Un essai, une passe décisive, le titre de joueuse du match et une présence indispensable dans le collectif des Bleues : Pauline Bourdon Sansus est définitivement la patronne de ce XV de France. Suspendue après ses propos sur l’arbitrage suite à la finale d’Élite 1 entre Bordeaux et Toulouse, la demi de mêlée s’était vue privée du premier match du mondial face à l’Italie et du match de préparation contre l’Angleterre.
Le retour de la patronne
Son retour face au Brésil s’est immédiatement fait ressentir, même si l’écart entre les deux nations était important. Pour rappel, les Yaras (le surnom des joueuses brésiliennes) disputaient la première coupe du monde de rugby à XV de l’histoire du Brésil, équipes féminine et masculine confondues. Tandis que les Françaises participent à leur dixième mondial depuis 1991, date de la création de la coupe du monde féminine.
Les Bleues se sont donc largement et logiquement imposées sur le score de 84-5, portées par un pack conquérant et un jeu tourné vers les extérieurs, avec de nombreuses passes après contact. Le huit de devant tricolore continue de faire forte impression, après un premier match où les avants étaient dominatrices face à l’Italie, en particulier dans le secteur de la mêlée fermée. Mais contrairement à la première rencontre face aux Italiennes, les Françaises se sont montrées bien plus à l’aise et justes dans leur timing de courses et de passes.
Certes, l’opposition était plus faible, mais le jeu proposé par les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz était bien plus dynamique et attrayant que lors du match d’ouverture. Un constat qui s’explique en partie par le retour de Pauline Bourdon Sansus, qui apporte énormément de vitesse et de précision à ses coéquipières, en imposant un gros volume de jeu. La joueuse du Stade Toulousain est celle qui compte le plus de sélections avec le XV de France, un statut de leader qu’elle assume parfaitement. Comme en témoigne son interview d’après-match, suite à la victoire face au Brésil, au micro de France 2.
J'avais des fourmis dans les jambes. J'avais à cœur de bien rentrer dans ma compétition et de faire un bon retour. Les filles avaient besoin de moi aussi. On va maintenant basculer sur l'Afrique du Sud. »
Un retour qui fait du bien au groupe, mais aussi à Pauline Bourdon Sansus, comme en témoigne sa joie et celle de ses coéquipières après son essai.
La relance magnifique des Bleues et Pauline Bourdon Sansus marque le troisième essai de la France
— Rugby World Cup FR 🇫🇷 (@RugbyWorldCupFR) August 31, 2025
Score 21-0#RWC2025 pic.twitter.com/GlfaacRvGL
Anticipation et course intérieure
Si Pauline Bourdon Sansus est décisive sur autant d’actions, c’est tout d’abord grâce à son positionnement. La demi de mêlée internationale « colle » au ballon en anticipant les courses de ses partenaires. Pour cela, elle n’hésite pas à couper la défense adverse en courant dans le dos de ses adversaires suite à sa transmission de balle. Une course droite et non en courbe qui lui permet d’arriver au ruck au moment où la porteuse de balle tombe au sol, entraînant une libération rapide. Cette technique lui permet également de se proposer en tant que soutien intérieur si une de ses coéquipières franchit le rideau adverse.
Pauline Bourdon Sansus n’est pas la seule numéro 9 à réaliser ce type de courses, on pense notamment à l’Anglaise Natasha Hunt, TJ Perenara ou encore au « ministre de l’Intérieur » Antoine Dupont. Mais la native de Limoges maîtrise parfaitement cet aspect de son poste, accélérant constamment le jeu de son équipe et obligeant la défense adverse à se replacer plus rapidement.
L’essai de Marine Ménager face au Brésil illustre bien cette anticipation de Pauline Bourdon Sansus au niveau des angles de course. Même si, dans cette situation, il s’agit d’un lancement après mêlée et d’une combinaison française où la demi de mêlée sait à l’avance qu’elle va redoubler autour de sa centre Gabrielle Vernier.
Une meneuse indispensable
Dans la lignée des Jennifer Troncy, Marie-Alice Yahé et Laure Bourdon Sansus, la numéro neuf du Stade Toulousain est la véritable patronne de cet effectif. Une présence qui se ressent en match, mais aussi à l’entraînement, à travers ses actions et ses paroles.
J’ai cette facilité à dire quand les choses vont bien, quand elles vont mal, et à passer mon coup de gueule de temps en temps » Pauline Bourdon Sansus. Source : Le Monde
La Française apporte donc sa plus-value à un effectif tricolore talentueux. Depuis le début du mondial, les Bleues se sont distinguées par la puissance de leurs avants et les qualités individuelles de certaines joueuses. Émilie Boulard, Joanna Grisez, Rose Bernadou, Séraphine Okemba ou encore Gabrielle Vernier font partie de ces joueuses qui ont impressionné lors des deux premiers matchs de la compétition.
Mais en l’absence de Pauline Bourdon Sansus, le jeu du XV de France était bien moins fluide qu’à l’accoutumée. Comme en témoigne le match de préparation largement perdu face à l’Angleterre sur le score de 40 à 6, sur la pelouse de Mont-de-Marsan. Le premier match du mondial face à l’Italie laisse, lui aussi, une impression mitigée malgré la victoire des Bleues 24-0. Une rencontre où les coéquipières de Marine Ménager ont été intraitables sur le plan défensif, mais se sont montrées plutôt brouillonnes en attaque.
Concernant l’apport de la joueuse toulousaine, la demi de mêlée représente une véritable menace autour des zones de ruck. Elle porte suffisamment le ballon pour fixer la défense adverse, libérant ainsi des espaces pour ses coéquipières autour de cette zone. Une qualité qui lui permet de mettre en avant ses coéquipières comme Séraphine Okemba, qui marque un essai dans cette situation face aux Brésiliennes.
Le retour de Pauline Bourdon Sansus fait donc beaucoup de bien au groupe de Gaëlle Mignot et David Ortiz. L’équipe de France aura besoin de sa demi de mêlée et de tous ses meilleurs éléments avant d’affronter l’Afrique du Sud. Mais surtout pour la suite de la compétition, étant donné que les Bleues sont d’ores et déjà qualifiées pour les phases finales de cette coupe du monde.
Un mondial où l’Angleterre fait office de grand favori, après avoir écrasé les États-Unis (69-7) et les Samoas (92-3). Menés par l’exceptionnelle arrière Ellie Kildunne, les Red Roses n’ont plus perdu un match depuis la dernière finale de coupe du monde en 2022. Une rencontre dans laquelle les Anglaises s’étaient inclinées face à la Nouvelle-Zélande, qui compte bien conserver son titre.
Des Black Ferns qui pourraient rencontrer le chemin des Françaises dès les quarts de finale selon le résultat de ce dernier match de poule. Étant donné que les deux premiers de la poule D (Afrique du Sud et France) vont affronter les deux premiers de la poule C (Nouvelle-Zélande et Irlande). Rendez-vous dimanche pour connaître le futur parcours de nos tricolores, avec un premier match entre la Nouvelle-Zélande et l’Irlande à 15h45, suivi du choc entre la France et l’Afrique du Sud à 17h45.
alan75
Eh ben... on est pas sorti des ronces....
Revahn
Sympa l'analyse!
J'ai toujours trouvé que Bourdon Sansus était intéressante à voir jouer, que ça soit au niveau physique, mental ou gestion elle est vraiment importante pour l'équipe.
J'avais raté ce match mais je compte pas rater le suivant, d'autant qu'il restera probablement l'Irlande en quart puis les anglaises en demi...