FRANCE RUGBY. Énormes dettes et poudre aux yeux ? Florian Grill découpe la gestion de la FFR
Si l’équipe de France de rugby se porte bien et s’apprête à affronter le Japon, pas sûr que Grill et Laporte regardent le match ensemble autour d’un bon café.
Si l’équipe de France de rugby se porte bien et s’apprête à affronter le Japon, pas sûr que Grill et Laporte regardent le match ensemble autour d’un bon café.

On savait déjà que Florian Grill et les dirigeants de la Fédé ne partiraient pas en vacances ensemble. Ce qui est sûr, c’est qu’après le papier paru ce vendredi 1 juillet dans Sud-Ouest, la situation ne va pas s’arranger. Dans un premier temps, le canard régional a proposé ses colonnes à Florian Grill. Dans une interview tranchante, le président de la Ligue Île-de-France n’est jamais tendre avec les décisions et directions prises par Bernard Laporte et ses soutiens. Figure majeure de l’opposition à la FFR, l’ancien candidat à la présidence de la Fédération nationale a évoqué les nombreux points à revoir du côté amateur. Selon lui, Il n’y a “pas un euro pour le rugby amateur.” Il évoque un haut-niveau bénéficiant de toutes les réussites, laissant le rugby amateur dans une situation “très inquiétante”. Il commente ainsi la politique actuelle menée dans l’institution :

Il y a eu pourtant 13,5 millions de revenus exceptionnels grâce au fonds d’investissement CVC. Ce qui est très inquiétant, c’est que le budget de l’année prochaine prévoit 1,5 million d’euros de profit. Mais si l’on enlève l’apport de CVC, la FFR perd 12 millions d’euros sans mettre un euro de plus sur le rugby amateur. On nous avait dit aussi que si l’on faisait entrer CVC, les frais d’arbitrage seraient payés. Ce qui représentait 9 millions d’euros d’économie. La promesse n’a pas été tenue. Quand les ligues demandent de l’aide pour promouvoir la Coupe du monde 2023 et pas pour faire du gras, elles sont renvoyées dans leurs 22 mètres alors même que France-2023 est allée récupérer de l’argent auprès de nos régions.”

Pour compléter ce reproche, il évoque aussi l’aspect illisible de cette gestion. Il décrit cette situation : “Le budget nous a été présenté en comité directeur en 36 lignes, sans même qu’on puisse voir le détail de la masse salariale puisqu’elle est éclatée entre les différentes directions. Présenter un budget de 135 millions en 36 lignes, c’est illisible. Avant, il y avait 180 lignes. C’est un chef d’entreprise qui parle. Impossible donc de voir la globalité de la masse salariale et son évolution.FFR - Pour Florian Grill, ''le devoir d’exemplarité n’est pas une option''FFR - Pour Florian Grill, ''le devoir d’exemplarité n’est pas une option''Ensuite, il met en lumière d’autres points majeurs dans la gestion du rugby français. Selon Florian Grill, la baisse du prix des licences-assurances était une “vraie faute de gestion.” Cette dernière serait en effet sujette à une augmentation future de 34%. Un rétropédalage qui aurait été fait “sciemment” et de manière “choquante”. En développant sa pensée, il développe également ce qui amène les gens à enfiler les crampons sur le pré selon lui. Le chef d’entreprise complète : “C’est la proximité qui est le premier critère de la pratique. Quand on regroupe des clubs, on éloigne le pratiquant. Il est temps d’ouvrir les yeux et de regarder la réalité en face : il y a l’équipe de France masculine et les féminines à VII qui sont une satisfaction. Mais le rugby amateur ne va pas bien du tout.

La FFR ne se laisse pas faire

Si le président de la Ligue Île-de-France évoque des décisions et des lignes directrices qui prennent des allures de poudre aux yeux pour les écuries amateurs, la FFR a tenu à répondre. Dans le même article proposé par Sud-Ouest, l’instance nationale a usé de son droit de réponse. Ainsi, Alexandre Martinez, le trésorier de la FFR, avoue la valorisation du haut-niveau. Selon lui, cette stratégie permet un ruissellement bénéfique vers les clubs amateurs. Il décrypte cette dynamique : “Vous savez, lorsque l’équipe de France gagne, cela se traduit immédiatement par des recettes supplémentaires, de nouveaux partenaires, par une volonté de jeunes, de nos enfants de pratiquer le rugby. C’est un investissement qui s’étale dans le temps.La succession de Bernard Laporte à la fédération française de rugby déjà bouillanteLa succession de Bernard Laporte à la fédération française de rugby déjà bouillantePour l’augmentation prévue des prix de la licence, le trésorier se justifie en évoquant le rôle de simple “collecteur” de l’institution dans cette action. Il explique notamment que la GMF aurait souligné d’éventuelles “primes de 4 millions d’euros” qui pourraient être versées. Ces dernières sont réservées à 3 personnes qui rentreraient dans la “catégorie des grands blessés”. L’augmentation de 34% serait alors une “gestion préventive” de la direction et non pas une question de budget.

Pour l’éventuel déficit qu’aurait connu la fédération sans l’apport de CV, Alexandre Martinez propose également une réponse. Selon lui, l’utilisation des 13,5 millions injectés par CVC ont été réfléchis par un autre prisme que celui évoqué par Grill : “Si l’on se retrouvait sans l’apport de CVC nous aurions un autre bilan et des dépenses adaptées aux recettes. Florian Grill à une approche qui est celle de la gestion d’entreprise. Mais on est une association. Il y a un point de philosophie qui est important : une association ne verse pas de dividendes, elle n’est pas là pour fabriquer du résultat.

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