Sa signature a fait l’effet d’une bombe dans l’univers du Top 14. Ce mercredi matin, on apprenait donc que l’ailier des All Blacks Sevu Reece (38 sélections, 20 essais) s’était engagé avec l’USAP pour plusieurs saisons.
Le coup que personne n’avait imaginé… Sevu Reece débarque pour changer la donne à l'USAP en TOP 14Si sa venue découle certainement de l’arrivée de Laurent Labit dans le 66, elle ne dépendra que du maintien du club catalan dans l’élite. De fait, on ne serait pas surpris de voir le 3/4 de 28 ans faire finalement faux-bond à Aimé-Giral, après une annonce signée l’Indépendant qui secoue le microcosme du Top 14.
Car insaisissable, Reece l’est aussi bien sur le terrain que dans la vie. On vous explique ça via deux anecdotes que vous ne connaissez probablement pas au sujet du finisseur des Crusaders.
Signature à l'UBB en 2014/2015
A vrai dire, il faut être un puriste du Top 14, un fidèle de l’UBB ou un ancien joueur des générations 94/95/96/97 pour savoir que le Fidjien de naissance aurait déjà dû évoluer en France par le passé. Il y a plus de 10 ans, en vue de la saison 2014/2015 et alors que les jeunes du club viennent de gagner leur ticket pour intégrer la poule Elite du tout nouveau championnat de France espoir, l’UBB signe de nombreux jeunes talents à fort potentiel.
Parmi eux, certains qui deviendront bien connus du rugby français comme Lucas Méret (actuel meilleur réalisateur de Pro D2) ou Paulin Riva, le Gersois champion olympique 2024 avec France 7. Et pas mal d’étrangers afin de compenser le fait de ne pouvoir lutter avec la valse des jeunes Français qui signaient alors à Toulon, Toulouse ou Clermont. Probablement la patte du nouveau-venu de l'organigramme bordelais à l’époque : Pierre-Henry Broncan.
On accorde beaucoup d'importance à l'équipe espoirs. A l'image de celui des joueurs JIFF chez les pros, celui des jeunes joueurs français à potentiel était très compliqué cette année : tous les clubs se sont jetés dessus. C'est un recrutement pour l'avenir en sachant que tous les espoirs sont susceptibles d'intégrer le groupe pro cette saison. On verra, et s'il y a deux ou trois révélations dès cette année, tant mieux. Le but est de renforcer encore les liens entre l'équipe espoirs et le groupe pro, avec notamment des entraînements programmés à la même heure. - Le président Laurent Marti pour le Journal Sud-Ouest
Pêle-mêle, citons des garçons aux carrières disparates comme Levi Aumua, devenu l’un des centres les plus craints du Super Rugby aujourd’hui, ou Jonah Saulekaleka, ailier au physique de Jonah Lomu et cousin de Talebula, qui évolue désormais en Régionale 1 dans le Vaucluse, après une vraie carrière en Fédérale 1. Et donc Sevu Reece !
Meilleur marqueur de l'histoire du Super Rugby
Si vous ne vous souvenez pas d’avoir un jour vu l’ailier aux 66 essais en Super Rugby déambuler avec les Espoirs ou la première de l’UBB, pas de panique, votre mémoire ne vous joue pas de tour. C’est que ledit Reece, alors âgé de 17 ans, annonçait attendre sa majorité pour rejoindre la Gironde. Une blessure et des convoitises locales plus tard, l’ailier musculeux s’engageait finalement dans le Waikato et ne venait jamais en France.
Pas plus qu’en Irlande, lui qui signa un contrat avec le Connacht en 2018 après avoir brillé dans ce que l’on appelait encore la Mitre 10 Cup, alors qu’il n’avait encore jamais joué en Super Rugby.
VIDEO. Super Rugby. Sevu Reece a-t-il les appuis les plus dévastateurs rugby mondial ?
Reconnu coupable de violences domestiques envers sa compagne, sa future équipe décide de résilier son contrat, et le voilà qui reste donc en Nouvelle-Zélande. Avant de trouver un contrat de joueur supplémentaire avec les Crusaders pour pallier une blessure saison suivante, de planter 13 essais pour sa première saison de Super Rugby et de disputer la coupe du monde 2019 avec les All Blacks dans la foulée.
Jusqu’à devenir le meilleur marqueur de l'histoire du Super Rugby en 2025. Comme quoi une carrière tient parfois à peu de choses, même au pays des Kiwis…
