Évoqué l’an passé du côté de La Rochelle suite à un fort intérêt du club maritime pour sa mèche blonde, ses bras de fermier sud-africain et ses rushs à la Ben Lam "prime", Duhan Van der Merwe avait finalement fait le choix de rester à Edimbourg, cette franchise qui lui a permis de devenir international écossais, et le joueur que l’on connaît. Plutôt que de revenir en France.
Attendez, re-venir ? Comment ça, le grand Duhan a joué en Top 14 ? Beaucoup l’ont oublié mais oui, le Ken à l’accent afrikaans est passé par notre beau championnat de France, à une époque où le MHR faisait venir des Sud-Afs comme Will Jordan empile les essais.
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Au milieu de la cohorte de jeunes Boks qui déboule à l’époque (Immelman, Van Resburg, Wright, Du Plessis…), on concède que ni son arrivée ni son passage n’avaient fait beaucoup de bruit en 2016/2017, même si 3/4 aile s’était tout de même fait remarquer par son physique imposant - quoiqu'un peu plus fluet que les 106kg d’aujourd’hui - et son attrait pour l’en-but adverse, avec 3 essais inscrits en 220 minutes de jeu en Top 14.
Un peu trop individualiste
Mais entre une blessure persistante à la hanche, un individualisme notoire et la barrière de la langue, "VDM" doit attendre la fin de saison pour matcher véritablement avec l’équipe première, pour qui il joue les 3 derniers matchs de l’exercice 2016/2017.
Il était costaud. Peut-être un peu trop d’ailleurs...
Même s’il "arrache la pelouse quand il court" nous confiait un jour l’un de ses anciens coéquipiers chez les Espoirs du MHR, à pas encore 22 ans, le grand blond souffre de son statut de non-JIFF et de la très forte concurrence des Fidjiens Timoci Nagusa et Nemani Nadolo, encore impressionnants à l’époque (23 essais marqués cette saison-là).
"Il était au-dessus, rapide, finisseur et costaud. Peut-être un peu trop d’ailleurs", se souvenait l’ancien responsable du centre de formation du MHR Jean-Philippe Lacoste, pour La Dépêche. "Il avait le défaut de sa qualité. Il était un peu individualiste et c’était compliqué de l’intégrer dans le projet collectif, notamment en défense."
Malgré tout, sa fin de saison réussie et un match où il fit passer une sale soirée au très bon défenseur qu’est pourtant Jérémy Sinzelle lui permettent d’attirer les recruteurs. Richard Cockerill, qui œuvrait à Toulon en début d’année 2017, prend malgré tout bien conscience des qualités remarquables de ce finisseur déterminé, prêt à enfoncer n’importe quel défenseur dans son couloir pour trouver le chemin de l’en-but.
Malgré une visite médicale ratée, il le fait signer à Édimbourg pour un salaire bien meilleur, et avec la possibilité, à terme, de jouer pour l’équipe d’Écosse. Huit ans plus tard, le pur-sang de Midland Valley compte 49 capes pour 32 essais inscrits en sélection (et plus largement 91 en 175 matchs professionnels). Et demeure l’un des ailiers les plus redoutés de la planète, dans son style tout en finesse…