Contrairement au premier affrontement entre les Lions Britanniques et l’Australie, ce second test match est allé au bout du suspense pour désigner son vainqueur. Un essai dans les dernières minutes de l’arrière irlandais Hugo Keenan a permis aux joueurs d’Andy Farrell de remporter cette série, après un match spectaculaire.
L’Australie a donc proposé un tout autre visage, bien plus agressif, avec un pack d’avant faisant plus que rivaliser avec les Lions, surtout en première mi-temps. Une nouvelle dynamique qui s’explique en partie par le retour de deux joueurs primordiaux dans le huit de devant des Wallabies : Rob Valentini et Will Skelton.
La poutre Skelton
Les deux Australiens ont apporté le supplément de puissance qui manquait cruellement aux coéquipiers de Tom Wright durant le premier test. Une différence d’impact qui s’est immédiatement fait ressentir à la sortie des deux avants, tandis que les Lions se sont appuyés sur un banc qui a fait la différence (Ellis Genge, Will Stuart, James Ryan, Jac Morgan). Des remplaçants qui ont fait basculer la rencontre, malgré une première mi-temps dominée par les Wallabies.
Le seconde ligne du Stade Rochelais s’est évidemment distingué par sa puissance et son apport balle en main sur ses premières prises de balle pour gagner la ligne d’avantage. Mais il a surtout entraîné ses coéquipiers vers un jeu plus agressif, pour ne pas permettre aux Britanniques de poser leur jeu comme lors du premier match. Un style que les amateurs du Top 14 connaissent bien, n’hésitant pas à provoquer ses vis-à-vis comme Maro Itoje, ou retenir des joueurs pour les empêcher de défendre. Une situation qui a d’ailleurs contribué à l’essai du demi de mêlée Jake Gordon, où l’on peut apercevoir Will Skelton qui retient au sol l’Irlandais Tadhg Beirne, après une situation de ruck.
Le géant rochelais a donc assumé le rôle de leader de son équipe nationale, qui menait encore au score avant sa sortie du terrain autour de la cinquantième minute de jeu. Une première partie du match dans laquelle Will Skelton s’est distingué dans le secteur de la conquête, mais aussi dans le jeu courant.
Un premier temps de jeu crucial
Si l’Australie a pu mettre en place son jeu vers les extérieurs avec de longues phases de possession, c’est en partie sur les deux, voire trois premiers temps avec des cellules d’avants que tout s’est joué. Après quasiment chaque phase de conquête, les Wallabies se sont appuyés sur Will Skelton ou Rob Valentini pour mettre de l’avancée au centre du terrain. Des courses frontales, avec des joueurs lancés, pour mettre du dynamisme et assurer une libération de balle rapide. Ce fut le cas lors de cette action, qui entraîne dans un second temps une pénalité, puis le premier essai australien par l’intermédiaire du pilier James Slipper.
Le second ligne du Stade Rochelais s’est donc distingué par sa puissance, mais aussi par sa gestuelle et sa vision, en s’adaptant au comportement des défenseurs adverses. Malgré son gabarit impressionnant (2.03 mètres pour 145 kilos), Will Skelton n’a pas choisi systématiquement l’affrontement direct. Dans certains cas, il jouait avec ses trois-quarts dans le dos, fixant tout de même ses opposants, qui restent focalisés sur lui pour essayer de le mettre au sol. Une situation qui provoque le retard des défenseurs sur les extérieurs, laissant des espaces pour des joueurs rapides comme Max Jorgensen, Tom Wright ou Joseph Sua’ali’i.
Que ce soit en club ou au niveau international, il est important de souligner l’importance de Will Skelton dans le jeu courant et la mobilité qu’il a développée depuis ses débuts avec les Waratahs. Lors de ce test match, il a également répondu présent dans le secteur de la conquête, où il fait régulièrement des ravages en Top 14 et en Champions Cup. Une compétition qu’il a remportée deux fois avec le Stade Rochelais, mais aussi une fois avec les Saracens.
Des Lions sous pression
Will Skelton connaît donc bien certains de ses adversaires des Lions Britanniques, lui qui a passé quatre années aux côtés des Maro Itoje, Jamie George, Eliott Daly ou encore Owen Farrell. Le seconde ligne a donc été fidèle à ce qu’il est capable de proposer avec son club dans le championnat français, se montrant notamment indispensable en mêlée. Un secteur qui s’est totalement déréglé à sa sortie. Les joueurs de Joe Schmidt n’ont pas su résister aux rentrées d’Ellis Genge et de Will Stuart, qui ont fait basculer la rencontre dans ce domaine, récoltant plusieurs pénalités cruciales.
Mais le seconde ligne natif d’Auckland s’est aussi illustré en touche, non pas en tant que sauteur et joueur aérien, mais dans différentes combinaisons et dans les mauls offensifs et défensifs. Dès le début du match, il s’est proposé sur une combinaison travaillée à l’entraînement pour décaler son talonneur. Une variation qui a permis aux Australiens d’apporter plusieurs solutions face à un alignement de haut vol, composé entre autres de Maro Itoje, Tadhg Beirne et Ollie Chessum.
L’apport de Will Skelton a mis une pression constante sur les Lions Britanniques, qui ont repris le dessus en toute fin de rencontre, bien aidés par l’apport du banc et des expérimentés Owen Farrell, Blair Kinghorn, James Ryan et Ellis Genge. Ce match décisif fut particulièrement intéressant à analyser en se concentrant sur l’impact du joueur de La Rochelle. Ce dernier a fait preuve d’agressivité, voire de roublardise, pour perturber un effectif talentueux, mais qui manque de repères collectifs. Une qualité que l’on retrouve quand il joue dans le championnat français, lui qui a disputé vingt rencontres, dont dix-sept en tant que titulaire en Top 14, lors de la dernière saison.
Will Skelton est donc un maillon essentiel des équipes qu’il compose, espérons pour les Wallabies qu’il sera bel et bien présent pour le dernier test de la série face aux Lions. Le seconde ligne était sorti autour de la cinquantième minute suite à une douleur au mollet. Une présence primordiale dans un dernier test qui sera, on l’espère, aussi passionnant que ce second match à Melbourne.
pascalbulroland
Encore un bel article , merci !
L'Equipe tv ne diffusera pas le 3eme test en direct, mais à 15h en différé...voilà, voilà