« Dans quel sport punit-on le moins fort ? » le débat est lancé, la règle va-t-elle changer ?
Réformer les règles de la mêlée pour plus d'équité : un enjeu crucial pour le rugby moderne.
Après Irlande–Afrique du Sud, la question revient : doit-on sanctionner un pilier pour avoir subi en mêlée ? Les 6 Nations veulent faire évoluer la règle.

Selon The Times, les dirigeants du Tournoi des 6 Nations souhaiteraient faire évoluer une règle jugée « injuste » : l’exclusion temporaire d’un pilier simplement parce qu’il est dominé en mêlée fermée. Le sujet devrait être évoqué lors de la réunion préparatoire au prochain Tournoi.

Quand la sanction devient une question d'équité

La discussion a gagné en intensité après le match IrlandeAfrique du Sud de novembre, où Andrew Porter et Paddy McCarthy ont tous deux pris un jaune pour fautes répétées en mêlée, incapables de contenir la poussée monstrueuse des Boks. « Dans quel autre sport peut-on être expulsé simplement parce qu’on n’est pas aussi bon ou aussi fort que son adversaire ? », s’interroge un dirigeant cité par le quotidien britannique. Le Midi Olympique nous apprend que les 6 Nations comptent pousser ce dossier lors du Shape of the Game en février, rendez-vous clé pour expérimenter de nouvelles règles.

« Dans quel autre sport peut-on être expulsé simplement parce qu’on n’est pas aussi bon ou aussi fort que son adversaire ? »

En mêlée, la notion de faute n’est pas toujours limpide. Un pilier peut être pénalisé parce qu’il recule, perd sa liaison ou subit un effondrement… sans volonté de tricher. Pourtant, il en porte la responsabilité. La frontière entre faute technique et simple domination physique reste ténue, et c’est précisément cela que les instances veulent clarifier.

La perception changeante des fautes en mêlée

Nous observons souvent que la perception d’une faute change selon l’angle de caméra. Et la position de l'arbitre. Le pilier sanctionné n’est pas toujours celui qui provoque l’instabilité : il est parfois juste celui qui subit le rapport de force. D’autant que la règle actuelle contient une incohérence majeure : lorsqu’un essai de pénalité est accordé, un carton jaune accompagne presque toujours la décision… sauf lorsque cet essai provient d’une mêlée dominée.

La mêlée doit rester un duel technique et stratégique, pas une loterie punitive.

L'injustice sportive au cœur du débat

La volonté de réformer s’explique par un sentiment d’injustice sportive. Un carton jaune peut modifier profondément un match, et l’idée qu’un joueur puisse être exclu pour un déséquilibre physique plutôt que pour un acte déloyal dérange de nombreux observateurs.

Les dirigeants estiment que la mêlée doit rester un duel technique et stratégique, pas une loterie punitive où le plus faible prend systématiquement la sanction. L’objectif pourrait donc être de réserver les exclusions aux fautes réellement intentionnelles : angles illégaux, effondrements volontaires, manipulation du pack adverse.

Vers une pression réduite pour les piliers

Pour les piliers, cela réduirait la pression psychologique sur chaque engagement, notamment près de la ligne. Les premières lignes rappellent régulièrement qu’une mêlée dominée n’est pas forcément une mêlée fautive. Cette distinction pourrait enfin entrer dans les textes.

Une équipe ne se retrouverait plus à 14 pour une domination subie, ce qui rendrait les matchs plus cohérents et éviterait les scénarios où la partie bascule uniquement à cause d’un carton pour un joueur de première ligne. Les entraîneurs pourraient aussi gérer leur banc différemment, en sachant qu’un pilier en difficulté ne met plus toute la stratégie en péril.

Pour beaucoup, la réponse semble de plus en plus évidente.

Améliorer le spectacle sans déséquilibres artificiels

Pour le Tournoi comme pour les autres compétitions, cela renforcerait la qualité du spectacle : moins de coupures, moins de déséquilibres artificiels, et des mêlées jugées sur leur technicité plutôt que sur leur simple rapport de force. Même si la réflexion avance, aucune modification de règle n’est possible avant la Coupe du monde 2027.

Mais des tests pourraient être lancés avant le Mondial si World Rugby ouvre la porte à l’expérimentation lors du Shape of the Game de février. Le débat touche à l’essence du rugby : peut-on vraiment sanctionner un joueur parce qu’il tombe sur plus fort que lui ? Pour beaucoup, la réponse semble de plus en plus évidente.

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Est-ce que si les Irlandais n'avaient pas été si outrageusement dominés les dirigeants du 6N (qui sont-ils ? ) se poseraient la question ? M'est avis que si la situation avait été inversée il n'y aurait pas cette polémique.

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