VIDEO. Dopage dans le rugby : Des joueurs professionnels et amateurs témoignent
Rugby - Dopage : Des joueurs professionnels et amateurs témoignent. / Crédit Photo : olivier pechenet (licence
En mars dernier, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) annonçait que le rugby était le sport le plus touché en France le dopage, notamment à cause du cannabis. Le rapport avait d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre et certains en avaient même profité pour sortir de l'ombre à l'image de l'ancien international Laurent Benezech. Depuis que tout le monde y a mis son grain de sel, les choses se sont un peu calmées. Jeudi dernier, Ariane Piot dans l'Humanité a cependant tenu à donner la parole aux principaux concernés, les rugbymen. De manière anonyme, un joueur de Top 14, de Fédérale 1 et enfin de Fédérale 2 ont donné leur avis. Pour le professionnel, l'AFLD a eu raison de communiquer sur ces chiffres : « Malheureusement, de nombreux joueurs, surtout de jeunes débutants cherchant à percer, encourent de graves soucis de santé en consommant ces merdes. » À 26 ans, et après des années passées en Top 14, il est parfaitement au courant des risques et a « préféré se tenir à l'écart de tout ça. »

Il indique cependant avoir été confronté au dopage et ce dès son plus jeune âge (12-13 ans) alors que ses entraîneurs et même les médecins n'hésitaient pas à aborder le sujet. « Je ne suis pas un as du dopage, mais les produits étaient les produits classiques, comme des hormones de croissance ou des stéroïdes anabolisants. Certains de mes coéquipiers en ont consommé. Mais personne ne les a soupçonnés donc ils s'en sont allègrement sorti, sans bavure. » Des jeunes, comme ce joueur évoluant en junior dans un club de Fédérale 2, qui avoue avoir lui-même consommé « des anabolisants, achetés sur Internet » pendant plusieurs mois. « Personne n'est au courant. » À seulement dix-sept ans, il a donc succombé au dopage avant d'arrêter lorsqu'il a pris connaissance des « graves effets sur la santé ». Selon lui, « beaucoup de jeunes joueurs, entre quatorze et dix-neuf ans » sont amenés franchir la ligne rouge. La cause, une trop grande pression : « On doit être bons partout : en cours, au rugby, en dehors du terrain, dans les relations amicales, familiales. Malheureusement, pour supporter ce stress, des jeunes consomment ces choses. »

À vingt-deux ans, le troisième rugbyman pense que « la consommation de produits dopants est sans doute plus répandue en Fédérale, car les contrôles sont moins stricts et moins fréquents qu'en Top 14 par exemple. » Il tient cependant à relativiser le rapport de l'Agence française de lutte contre le dopage qui prend en compte le cannabis comme produit dopant. « Je ne dis pas qu'il est bien de fumer du cannabis, mais à titre personnel, je ne pense pas que ce soit un dopant. » Néanmoins, il recommande des sanctions plus lourdes pour les tricheurs, quitte à leur interdire « le droit de pratiquer, quel que soit le sport. » À l'heure où le grand public découvre que le rugby n'est pas épargné par le dopage, Serge Simon, président du syndicat des joueurs, encourage ce genre de témoignage pour mieux comprendre la situation et tenter de la régler.

Merci à Ariane Piot pour sa très bonne enquête.

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  • Math
  • il y a 10 ans

Tu as raison, mais pour info, le cannabis contient du THC, qui stimule la testostérone, et c'est pour cela que s'est considéré comme dopant. 😉

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