Malgré un triplé historique et une génération dorée qui marche sur l’eau, Ugo Mola n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. À l’aube de la saison 2025/2026, l’entraîneur du Stade Toulousain s’est confié dans L’Équipe. Entre doutes personnels, départs majeurs et énergie vacillante, le patron du staff rouge et noir laisse entrevoir l’envers du décor. Et c’est passionnant.
"Nourrir la bête", mais à quel prix ?
“J’ai la peur de la chute de notre effectif, peur de mal démarrer une saison, peur de ne pas trouver l’énergie nécessaire”, confie Mola. Après le triplé, ces mots sonnent comme une piqûre de rappel : le très haut niveau ne laisse aucun répit. “Pour continuer de gagner, il faut nourrir la bête, je l’ai déjà dit. Mais il faut aussi que des garçons nous quittent.” Cette saison, Richie Arnold et Alban Placines ont fait leurs valises de nombreuses autres figures du club avant eux. Des départs qu'il faut digérer hors du pré avant de le faire sur le terrain.TOP 14. Ugo Mola va-t-il lâcher le Stade Toulousain ? Il dévoile sa vision à long termeAvec une prépa raccourcie et deux matchs amicaux (défaite à Vannes, courte victoire à Bayonne), Mola avoue détours, il ne fait pas toujours les bons choix : “Il y en a certainement un de trop. Nous n’avions pas l’effectif pour ça.” En cause ? L’absence de nombreux cadres encore en reprise ou préservés. Mais l’expérience pourrait bien payer dès les premiers doublons : les jeunes auront eu du temps de jeu précieux.
Le crash de la Champions Cup comme déclencheur
La claque reçue face à l’UBB en demi-finale européenne (35-18) est restée en travers de la gorge mais elle a aussi été riche d'enseignements : “Cette défaite est de mon fait et celle de mon staff.” L'euphorie post-Tournoi, l’impossible alchimie retrouvée avec les internationaux… La lucidité est brutale. “Quand le niveau d’éveil n’est pas à la hauteur, tu perds. Tant mieux !”TOP 14. La VRAIE raison pour laquelle le Stade Toulousain domine encore (selon Yoann Huget)Mola va plus loin : au lendemain de la défaite, il réunit son staff et écrit trois mots sur un tableau : “lassé, fatigué, un peu d’énergie.” Lui-même admet un coup de moins bien. “La sensation que je n’avais pas les clés.” Un aveu fort, presque intime, dans un milieu où montrer ses failles est (très) rare.
Une génération hors normes… et encore affamée
Malgré tout, l’ambition reste intacte. “Il n’y a jamais eu ici de réunion pour dire : ‘L’objectif est…’” Mais dans le vestiaire, les symboles parlent : en 2019, Antoine Dupont avait lâché à Jérôme Cazalbou un audacieux “Plus que six !” Aujourd’hui, cinq Brennus plus tard, l’idée n’a plus rien de saugrenue. “Avec un ou deux titres de plus, elle sera la plus titrée”, glisse Mola. Cazalbou ayant sept Brennus au compteur.
J'ai pensé que ce gosse était fou. Soit il est inconscient, soit il a le melon, soit il est persuadé d'avoir un truc différent.
A l'orée d'un nouvel exercice, et malgré la concurrence, le Stade Toulousain est toujours au sommet. Mais pour Mola, le véritable défi est intérieur : rester lucide, maintenir l’exigence, gérer l’usure. Dans un club où la pression est constante et les standards très hauts, il faudra une nouvelle fois répondre présent. Et au vu de sa lucidité, on peut parier qu’il le sera.TOP 14. Et si l'adversaire le plus dangereux pour le Stade Toulousain n'était pas celui auquel vous pensez ?
Uther
Ce que dit Mola est quand même très intéressant.
On n'a vu des équipes monter très haut mais finir par redescendre. Depuis qu'il a pris en main le ST, il est monté très haut mais a réussi pour l'instant à se maintenir et contrairement à ce que pensent certains, ce n'est pas simple pour les raisons évoquées par Mola : L'usure ou des circonstances extérieures (Blessures en cascade par exemple) peuvent rapidement faire dérailler la machine.
Alors bien sûr, la structure entière du ST et les moyens dont il dispose aident bien mais il y est quand même pour quelque chose.
Je me souviens quand il a pris en mains le ST en 2015 et que les résultats étaient insuffisants voire inquiétants comme lors de la saison 2016/2017 et que tous les supporters du ST demandaient sa tête... Comme quoi, il faut parfois faire confiance aux gens même dans la tourmente.
jujudethil
Certaines fois je trouve le discours d’Hugo Mollah un peu extrémiste, attention plus dure sera la Chiite.
Garou-gorille
C'est le mollah homard toi donc !
Amis à Laporte
Si j'avais 5 minutes, je plaindrais le ST un quart d'heure...
Jak3192
Justement, cet "épanchement" est le soucis d'un coach performant qui sort des résultats hors normes grâce à des joueurs uniques.
Son soucis: "comment pourrai je continuer à performer ainsi ?"
Remise en question existentielle 😄
Le stress de début d'année.
Ça devrait passer 😅
Perso, ce type d'interview,
chuis pas pour (qu'il aille voir un spé de la tête).
pascalbulroland
Je ne pense pas qu'il soit à plaindre...
Par contre, réussir à maintenir un tel niveau sur la durée , surtout psychologiquement, ça ne doit pas être simple, et ça se voit peu dans le sport co mondial...
Le niveau d'exigence est très élevé, et je suis content de voir d'autres clubs élever cette exigence pour venir contester l'hégémonie Toulousaine.
Ça nous donne un championnat passionnant et ça forme des joueurs pour l'EDF qui lui permette de mieux lutter à l'international...du moins de mon point de vue.
Jacques-Tati-en-EDF
TT à fait d'accord. cette exigence nous donne un top 14 qui peut à l'avenir être beaucoup plus compétitif avec des clubs qui ambitionnent et se structurent. UBB, Bayonne, RCT ( à voir ...) Pau , Lyon, Castres.... et d'autres qui ont le potentiel mais pas encore trouvé la bonne formule. Mola me rappelle Onesta avec qui il a de nombreux points communs (idem Novès) qui trouvait toujours le moyen de "rafraîchir" l'équipe et donner un dynamisme à ses joueurs.