Pumas, il a su répondre présent dans les grands rendez-vous, notamment face aux nations majeures du Sud, au point d’être régulièrement cité parmi les ouvreurs les plus influents du circuit international ces dernières saisons. "Il peut légitimement prétendre au titre de meilleur demi d’ouverture du monde actuellement, car peu de joueurs évoluent à son niveau", avait écrit Planet Rugby à son sujet après le match perdu contre les All Blacks en août dernier. Depuis le Bok Sacha Feinberg-Mngomezulu a régalé. Mais Albornoz est très certainement dans le top 3.
Quel type de 10 arrive à Mayol ?
Albornoz, ce n’est pas qu’un bon animateur. C’est un chef d’orchestre complet. Capable de jouer très à plat pour mettre ses trois-quarts dans l’avancée, il excelle aussi dans la gestion territoriale grâce à un jeu au pied long et précis, aussi bien dans le jeu courant que face aux perches.
Défensivement, il ne triche pas : plaquages bas, lecture des courses intérieures, replacement constant. Là où il marque des points, c’est dans sa capacité à faire basculer un match sur une séquence, que ce soit par une prise d’initiative personnelle ou un choix juste sous pression. Un profil parfaitement compatible avec les exigences du Top 14.
Ce que Toulon est venu chercher
Laurent Emmanuelli ne s’y trompe pas. Le directeur sportif du RCT a été clair : « Nous sommes très heureux d’accueillir Tomás à Toulon. C’est un joueur qui a démontré, aussi bien en club qu’avec les Pumas, une régularité impressionnante et une capacité à faire jouer son équipe dans le bon sens. Son profil correspond parfaitement au projet sportif du RCT : ambition, exigence et engagement total. Tomás est un compétiteur, un créateur et un leader. »
Derrière ces mots, un besoin évident : stabiliser le poste d’ouvreur avec un joueur capable d’assumer le poids des grandes soirées à Mayol comme à l’extérieur. Il sera en concurrence avec l'international italien Paolo Garbisi. Même si la presse italienne avait imaginé qu'il pourrait être libéré pour rejoindre Trévise afin de pallier au départ du Puma. On peut penser que la pression sera clairement sur les épaules de ce dernier tant l'Argentin semble cocher toutes les cases.
Albornoz, un leader naturel pour le RCT
À Toulon, l’environnement est exigeant, parfois brûlant. Albornoz semble taillé pour ça. Il impose le respect par sa constance, sa communication permanente et son calme dans les moments chauds. Avec l’Argentine, il a souvent été décrit comme celui qui remet de l’ordre quand tout s’emballe. Dans un RCT ambitieux, qui vise franchement les phases finales et la régularité européenne, ce profil peut faire énormément de bien.
Pour le RCT, l’arrivée d’Albornoz est un signal fort envoyé au Top 14 : le club prépare l’avenir avec un ouvreur confirmé, en pleine maturité. Pour l'Argentin, c’est un nouveau cap. Rejoindre Toulon, c’est accepter une exposition médiatique plus forte, une pression quotidienne et une concurrence relevée. Mais c’est aussi l’opportunité de s’installer durablement comme l’un des meilleurs numéros 10 évoluant en France, sans compromettre sa place chez les Pumas à l’approche des grandes échéances internationales.
Albornoz à Toulon, c’est un mariage entre exigence et ambition. Et à Mayol, ce genre de profil ne passe jamais inaperçu. Il tarde aux supporters de voir l'association avec Serin.
