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Enfin libéré de ses vieux démons, James O’Connor brille de nouveau sous le maillot australien
James O’Connor mènera la barque face aux Argentins.
Blessé dernièrement, James O’Connor effectuera son retour à l’ouverture face à l’Argentine, lui qui enfin repenti, brille sous le maillot australien.

19 août 2019 : Le public australien redécouvre un visage chérit il y a quelques années. Un début de barbe naissante s’est rajouté à une mine toujours enjouée et enfantine. La coupe de cheveux est différente, plus courte. Le style ballon en main a évolué. Les appuis dévastateurs de l’époque, ont peu à peu disparu, laissant place à un jeu plus posé, plutôt dans un rôle de distributeur. Ce jour-là à Perth, l’Australie terrasse une Nouvelle-Zélande réduite à quatorze avant les citrons (47-26) et met fin à une hégémonie de près de deux ans des hommes en noir sur les siens. Numéro 13 dans le dos, James O’Connor n’a rien perdu de sa classe d’antan. D’une passe à une main dans la chute, ballon tenu du bout des phalanges, il sert victorieusement Reece Hodge pour le premier essai local. Une mi-temps plus tard, il ajuste à la perfection une passe longue distance et délivre une nouvelle fois un caviar à son ailier. Un retour remarqué, comme pour enfin tourner la page d’une histoire tourmentée. Cela faisait six ans que James O’Connor, banni de la sélection nationale, n’avait plus porté le maillot des Wallabies.James O'Connor offre le ballon au-dessus de sa tête pour l'essai des Reds [VIDEO]James O'Connor offre le ballon au-dessus de sa tête pour l'essai des Reds [VIDEO]Le 18 avril 2008, l’Australie se prend de passion pour ce gamin blondinet à la gueule d’ange, mèche rebelle et coupe du « surfeur ». James O’Connor est alors présenté comme un surdoué de ce jeu, capable d’évoluer avec franc succès à tous les postes de la ligne d’arrière. Il est celui qui doit redonner de l’allant à une équipe nationale en perte de vitesse, marquée par l’arrêt de son emblématique charnière Gregan-Larkham, et qui sort d’un Mondial 2007 décevant, éliminée prématurément en quart de finale par l’Angleterre de Jonny Wilkinson. Avec les jeunes Quade Cooper ou autre Kurtley Beale, il incarne le renouveau du rugby australien et la prise de pouvoir de cette génération dorée. Ce jour-là il joue avec la Western Force, son premier match de Super Rugby. Dire qu’il a du talent serait un doux euphémisme. À 17 ans et 288 jours, il devient le plus jeune joueur à disputer un match au cours de cette compétition. Une précocité rare qui le propulse quelques mois plus tard à seulement 18 ans et 126 jours en équipe nationale. Là aussi rebelote, il est le deuxième plus jeune joueur à vêtir le maillot or et vert. Une ascension fulgurante pour un joueur en qui les attentes étaient sûrement bien trop grandes pour son jeune âge.

Car James O’Connor n’est alors qu’un adolescent. De 2008 à 2013, il va comptabiliser un impressionnant total de 44 sélections et une Coupe du Monde disputée en 2011, terminée à une honorable troisième place. Titulaire à l’aile, il sera même désigné buteur de son équipe au cours de cette dernière. Un ratio impressionnant pour un joueur de seulement 23 ans qui va cependant enchaîner les frasques en tout genre, à l’instar d’une nouvelle génération jugée « ingérable ». Un énième écart de conduite lors de cette année 2013 aura raison de son histoire avec les Wallabies. Du moins pour l’instant. Indésirable au pays, il est contraint de s’exiler en Europe. London Irish, Toulon, O’Connor va même effectuer un retour express au pays, chez les Queensland Reds en 2015 avant de revenir du côté de la Rade.

Fidèle à lui-même, il nous gratifie de quelques actions de grande classe mais rongé par ses vieux démons, de nouveaux écarts de conduite viennent ternir la carrière d’un joueur qui semble alors incorrigible. Pourtant en 2018, l’heure du renouveau a enfin sonné. Alors qu’il évolue à Sale, O’Connor fait part de son mal-être, ses blessures à répétition ne lui permettent plus de s’exprimer pleinement sur un terrain. Son témoignage est édifiant. Il avoue s’injecter de la cortisone pour pouvoir tenir son rang. Jusqu’à ce que la douleur devenue trop forte ne prenne le dessus. Opéré deux fois de la cheville, il va alors également s’attacher les services de Saviour World, une association qui l’aide en partie à se remettre de ses multiples blessures, tant physiques que mentales. Le changement est radical, O’Connor rejoint alors les Queensland Reds avec la ferme intention d’être éligible pour participer au mondial japonais. Il va alors connaitre de nouveau la consécration et toucher du bout des doigts le Saint Graal. 

L’heure du renouveau

L’annonce ne passe pas inaperçue en Australie. Six ans plus tard, l’ex-enfant terrible est de retour. Six ans à traîner sa peine dans le monde. Enfin recentré sur lui-même comme il aime alors le répéter, James O’Connor fait donc son come-back retentissant sous le maillot australien. Michael Cheika le sélectionne pour participer à la Coupe du Monde 2019 au Japon avec qui l’aventure se termine en quart de finale, sèchement battu par l’Angleterre. Principalement utilisé au centre de l’attaque wallaby, O’Connor va prendre du galon l’année suivante. Aus termes d’une saison 2020 tronquée, le natif de SouthPort va peu à peu s’imposer à l’ouverture de sa nouvelle équipe. Précieux, excellent animateur, buteur fiable tout en y ajoutant son côté imprévisible, O’Connor va mener son équipe jusqu’en finale du Super Rugby australien. Une défaite face aux Brumbies (28-23) qui le privera de titre, mais ne changera rien quant aux promesses de l’ancien joyau australien, totalement revigoré. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il est convoqué par Dave Rennie le nouveau sélectionneur national pour préparer les échéances internationales de cet automne.Vous vous rappelez de James O'Connor ? Il a été décisif pour les Reds en Super Rugby AU [VIDÉO]Vous vous rappelez de James O'Connor ? Il a été décisif pour les Reds en Super Rugby AU [VIDÉO]L’Australie se cherche qui plus est un numéro 10. Bernard Foley et Christian Lealiifano exilé au Japon, Matt Toomua plutôt utilisé comme premier centre, c’est donc O’Connor qui tient la corde. Et le joueur de trente ans répondra présent. D’abord lors du premier test face aux Néo-Zélandais, ponctué d’un match nul (16-16), où il place notamment sur orbite son ailier Marika Koroibete. La défaite suivante face à ces mêmes adversaires (27-7) ne remettra cependant pas à cause son statut. Blessé pour la globalité de ce Rugby Championship, James O’Connor retrouvera sa place de titulaire, numéro 10 floqué dans le dos pour défier les Argentins ce samedi. Ses principaux concurrents n’ont pas franchement donné satisfaction durant son absence. Le jeune Noah Lolesio semble encore tendre et Reece Hodge pas spécialiste du poste retrouvera d’ailleurs une place qui lui plus favorable, à l’arrière de l’attaque australienne. Une performance qui sera scrutée avec attention pour celui qui possède désormais toutes les cartes pour conduire le jeu de son équipe. Enfin libéré de ses vieux démons, James O’Connor entame une deuxième vie sous le maillot wallaby pour le plus grand bonheur des supporters locaux.

Merci à Louis Bareyt pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Avec ou sans démons,il est pourri de classe ce gars là!Quel joueur!Si les blessures l'épargnent, c'est incontestablement un atout majeur pour l'Australie.

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