Rugby Amateur. Match arrété plus de 1h30, que dit le règlement ?
La rencontre entre Labruguière et le Toulouse Rugby Club, en Régionale 3, a été interrompue pendant près d’1h30 avant de reprendre : que dit le règlement dans ce cas de figure ? © Maxime Debes
Lors du match entre Labruguière et Toulouse Rugby Club en Régionale 3, un joueur a dû être évacué par les pompiers, arrêtant le match pour 1h30.

C’est une bien étrange après-midi qu’ont vécue les 30 acteurs de cette rencontre opposant les Tarnais de l’Olympique Labruguière au Toulouse Rugby Club. Ce match de la poule 7 de Régionale 3 a été interrompu pendant plus d’1h30 avant de reprendre, à la suite de la grave blessure du talonneur de l’équipe locale.

Victime d’une fracture de la cheville, ce dernier a nécessité l’intervention des pompiers puis d’une équipe du SAMU, avant d’être transporté vers l’hôpital le plus proche pour y subir une opération en urgence.

Ce fait de jeu a plongé l’ensemble des acteurs de la rencontre dans un profond doute : « Va-t-on arrêter la partie ? » Voici les circonstances qui ont finalement permis la reprise du match, au terme duquel Labruguière s’est imposé sur le score de 26-20.

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Si l'interruption du match dépasse les 1h30, le match peut être arrêté

C’est un fait auquel certains amateurs sont malheureusement habitués : dans les divisions professionnelles, chaque rencontre bénéficie de la présence d’une équipe de pompiers, prête à prodiguer les premiers soins à un joueur blessé si la situation l’exige.

Cela permet également l’évacuation rapide d’un joueur incapable de quitter le terrain par ses propres moyens. Un privilège dont ne disposent pas les clubs amateurs, comme ont pu en faire l’expérience Labruguière et le TRC dimanche dernier.

Alors que les pompiers font leur apparition sur la pelouse du stade Maurice-Cabanac, il s’avère encore impossible de mobiliser le joueur au sol. Dans un cadre strictement légal, mais aussi au regard de la gravité de sa blessure, toutes les précautions ont été prises afin d’éviter toute séquelle supplémentaire.

L’intervention du SAMU s’est finalement avérée nécessaire quelques minutes plus tard pour permettre au talonneur labruguierois de quitter la pelouse, sous une haie d’honneur formée par les deux équipes. Près d’1h30 après l’interruption, la rencontre a pu reprendre, mais non sans susciter des interrogations.

"Si l'une des deux équipes voulait continuer, alors on devait terminer le match"

Mikaël Escande, entraîneur de l’équipe de Labruguière, avoue lui aussi être longtemps resté dans le flou quant au bon déroulement de la rencontre, notamment au regard des installations du club, qui ne permettent pas une tenue optimale du match une fois la nuit tombée.

Par les temps qui courent, difficile d’imaginer disputer une rencontre sans éclairage passé 17h30. Heureusement, la partie s’est achevée juste avant la nuit. C’est en partie grâce à ce point du règlement, jusque-là méconnu, que l’une des deux équipes a souhaité poursuivre la rencontre.

« Le référent et l’arbitre sont venus demander aux coachs si nous voulions continuer la partie. Si l’interruption du match dépassait 1h30, nous pouvions arrêter la rencontre, qui aurait alors été reprogrammée », explique-t-il.

« Mais si l’une des deux équipes souhaitait continuer, il fallait obligatoirement terminer le match. Nous avons fait le choix de poursuivre, car si la date reprogrammée ne convenait pas à nos adversaires, ils auraient remporté la rencontre au nombre d’essais marqués avant l’arrêt du match (2 essais à 1 pour le TRC à la 29e minute, NDLR). »

« En revanche, une fois la décision prise de finir la rencontre, avec ou sans éclairage, il fallait aller jusqu’au bout quoi qu’il arrive. Même dans le noir », souligne le coach de l’Olympique Labruguière.

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Comme souvent, le Rugbynistère a fait appel à son arbitre maison, Dédé Puisledebut, pour analyser cette rencontre. Pour ce dernier, rien n’est automatique : en cas de report, c’est la commission des compétitions de la ligue, ou toute autre instance décisionnelle compétente, qui doit trancher et statuer sur le sort du match.

« Il existe trois possibilités dans ce cas, selon les règlements locaux et fédéraux. La rencontre peut être annulée et reprogrammée à une autre date. La validation du score tel qu’il était au moment de l’arrêt du match est également envisageable, toujours en fonction de la décision de la commission. Enfin, en dernier lieu, d’autres décisions, comme un match nul ou l’attribution d’une victoire, peuvent être prononcées sur des critères sportifs. »

Ainsi, en définitive, aucune règle automatique n’est établie en cas d’arrêt de la rencontre pour l’évacuation d’un joueur blessé. Face à cette situation, les équipes et les instances compétentes sont en mesure de se prononcer sur la reprise ou non d’une partie après 1h30 d’interruption.

Ces circonstances, bien qu’exceptionnelles, peuvent s’avérer décisives. Labruguière et le TRC étaient au coude-à-coude au classement, et une défaite sans jouer aurait laissé un goût amer à l’équipe perdante.

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