Trop peu souvent habitué à la phase finale de la Champions Cup ces dernières années, le Castres Olympique a ravivé la flamme la saison dernière en se hissant jusqu’en quart de finale de la plus prestigieuse des coupes européennes.
Face à Trévise, les Castrais avaient tenu tête sur la pelouse de Pierre-Fabre, offrant au public un succès mythique, au regard de l’attente qui entourait cette rencontre. Pendant plus de vingt ans, les supporters n’avaient plus connu une épopée européenne d’une telle intensité.
Cette saison encore, le manager de Castres entend bien briller dans cette compétition, pour satisfaire les supporters mais aussi et surtout les joueurs, qui semblent en demander davantage. Lors de cette fenêtre européenne, Xavier Sadourny entend ne faire aucun cadeau aux jeunes, contrairement à ce qui avait pu se produire par le passé du côté de Castres.
TOP 14. 1ère mêlée à 18 ans, 1ère cape face aux Bleus à 20 ans : la trajectoire folle de ce jeune Fidjien de Castres''L'attente, la pression, on a su la créer, mais il faut être à la hauteur''
Il faut bien reconnaître que la campagne précédente fut plutôt une bonne réussite pour Castres, puisque le club s’est hissé jusqu’en quart de finale de la Champions Cup. Une première depuis longtemps et, depuis, sur les bords de l’Agout, on en redemande.
Si la coutume voulait, ces dernières saisons, que la fenêtre européenne soit l’occasion pour cette équipe, onzième budget de l’élite française, de faire jouer la jeune garde, apparemment, Xavier Sadourny l'a entendu d’une autre oreille.
Depuis sa prise de fonction à la tête de la formation tarnaise, cette équipe paraît avoir trouvé une continuité intéressante dans la plus grande des compétitions européennes. Si bien qu’il ressent même une véritable attente des supporters, mais aussi des joueurs, à l’approche de la rencontre contre Édimbourg pour la deuxième journée de Champions Cup.
La conséquence des bons résultats de son équipe l’année passée : une effervescence qu’il voit comme une opportunité de galvaniser ses troupes, fruit surtout du travail des siens face aux mastodontes européens.
"Il y a de l’attente, je le sens dans l’environnement, autour du club, et c’est très bien. Il vaut mieux qu’il y ait de l’attente, de la pression, plutôt que d’être en total anonymat. Cette attente, on a su la créer, mais il faut être à la hauteur aujourd’hui. On sent qu’il y a de la pression sur le résultat (face à Édimbourg, NDLR), mais parce que nous, on a envie aussi de performer. Et je trouve que c’est très bien que les gens viennent au stade pour voir de bons matchs de rugby, mais aussi qu’ils aient envie de voir cette équipe capable de garder le ballon, de mettre l’adversaire en difficulté par de grosses séquences offensives".
"En tout cas, nous, le staff, c’est ce en quoi on croit, les joueurs aussi. Maintenant, il faut le mettre encore une fois en application, mais je trouve que l’attente, pour nous, c’est stimulant. Je reste convaincu qu’il faut ce coup de pression parce qu’on a besoin de ça, et un sportif de haut niveau a besoin de ça pour tirer le meilleur de lui-même", souligne-t-il face à la presse.
Pas question de faire des cadeaux aux jeunes pour Xavier Sadourny
Et il est intransigeant sur ce point-là ! Xavier Sadourny ne compte pas profiter de cette fenêtre européenne pour faire des cadeaux à ses joueurs, et surtout aux jeunes. Cette saison, le staff du C.O. a fait appel à quatre joueurs issus de l'équipe Espoirs.
Si Théo Chabouni, encore sous contrat Espoirs, n’est pas considéré dans le calcul en regard de ses nombreuses performances avec Castres, Atu Sokobale (20 ans), Stefan Buruiana (22 ans), Colin Dupuy (19 ans) et Louka Guilhot (19 ans) ont eux fait quelques apparitions sous le maillot du C.O.
Le premier cité a même pris part à une rencontre avec sa sélection nationale des Fidji, après seulement une seule rencontre disputée face à Toulouse en Top 14. Mais son entraîneur clarifie la situation : si ce dernier fut capé, c’est uniquement grâce à ses performances.
"Les jeunes sont avec nous au quotidien, ils jouent s’ils sont meilleurs. La semaine dernière, Atu Sokobale a joué 20-25 minutes, parce qu’il le mérite. Il a fait une grosse tournée avec les Fidji. On lui a donné un peu de temps de jeu contre Toulouse, même si c’était peut-être un peu trop tôt, à la sortie, il a su rebondir. Il est revenu plein d’appétit et progresse énormément sur tout, et notamment sur la mêlée. C’est normal qu’il soit récompensé par les efforts qu’il a faits dernièrement".
"Demain, on attend que les jeunes viennent bousculer les lignes. En tout cas, c’est notre ambition, c’est notre volonté. Après, il faut aller chercher le maillot, qu’on soit jeune, qu’on soit vieux ou un peu plus âgé, on va dire, rien n’est acquis".
