Y a-t-il trop d'arbitrage vidéo dans le rugby ?
Y a-t-il trop d'arbitrage vidéo dans le rugby ? Le débat est ouvert...
Dans un article du Telegraph, l'ancien talonneur Brian Moore dénonce l'utilisation excessive de la vidéo dans le rugby. Et propose des solutions pour y remédier.
Faut-il revoir l'utilisation de la vidéo dans le rugby ? C'est la question que se pose Brian Moore, l'ancien talonneur du XV de la Rose reconverti consultant. Pénible parmi les pénibles, Moore a vécu toute sa carrière sans la vidéo, ce qui lui a probablement permis d'éviter quelques citations d'ailleurs. Et visiblement, il est un brin nostalgique et voudrait réduire l'utilisation de cet outil. Il a développé son point de vue dans un article du Telegraph.

Vous le savez, depuis cet été, le nouveau protocole de l'IRB permet une utilisation élargie de la vidéo. L'arbitrage vidéo peut désormais être utilisé pour détecter le jeu déloyal et les brutalités, et l'on peut également remonter sur deux temps de jeu lorsque l'on revisionne un essai litigieux. Surtout, l’arbitre vidéo, ou TMO en anglais (Television Match Officiel), a maintenant lui aussi le droit de demander un visionnage, et non plus seulement l’arbitre de champ.

Selon Moore, ce nouvel usage de la vidéo provoque des abus nuisant à la qualité des matchs. Résultat, des rencontres beaucoup plus hachées, et un spectacle ennuyeux pour les supporters dans les tribunes. Selon lui, l'ambiance d'un match chute dramatiquement lorsque de trop nombreux et trop long recours à la vidéo sont fait, notamment sur des actions où le public ne peut pas revisionner l'action sur l'écran géant.

« L'arbitrage vidéo est censé aider les arbitres à prendre à faire le bon choix, mais il devient évident qu'il les encourage à ne pas prendre une décision avant d'avoir consulté les TMO. Cela ne renforce pas l'autorité des arbitres, cela les fait paraître peu sûrs d'eux (…) Et la situation est encore plus confuse quand l'arbitre utilise l'écran géant du stade pour pse faire sa décision seul. Dans ce cas, vous n'avez alors pas besoin d'un arbitre vidéo, l'utilisation des écrans du stade ou d'un moniteur au bord de la pelouse serait suffisant, comme en NFL aux Etats-Unis ».

Moore reconnaît malgré tout que le TMO peut-être utile dans certaines situations, et prend en exemple le carton rouge infligé à Ian Evans pour un stamping le weekend dernier lors du match Leinster - Ospreys. Sans arbitrage vidéo, Evans aurait probablement été cité et suspendu après la rencontre. Mais il n'aurait pas été expulsé, ce qui aurait été une injuste pour le Leinster.

Limiter l'usage de la vidéo, comment et dans quelles situations ?

Au final, l'ancien joueur des Harlequins estime que l'IRB a plusieurs options, tout en précisant qu'aucune n'est parfaite :

— Supprimer le TMO et permettre à l'arbitre de champ de consulter la vidéo et de se faire son avis lui-même.

— Permettre aux deux équipes de posséder un nombre de recours limités à la vidéo, comme cela se fait déjà dans certains sports américains.

— Conserver le TMO, mais partir du principe que la décision prise par l'arbitre est la bonne. Ainsi, le TMO devra alors trouver un élément évident et clair pour prouver qu'elle ne l'est pas et ainsi renverser la déicison.

— Imposer une limite de temps de 1 minute pour analyser chaque action. Si rien n'est clair et évident sur les images à l'issue de cette minute, le bénéfice du doute profiterait alors à l'équipe attaquante.

— La possibilité pour les buteurs tenter les transformations pendant l'arbitrage vidéo afin de gagner du temps. Les 5 ou 7 points seraient ensuite validés ou non.

— Diffuser systématiquement les actions litigieuses sur les écrans géants des stades, ainsi que les explications ayant poussé l'arbitre à prendre sa décision.

Brian Moore conclu enfin en affirmant que nous devons accepter qu'il y ait parfois des erreurs, comme il y a d'ailleurs encore malgré l'utilisation du nouveau protocole, pour pouvoir profiter de matchs plus rythmés et moins hachés. Et vous, qu'en pensez vous ?

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  • Fanch
    20719 points
  • il y a 10 ans

Le recours à l'arbitre vidéo me paraît être le facteur le plus aggravant en matière de perte de temps. L'arbitre de champs doit rester le seul maître à bord. La pression du public, normale, ne doit pas l'arrêter: à lui de montrer suffisamment de force de caractère, pour être poli, s'il est amené à prendre une décision impopulaire; que risque-t-il vraiment en fait? On pourrait aussi limiter le délai d'une décision vidéo à 1mn 30 ou quelque chose du même acabit.
Sinon, je m'aperçois que, pour la 1ère fois de ma vie, je suis assez proche des remarques de Mr Moore, et j'ai la nausée, des sueurs froides et ça gratte de partout. Je crois que je vais ouvrir le gaz et gratter une allumette.

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