Le Stade Toulousain pensait avoir fait le plus dur en menant 21 à 0 à la pause sur la pelouse de Glasgow, en Champions Cup. Mais la seconde période a viré au cauchemar avec quatre essais encaissés en vingt minutes et une première défaite en phase de poule depuis 2022. Un coup d’arrêt brutal pour les hommes d’Ugo Mola, qui doivent immédiatement basculer sur le Top 14 avec un déplacement une nouvelle fois piégeux à Lyon, où Toulouse n’a plus gagné depuis le 26 novembre 2017 (17-9).
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Jack Willis met des mots sur l’échec
Au sortir de cette désillusion, Jack Willis s’est livré sans détour dans La Dépêche. « Je pense que le match était à nous. On a fait de bonnes choses en première mi-temps, mais on n’a pas été assez efficace dans les 22 mètres de Glasgow. On n’a pas marqué quand on avait des opportunités et je pense qu’on l’a payé à la fin. » L’Anglais rappelle aussi la rareté d’un tel revers : « Le dernier match de poule qu’on a perdu, c’était contre mon ancienne équipe, les Wasps. » Cette année-là, le Stade s'était tout de même hissé en demie. Mais avait dû batailler en Ulster, au Munster avant de tomber face au Leinster. Un vrai parcours du combattant qu'ils aimeraient éviter.
Un problème plus mental que rugbystique
Au-delà du score, le constat de Willis interpelle. « Le gros problème c’est qu’on n’a pas réagi quand ils ont retourné le match en deuxième mi-temps. On n’avait pas le bon état d’esprit. » Chose rare, Toulouse a perdu le fil émotionnel. Après le premier essai écossais, « on a baissé la tête un peu », reconnaît le troisième ligne. À ce niveau, perdre la maîtrise mentale coûte cher. Quatre essais en vingt minutes, ce n’est pas un souci de système, mais de leadership et de réaction collective. C'est d'autant plus "inquiétant" qu'il y avait sur le pré des cadres comme Ramos, Marchand ou encore Dupont.
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Une alerte utile avant la suite
Willis le dit clairement : « Sur ce match, on s’est plus trompé mentalement qu’au niveau du rugby. » Une phrase forte, presque rassurante pour un staff qui sait que les bases de jeu sont là. Ce revers agit comme un test grandeur nature, révélant une faille rare chez ce Stade habitué à étouffer ses adversaires quand la pression monte.
En Champions Cup, le message est limpide : « On ne peut pas perdre un autre match si on veut aller le plus loin possible dans la compétition. » Autant dire que le déplacement chez les Saracens en janvier, quelques semaines avant le 6 Nations, sent déjà le souffre. En Top 14, la réaction est attendue dès ce week-end à Lyon. Sur une pelouse où Toulouse souffre historiquement, l’état d’esprit sera scruté de près. Pas seulement pour le résultat, mais pour la capacité du groupe à répondre après un coup dur.
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Lyon comme juge de paix
« On a Lyon ce week-end et il faut basculer », conclut Willis. Plus qu’un simple match de championnat, ce déplacement dira beaucoup de la faculté du Stade à transformer une frustration européenne en carburant. À Toulouse, les défaites sont rares. Mais bien digérées, elles deviennent souvent fondatrices. Nombreux sont les adversaires qui ont subi les foudres des Rouge et Noir après des revers. Reste à voir si Lyon sera le terrain de la révolte… ou le rappel que rien n’est jamais acquis.
