Le monde du Rugby donne son avis sur la nouvelle règle du 50:22
Début août, la règle des 50:22 a été mise en place à l’échelle mondiale du rugby à XV. Plusieurs acteurs du rugby ont donné leurs avis sur cette innovation.
Début août, la règle des 50:22 a été mise en place à l’échelle mondiale du rugby à XV. Plusieurs acteurs du rugby ont donné leurs avis sur cette innovation.

C’est une véritable révolution tactique qui risque d’avoir un impact fort sur le rugby de haut niveau : la règle des 50:22. Depuis quelques jours, les prises de paroles et articles liés à cette nouveauté se multiplient. Loué pour les espaces qu’elle créerait dans les défenses, serait-elle la règle qui permettrait au fameux “rugby d’évitement” de prendre définitivement le dessus sur le “rugby de combat”, parfois trop présent. La question peut se poser à la sortie d’une tournée sud-africaine des Lions Britanniques et Irlandais où le monde de l’ovalie a pu constater la quasi absence de jeu entre les deux parties. Mais parmi toutes ses questions, qu’en pensent les acteurs du rugby ? Ceux qui sont sur le pré sont-ils prêts à utiliser cette nouvelle arme et peuvent-ils nous apporter des premiers éléments de réponse ?

Coté Joueurs :

Chez les joueurs, cette innovation est surtout redoutée par les efforts défensifs supplémentaires demandés, mais pas que. L’international argentin et ouvreur du CO, Benjamin Urdapilleta, explique que dans le Tarn, cela ne changera pas beaucoup le plan de jeu. Il détaille sa vision de la règle auprès de Midi Olympique : “ Pour moi, ça ne change pas beaucoup le système défensif qu’on avait l’année dernière. Il y a des équipes qui vont devoir changer puisque dans le fond du terrain, ils n’avaient qu’un mec. Les équipes qui feront ça cette année seront mortes.” Inspirée du rugby à XIII, la règle du 50:22 sera appliquée au niveau mondial dès le 1er aoûtInspirée du rugby à XIII, la règle du 50:22 sera appliquée au niveau mondial dès le 1er août

Une vision partagée par Noah Lolesio dans les colonnes de Rugby Pass mais qui voit le verre à moitié plein. L’international australien affirme que “défensivement nous serons plus inquiétés par la couverture en fond de terrain” mais préfère souligner l'intérêt offensif avant tout. Il explique que “c’est un grand changement qui demandera de courir beaucoup plus” et qu’elle risque “d’accélérer le jeu”, selon lui.

Côté Coachs :

Pour les encadrants, la donne est différente. Si les joueurs exécutent les plans de jeu, c’est bien eux qui devront réfléchir en premier lieu à la façon d’aborder cette règle. Ian Foster, le coach des All Blacks, a par exemple donné son avis en conférence de presse : “Je pense que la règle du 50:22 sera très intéressante d'un point de vue tactique [...]. Cela encourage évidemment les équipes à avoir plus de défenseurs dans le champ arrière en couverture, ce qui se prête aux espaces ouverts. Certains systèmes que nous essayons de mettre en place maintenant vont en ce sens,  cela vous expose trop si vous n'avez pas de joueurs dans le champ arrière".Ian Foster (All Blacks) impressionné par le XV de France : ''les Bleus jouent plus français que jamais''Ian Foster (All Blacks) impressionné par le XV de France : ''les Bleus jouent plus français que jamais''

L’ancien coach de l’Irlande, s’est également exprimé sur cette innovation. Pour World Rugby, il avait notamment réagi aux observations qu’il avait pu faire en rapport à son utilisation chez les franchises australiennes. La règle étant tout droit sortie du rugby à XIII, sport roi en Australie avec le footy, les joueurs de l’île-continent ont eu une adaptation express. Il argumente : “Nous voyons des équipes qui utilisent un système à 14 et un où il n'y a qu'un seul joueur qui balaie à l'arrière, mais ce 50:22 a été testé en Super Rugby AU et avec deux joueurs à l'arrière et un balayeur, il y a maintenant douze joueurs au premier rideau et on espère que cela créera un peu plus d'espace [...]. Sur les neuf touches obtenues grâce au 50:22 an Super Rugby AU, trois essais ont ensuite été marqués dans l'action suivant la touche. C'est une incitation pour les équipes à couvrir le champ arrière un peu plus qu'elles ne le font actuellement.”

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Plus proche de nous, le nouveau spécialiste du jeu au pied toulonnais, Maxime Petitjean s’est exprimé au Midi Olympique à ce sujet. Contrairement à ses homologues internationaux, il reste plus mesuré. Selon lui, cela ne risque pas de changer énormément les matchs de haut niveau. Il reste néanmoins attentif : “En réalité, je ne suis pas sûr que cela apporte énormément de changements. Même si les équipes risquent de défendre à deux derrière, ce qui va automatiquement libérer des espaces dans le premier rideau. Ce sera peut-être l’opportunité de mettre plus de jeu, les « relanceurs » auront certainement plus d’opportunités. Actuellement nous regardons ce qui se fait dans le Super Rugby au niveau des défenses puis nous verrons après les matchs amicaux comment les équipes se seront adaptées.”

Côté arbitres :

Les officiels sont des acteurs neutres et attentifs des joutes rugbystiques. Connaisseurs des règles par excellence, certains ont également donné leur vision. L’ancien arbitre de Top 14 et nouveau membre du staff du MHR, Alexandre Ruiz, a exprimé son avis il y a quelques jours dans un papier du Midol : “C’est intéressant, il faut essayer. Le but est d’inciter les équipes à retirer des joueurs du premier rideau et de renforcer le troisième pour empêcher de sortir le ballon. Je demande à voir. Les équipes vont peut-être moins batailler dans les rucks… il va falloir être intelligent pour savoir quand contester, quand monter fort, comment fermer le champ profond.”TRANSFERT : Alexandre Ruiz arrête l'arbitrage pour devenir entraîneur de la défense de Montpellier !TRANSFERT : Alexandre Ruiz arrête l'arbitrage pour devenir entraîneur de la défense de Montpellier !

L’arbitre international, Romain Poite, a également évoqué cette règle. Celui qui sera de nouveau au sifflet de Top 14 pour au moins un an s’est entretenu avec Actu Rugby. Il dit : “Nous n’avons pas à juger les nouvelles règles mises en application par les instances internationales. Nous sommes là dans un domaine de réflexion.[...] Notre but, c’est de mettre en place ces règles dans une compréhension générale. On a notamment évoqué la règle du « 50-22 ». On verra à l’usure quelles seront les conséquences réelles de cette règle. Le premier objectif, c’est d’avoir une ligne de défense moins dense et offrir plus d’espace à l’attaque. On verra si les équipes se l’approprient pour multiplier leurs formes de jeu à la main ou si au contraire elles abuseront du jeu au pied comme ça peut être le cas dans certaines rencontres. Il nous faudra un certain recul.

L’actuel Directeur National de l’Arbitrage, Franck Maciello, s’est exprimé pour la FFR sur cette règle. Il s’est montré très enthousiaste sur le site de la fédération, allant jusqu’à dire que “c’est peut-être la règle qui peut le plus impacter le jeu en fonction de l’utilisation qui en sera faite.” Il argumente : “L’idée est d’enlever de la densité sur le premier rideau défensif pour libérer des espaces et éviter tout ce qui est collision en première intention en favorisant le jeu dans les espaces.”

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Par contre il y a une petite faute de touche majuscule dans le titre, c'est 50/22 et non pas 50:22. Sauf si j'ai raté une nouvelle règle où il se passe un truc spécial dans les matchs à 50 minutes et 22 secondes.

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