À eux deux, ils cumulent plus de 240 matchs avec le Stade Toulousain. Pourtant, Dimitri Delibes et Matthis Lebel pourraient quitter les Rouge et Noir d’ici à la fin de la saison. Leurs contrats arrivent à terme au mois de juin prochain. De fait, quelle est la situation de ces deux éléments importants de la rotation d’Ugo Mola ? D’autres clubs sont-ils intéressés par leurs profils ?
Les Toulousains ont des prétendants
Tous les deux âgés de 26 ans, Dimitri Delibes et Matthis Lebel ont toujours évolué au Stade Toulousain, depuis leurs débuts chez les professionnels. Ironiquement, ce sont les mêmes clubs qui semblent s’intéresser à ces deux profils. En effet, le Midi Olympique indiquait notamment que l’Aviron Bayonnais était intéressé par les joueurs, mais l’attention du club basque se concentrerait plus sur le centre polyvalent.
Récemment, d’autres clubs se sont manifestés. Par exemple, le RC Toulon aurait un œil sur les deux trois-quarts selon la Dépêche du Midi. Toutefois, c’est bien l’ailier qui aurait les faveurs du club varois. Matthis Lebel ne serait pas insensible à l’autre club rouge et noir, mais il pourrait tout de même privilégier une prolongation au Stade Toulousain.
Cependant, si ces dossiers en sont là, c’est aussi parce que le Stade Toulousain n’a pas encore insisté auprès de ses joueurs, pour plusieurs raisons. Le club souhaite faire attention aux questions de Salary Cap, suite aux nombreuses histoires récentes. Également, la question de la prolongation de ces deux éléments n’aurait pas été dans les priorités de la direction. Cette dernière préférait sécuriser une nouvelle signature de certains internationaux en puissance, comme Antoine Dupont, Thibaud Flament ou Juan Cruz Mallía.
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Lebel, talent sous pression
Il faut aussi dire que les deux joueurs ne s’imposent pas comme des indispensables du groupe haut-garonnais. Bien que Matthis Lebel soit l’ailier de métier le plus utilisé au club, Ugo Mola n’a montré aucune réticence à le remplacer par des joueurs polyvalents, comme Ange Capuozzo ou Blair Kinghorn. S’il a accumulé les minutes sur le pré, il ne semble pas bénéficier d’une place indéboulonnable dans l’effectif.
Pourtant, il est difficile de dire que le joueur a été peu productif à Toulouse. Avec un ratio d’environ 0,4 essai par match, le Gersois est sur une excellente moyenne. Il est légèrement en dessous de son coéquipier italien (0,5) et au-dessus de l’Écossais (0,3), même si ce dernier a le mérite de buter. Ainsi, on ne peut pas dire que Matthis Lebel n’est pas au niveau du Stade Toulousain, loin de là.
Cependant, l’ailier paye le prix fort de ses coups de mou. La saison dernière, entre autres, il n’a par exemple pas réussi à arracher une place de titulaire sur les rencontres de phases finales, en Top 14 et en Champions Cup. “Des fois, tu manges ton pain noir et tu fais le dos rond. Donc, tu te tais, ce que j’ai toujours fait. Je ne pense pas être quelqu’un qui fait des grandes phrases dans les journaux. Voilà, j’ai appris à la fermer et à travailler”, confiait le joueur au sujet de cette période pour Rugbyrama.
Attaché à Toulouse et son club, où il est arrivé dès l’âge de 15 ans, l’ailier est à un point de bascule de sa carrière. En parallèle, un nouvel environnement pourrait aussi lui permettre de briller sous un nouveau jour pour, qui sait, espérer être rappelé en Bleu un jour. Actuellement, il compte six sélections avec le XV de France et sa dernière convocation remonte à l’hiver 2024.
Delibes, l’éclosion difficile
Dans la ligne de trois-quarts, Dimitri Delibes est une solution polyvalente, mais qui peine à s’imposer clairement. Sur les ailes et à l’arrière, des internationaux se placent devant lui et en numéro 13, il doit faire face à l’installation de certains spécialistes au poste, comme Paul Costes ou Pierre-Louis Barassi. In fine, sa capacité à occuper plusieurs postes ne semblent pas lui avoir permis de prendre ses marques durablement, dans le XV de départ.
En 2023, lors de sa dernière prolongation en date, Dimitri Delibes s’exprimait au micro de France Bleu à propos de sa relation avec le Stade Toulousain. “C'est mon petit cocon ici, j'ai la famille, les amis, le club, donc je suis très attaché. Ça me tenait à cœur de rester ici”, si cet attachement ne s’est peut-être pas terni, pourrait-il être sacrifié pour favoriser l’évolution sportive du joueur.
Lors de ce même entretien avec la radio locale du service public, il souhaitait être appelé avec le XV de France et affirmait : “Bien sûr, on y pense.” Pourtant, presque trois ans plus tard, l’ancien joueur de Blagnac n’a connu aucune apparition sous les ordres de Fabien Galthié. Pour cause, ses montées en puissance dans l’effectif toulousain ont toujours été perturbées par les blessures, malgré un talent indéniable.
Par exemple, en début de saison, il a inscrit trois essais en autant de matchs et se montrait particulièrement redoutable offensivement. Malheureusement, il a dû déclarer forfait et n’a pas pu enchaîner. Comparé à Matthis Lebel, il a joué deux fois moins de matchs en carrière avec les Rouge et Noir (80 contre 162). Il reste important de noter que l’ailier a commencé à jouer sous les ordres d’Ugo Mola deux saisons avant son compère.
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Ainsi, le destin de ces deux trois-quarts du Stade Toulousain semble lié. Les deux joueurs Haut-Garonnais semblent en fin de cycle du côté de la Ville rose. Désormais, reste à voir s’ils souhaitent essayer de relancer ces machines-là ou s’ils iront tester l’herbe d’un autre pré…




