Toulouse lancé, mais attendu à Glasgow
Le Stade Toulousain a parfaitement lancé sa campagne de Champions Cup face aux Sharks, avec une victoire bonifiée rassurante. Mais ce succès n’efface pas tout. Avant le déplacement périlleux à Glasgow, ce samedi soir, Thibaud Flament appelle déjà à élever les standards. Lucide sur la prestation, le deuxième ligne toulousain sait que la phase de poules ne pardonne rien. Après la claque reçue en demi-finale la saison passée face à Bordeaux (35-18), Toulouse avance avec une idée fixe : aller au bout et décrocher une 7e étoile.
« On a fait le job, mais il faut élever les standards »
Flament ne s’en cache pas pour le Midi Olympique. Face aux Sharks, tout n’a pas été parfait. « Le match n’était pas simple à préparer. C’est une équipe très compétitive (…) On a plutôt répondu présent, malgré ce passage à vide en début de deuxième mi-temps. On a fait le job, mais il faut élever les standards si on veut exister et avancer dans la compétition. » Le bonus est là, la confiance aussi. « Oui, ça fait du bien (…) On a réussi à faire ce qu’on voulait, donc il y a du positif à prendre. » Mais le mot d’ordre reste la concentration, surtout dans une compétition où chaque point compte.
Glasgow, le vrai test dans un contexte piégeux
Le déplacement en Écosse change tout. « Ce sera samedi soir, à 20 heures à Glasgow… Cette équipe envoie beaucoup de jeu et ne la connaît pas si bien finalement », explique Flament. Terrain synthétique, météo potentiellement capricieuse, adversaire joueuse : le décor est planté. « Cela va être relevé. Ce sera un gros défi pour nous. » Et pourtant, c’est exactement ce que recherchent les Toulousains. « C’est aussi pour ça qu’on aime la Champions Cup. Quand tout le monde hausse le jeu, les matchs sont excitants à préparer. »
''Aucun club n'a autant de concurrence'', Paul Costes veut profiter du chaos du synthétique écossaisLe terrain synthétique de Scotstoun n’est pas anodin. Flament le sait : « Le jeu va plus vite, le ballon rebondit davantage. Il faut s’adapter. » Pour les avants, cela signifie plus de courses, des soutiens plus rapides, moins de temps pour se replacer. Pour les trois-quarts, une lecture permanente du jeu au pied et des rebonds. Flament avoue d’ailleurs avoir changé de regard : « J’aimais bien cette surface au début (…) Aujourd’hui, je préfère l’herbe. » Une préférence qui n’empêche pas Toulouse de se préparer spécifiquement, avec un objectif clair : mettre les choses dans l’ordre, comme l’a rappelé Julien Marchand.
Le format sprint, un rappel permanent à l’exigence
La Champions Cup ne laisse aucun répit. « C’est un sprint cette compétition », rappelle Flament sur beIN Sports. « Ça nous aide à structurer la saison, à mettre de l’exigence. » Chaque déplacement est un test, chaque match un révélateur. Toulouse n’a plus le luxe de gérer, encore moins après l’échec de l’an dernier. « Les Bordelais ont fait une très belle compétition (…) mais on a cœur d’aller le plus loin possible. » Et cette fois, l’appétit est bien là.
Flament, un joueur plus mûr… et plus libre
Sur le plan personnel, Flament avance avec davantage de sérénité. « J’ai mis des choses en place en dehors du rugby (…) sur la récup, sur la décharge mentale. » Apprendre à s’écouter, lever le pied quand il le faut, pour mieux repartir. Et parfois, lever les yeux au ciel. Littéralement. « Là je m’intéresse pas mal à l’astronomie. (…) Je regarde un peu ce qu’il se passe là-haut, c’est cool. » Un équilibre qui se ressent aussi sur le terrain, dans sa capacité à tenter, à pousser les limites… sans trahir le jeu.
Un Flament disponible, lucide et ambitieux, c’est un Toulouse plus dangereux. Son objectif est clair : « Mettre l’équipe dans l’avancée, arriver avec le bon intervalle, la bonne vitesse. » Toucher du ballon, faire jouer les autres, sans forcer. Dans une compétition où tout se joue sur des détails, ce type de leader discret peut faire basculer une campagne européenne.
