On connaissait les ateliers mêlée, les séances vidéo ou les sprints sous la pluie. Mais à Pau, certains joueurs de la Section Paloise vont… au sauna pour se préparer à la reprise du Top 14. Une méthode qui, à première vue, peut sembler insolite, mais qui a toute sa logique pour Romain Bourdiol, responsable de la performance, comme il l'explique à Sud Ouest.
La chaleur, un allié bien préparé
« Comme le froid. Le corps va d’abord voir ça comme un stress, une agression. Ça le perturbe, mais il remplace tous les mécanismes qu’il faut pour s’y habituer, même si ces écarts de température sont brutaux. » L’idée ? Habituer l’organisme à performer quand le thermomètre grimpe, au lieu de subir.
« On a tendance à employer le dicton “sale temps pour les gros” lorsqu’il fait trop chaud. C’est souvent des idées reçues. Ceux qui éprouvent le plus de difficultés s’y préparent, via des séances de sauna par exemple. » À Pau, pas de passe-droit : que l’on soit pilier ou ailier, tout le monde passe par cette adaptation thermique.
Reproduire les conditions de match
Pour Bourdiol, la priorité est claire : « L’enjeu est plus de permettre à nos joueurs de donner 100 % de leurs capacités physiques dans ces conditions. On s’aperçoit souvent d’une grosse “déperformance” sur les premières séances. C’est pour ça que répéter les entraînements sous forte chaleur rehausse leur qualité. »
Même si l’option “matin à la fraîche” existe, la Section choisit parfois la fournaise : « La programmation des matchs peut nous amener à jouer à 14 h 30 ou à 16 h 30, et il peut faire 35°C. Occulter cet élément-là dans notre préparation aurait été une grosse erreur. »
Le sauna, pas juste pour se détendre
Le travail sous chaleur n’est pas là pour punir, mais pour anticiper. Comme pour la muscu ou la vitesse, c’est un paramètre à intégrer au plan global. Avec, à la clé, un groupe prêt à avaler les minutes… et les degrés.
Si la météo s’invite au coup d’envoi en septembre, on sait déjà que Pau aura fait le boulot. Et qui sait ? Les saunas béarnais pourraient bien devenir la nouvelle arme secrète du Top 14.