Le rugby anglais aime les symboles. Et quel meilleur symbole que Jonny Wilkinson pour relancer un club en perdition ?
Vingt ans après avoir fait vibrer Kingston Park sous le maillot des Falcons, l’ouvreur de légende revient sur ses terres. Non pas crampons aux pieds, mais en tant que conseiller clé dans le projet Red Bull, qui a pris le contrôle du club il y a trois semaines.
L'arrivée de Red Bull au meilleur moment
La greffe est autant émotionnelle que stratégique. Newcastle sort de trois saisons cauchemardesques, conclues en queue de peloton de Premiership, avec une série noire de 25 défaites consécutives. Une descente aux enfers qui aurait pu être fatale sans l’arrivée d’un repreneur. Avec Red Bull, les caisses sont désormais pleines, mais l’argent seul ne suffit pas. Le groupe autrichien sait qu’il faut incarner le projet. Wilkinson et Rob Andrew, deux visages indissociables de l’histoire du club, apportent cette légitimité.
"Le plus grand des professionnels" 🎙️
La légende Jonny Wilkinson disputait le dernier match de sa carrière il y a maintenant 🔟 ans ⭐️
GOD SAVE THE KING disponible sur myCANAL 🎥 pic.twitter.com/ev3Eic1VEn— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) June 2, 2024
Wilkinson ne sera pas un homme de terrain au quotidien, mais sa présence pourrait tout changer. Dans un vestiaire, dans une salle de réunion ou face aux sponsors, son aura dépasse le simple cadre sportif. Son rôle consistera à orienter le projet, à insuffler une exigence et une culture de la gagne qui ont cruellement manqué ces dernières années. En coulisses, il travaillera aux côtés de Peter Charles, directeur de Red Bull UK, et des équipes d’Oval Insights, société d’analytique rugby recrutée pour révolutionner le recrutement et la préparation.
La reconstruction du club
Car au-delà du storytelling, Newcastle doit se reconstruire. Le recrutement de l’été va dans ce sens : pas de stars mondiales, mais des profils intéressants. Christian Wade fait son retour à XV avec l’envie de dépasser le record de Chris Ashton, tandis que Tom Christie, Amanaki Mafi ou encore Simon Benitez Cruz apportent du punch et de l’expérience.
🏆 🏴 OTD: 21 years ago today, Jonny Wilkinson slotted a drop goal to hand England their first, and only, Rugby World Cup!
— The Rugby Paper (@TheRugbyPaper) November 22, 2024
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Reste la question du management. Steve Diamond, directeur du rugby, est fragilisé. Son avenir doit être tranché dans les prochaines semaines. S’il a bâti sa réputation sur sa capacité à faire briller des effectifs modestes, il incarne un passé que Red Bull semble vouloir oublier. La présence de Wilkinson alimente forcément les spéculations : l’icône anglaise pourrait peser dans l’orientation finale.
Newcastle Red Bulls entame sa mue avec un choc d’entrée contre les Saracens. Wilkinson sera là, dans son stade, témoin et acteur du lancement d’un cycle inédit. Le défi est immense, mais avec Red Bull et son ancien numéro 10 comme vitrine, Kingston Park rêve de retrouver ses soirs de gloire.