C'est une affaire qui risque de faire parler encore quelque temps. À la suite des déclarations de la famille de Medhi Narjissi hier, relatées par L'Équipe, le quotidien sportif dévoile maintenant les propos du manager de l'équipe de France U18 et de son préparateur physique, face à la justice
Chacun rejette la faute sur l'autre. Si le second cité est bien à l'origine de l'idée de la sortie, il affirme qu'elle a été validée par l'ensemble du staff et que le manager ne s'y est pas opposé, ce que ce dernier réfute.
"Je considère qu'elle a été validée"
Réunis devant le juge d'instruction le 24 juin dernier, les deux hommes se sont expliqués, et surtout opposés, sur la sortie à Dias Beach le 7 août 2024, qui a coûté la vie au jeune Medhi Narjissi. Hier, sa famille réclamait que le FFR, ainsi que Florian Grill en tant que "représentant moral" de l'instance, et "tous les hommes d'ombre du dossier", soient présentés devant la justice.
Pour le moment, il n'y a que le manager et le préparateur physique de France U18, en 2024, qui font face à la justice. Le premier, Stéphane Cambos, assure avoir été contre le fait qu'il puisse aller dans l'eau à cet endroit et qu'il était "hors de question de prendre le moindre risque". Sauf que Robin Ladauge, le second, déclare qu'il ne lui a "jamais exprimé son désaccord". D'autant plus qu'aucun membre du staff, ni de joueurs, n'a entendu le manager tenir ces propos, rapporte L'Équipe.
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Cambos est arrivé après sur la plage
Cette journée était à la charge des préparateurs physiques, puisque dédiéé à la récupération. L'ensemble de la délégation française a participé à l'excursion, avec la visite de différents sites le matin, puis la plage de Dias Beach en début d'après-midi. Ladauge a dit : "on va faire la récup ici", souhaitant un bain froid pour l'ensemble des joueurs.
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Les deux hommes s'accordent pour dire que Stéphane Cambos est arrivé après sur la plage, restant certainement dans le car sur le parking pendant ce temps-là. Mais, l'un dit qu'il avait "un short de bain", donc avait prévu des affaires, ce qui stipule qu'il était au courant de la baignade. Et l'autre déclare avoir été dans l'eau "en caleçon noir", puisqu'il a fallu aller à la rencontre des membres immergés, ce qu'il n'avait pas prévu.
La session dans l'eau a vite pris fin. Cambos affirme de son côté que le préparateur physique "a mis fin à la session" après sa venue, étant contre la mise à l'eau. Ce que Ladauge réfute, car, avec l'analyste présent dans l'eau, ils avaient déjà "décidé de mettre un terme à la baignade après avoir accordé cinq minutes supplémentaires aux joueurs à leur demande", ce que les révélations de L'Équipe semblent confirmer.
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"Je n'ai jamais désobéi aux ordres"
N'arrivant qu'au milieu de la session dans l'eau, Cambos affirme être en total désaccord avec le projet initié par le préparateur physique. Sauf que ce dernier, selon ses dires, voyant que le manager arrivant en cours d'exercice n'intervient pas, est conforté dans son "idée que cette session n'allait pas contre son opinion".
En somme, Ladauge assume être à l'origine de la sortie, mais déclare que le staff, dont le manager Cambos, étaient au courant, ce que ce dernier contredit. D'après Stéphane Cambos, en 25 ans de management, "jamais un préparateur physique n'est allé à ce point à l'encontre de [ses] consignes en matière de sécurité." Alors que de l'autre côté, Robin Ladauge déclare n'avoir "jamais désobéi aux ordres ou aux consignes d'un manager" en 25 années de métier. Il est, d'après lui, "un soldat." L'un des deux semble mentir, ou peut-être même les deux, sur ce sujet, et l'affaire risque de s'engouffrer dans un long processus judiciaire.
Le quotidien sportif vient d'ailleurs de révéler le récit de cette sortie en mer, qui a mené à la disparition de Medhi Narjissi, grâce aux témoignages des joueurs.
France U18. ''Il est où Medhi ?'' : le récit glaçant de la disparition en mer de Medhi Narjissi
AKA
Sans rire les gars, il faudrait arrêter le tir!!! Trois articles sur le minot en 2 jours, on va où? Faire concurrence aux pires tabloïds anglo-saxons???
Amis à Laporte
Est-ce à nous de juger de qui est coupable, responsable ? Pas moi, en tout cas, heureusement, il y a des juges, dont c'est la profession, qui pèseront le pour et le contre et qui rendront la justice.
LAmiDeTous
Le sujet n'est pas la coupabilité. La question de la responsabilité est inévitable et chacun doit pouvoir s'en faire une idée. Tout cela sans jugement puisqu'un jugement a des conséquences de normes sociales, avoir son opinion sur le sujet de la responsabilité, non.
pascalbulroland
* culpabilité...
JFMA
La coupabilité, ça s'utilise seulement en Champagne.
LAmiDeTous
Plus de confusion. L'ensemble est dit avoir visité différent sites puis d'avoir jeté son dévolu sur cette plage, car dit-on, on souhaitait de l'eau froide. C'est bizarre, des sites de quoi et une eau froide qu'on ne pouvait trouver ailleurs. C'est un brouillis qui obscurcit l'affaire avec une chronologie incertaine. Quand toute cette expédition fut-elle décidée? De la façon dont c'est racontée, il y a un problème de temporalité, on dirait que l'affaire est décidée en amont alors qu'on livre des éléments de spontanéité (on voit la plage et on décide de faire la récupération parce que l'eau est froide) Il manque les éléments de temps. Une reconstitution chronologique des prises de décisions aiderait grandement.
Nicolas Sans Chaise
Les chefs c'est un peu souvent pareil, pour prendre le chèque c'est les premiers à justifier leur statut mais quand faut assumer les responsabilités c'est une autre histoire.
M'est avis que le gars a du marmonner "ouais bof" à la proposition du préparateur d'aller se baigner et il se cache derrière ça pour dire qu'il était vent debout contre la décision.
LAmiDeTous
Pas vraiment. C'est pénible car on parle d'une tragédie. Ce qui est choquant est qu'on évite de comprendre comment cette décision incompréhensible de l'extérieur a pu être prise. En lisant les commentaires à droite et à gauche, à la révélation de cette affaire, le sentiment qui prédominait était l'incompréhension, comment deux adultes qu'on suppose sensés ont pu prendre cette décision? Ce point ne semble pas éclarci. Pour la responsabilité et la comptabilité, le libéralisme à son début vendait de fruits d'une division du pouvoir. Le pouvoir était jusque là unifié et supposément, en le divisant, cela porterait des fruits qu'on n'a pu observer nulle part. L'administration Trump clot définitivement toute discussion à ce sujet, c'est brutal, cela va vite et c'est terminal. L'illusion est finie. Les fruits ne sont pas là, cela ne fonctionne pas. Cependant, en conséquence intentionnelle ou non, on peut noter que la division du pouvoir s'est accompagnée d'une dilution de la responsabilité, on ne sait plus qui fait quoi, qui a la charge de quoi. Or, quand on lit les documents de l'époque de l'opposition des libéraux aux autres, quand on lit les écrits des autres, il est choquant combien le déni y est absent. On ne nie pas. On ne veut pas être comptable mais on ne nie pas. Aujourd'hui, le déni est la première réaction malgré des agissements publics. Il y a tout un contexte qui amène les décisions prises dans cette affaire. Le président Grill ne peut tenir une responsabilité dans cette affaire que s'il a nommé des personnes dont on savait dès le départ qu'elles étaient insensées au point de prendre ce type de décision. Deux adultes sensés par cette simple qualité étaient suffisamment armés pour voir le danger de cette décision et la rejeter. Or ça n'est pas arrivé. C'est la question principale à avoir dans cette affaire, le procédé de prise de décision. On évite d'y répondre. Une des raisons pour lesquelles le précédent système de pouvoir tomba est le pouvoir unitaire qui laissait moins de place à la fuite de responsabilité. On le voit dans cette affaire, il y a tout un jeu qui s'est mis en place, c'était la journée des préparateurs physiques donc ils availent la charge du programme, le sélectionneur avait la prérogative pour s'opposer mais il l'aurait fait mollement etc on voit bien que tout est dilué. Il y a certainement au minimum du mensonge par omission. C'est le libéralisme qui a amené ces conditions où le déni de responsabilité est la première réaction.
MARCFANXV
Tu poses les bonnes questions en mettant en évidence un certain nombre "d'évolutions" sociétales par extension une contamination des esprits.
La question principale devrait être à QUOI la faute plus encore que à QUI.
Tantôt la recherche du bouc émissaire forcément responsable de tout, tantôt la politique du fusible font que fondamentalement; on ne traite jamais le fond des prblms ! Comme si on voulait faire passer l'idée que notre système d'évidence empreint de perfection (sic) n'avait que des "ratés" occasionnels conséquences d'erreurs et/ou d'errements humains avec qq-part l'intention de ne surtout pas toucher quoi que ce soit au système en tant que tel. Bref, en s'arcboutant dans la recherche du "QUI" est responsable, on concoure à surtout ne rien changer à ce qui dysfonctionne. Le constat vaut sur tous les pans de la société...Les médias "orientés" (c'est à dire aujourd'hui quasi tous !) font leur beurre en surfant sur cette logique.
Au travers de ce dramatique accident; on pourrait AUSSI (et surtout) se poser un certain nombre de questions (en l'espèce des "remises en question !) sur le bien-fondé de telle ou autre manière de fonctionner; pour être synthétique des questions de politique générale....
Sur ce cas de figure, la question n'est-elle pas de l'utilité d'amener une trentaine de mômes mineurs (avec le cortège "d'accompagnants" qu'on voudrait aujourd'hui "responsables" ?) aux antipodes pour faire du rugby ? En singeant les structures dites professionnelles sur le volet organisationnel le tout sur les deniers publics d'une fédération sensément exsangue alors qu'elle dispose d'un outil (Marcoussis) lui-mm financé par l'ensemble des licenciés .
Alors, on retournera là-bas (ou ailleurs !) y amener des mômes un peu plus débrouillés que la moyenne, on se servira de "l'expérience" en nommant un superviseur de la baignade et le barnum continuera à qui mieux mieux !!!!
Au-delà des légitimes interrogations de ces parents dévastés ne doit-on pas aussi s'interroger sur la bonne gestion du bien public que représente une fédération sportive ?
Jak3192
Par delà la faute rejetée l'un sur l'autre, la dizaine d'encadrants n'a pas non plus été au niveau.
Les 2 jouent au ping pong avec la décision plus ou moins initiale, mais personne chez les ... "éducateurs" (façon de parler) n'est intervenu pour interdire la mise à l'eau malgré le panneau d'avertissement.
Personne n'a rien vu ? N'a su pendant que ?
Et entre parenthèse, yavait peut-être pas de "chef de délégation", mais yavait bien un chef: le "manager général" sur qui la faute retombe aussi, et qui quelque part à "fait fonction" puisqu'il est aujourd'hui incriminé.
LAmiDeTous
Il y a des non-dits dans cette affaire. Le choix de la plage était établi avant la journée. L'encadrement y venait pour des raisons qui ne sont pas dévoilées pour l'instant.