Être tête de série pour le tirage au sort de la Coupe du monde 2027. C’était l’enjeu de cette rencontre entre la France et l’Australie. En cas de défaite, les coéquipiers de Thomas Ramos sortaient des six premières places du classement World Rugby. La victoire de samedi dernier positionne donc les Bleus à la cinquième place, derrière l’Irlande, l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et enfin l’Afrique du Sud, toujours en tête.
Cette opposition face aux Wallabies devait également servir de tremplin aux Tricolores, après une défaite sans appel face aux Springboks et un succès mitigé contre les Fidji. Contre les Australiens, les joueurs de Fabien Galthié ont inscrit sept essais, dont des efforts collectifs avec deux essais sur mauls des talonneurs Julien Marchand et Maxime Lamothe. Si on ajoute à cela les exploits individuels de Louis Bielle-Biarrey, de Nicolas Depoortère et du nouveau capé Kalvin Gourges, la France semble avoir réalisé un match plus que complet. Pourtant, ce fut une tout autre histoire concernant le secteur défensif.
Une défense encore trop friable
Dès le coup d’envoi, les Bleus se sont fait surprendre par les Wallabies, avec une première percée et une remontée de balle depuis leur propre camp jusqu’à la ligne médiane. S’ensuit une pénalité contre le XV de France, une touche et plusieurs temps de jeu bien animés par le demi de mêlée Jack Gordon. Une action qui entraîne l’essai du talonneur Matt Faessler, après plusieurs plaquages manqués et subis du côté français, notamment sur le centre Len Ikitau.
Contrairement à leur habitude, les Bleus n’ont pas toujours réalisé une « rush défense », visant à couper les extérieurs et à monter très rapidement sur le porteur de balle. Cette hésitation au moment de monter plaquer l’adversaire a permis aux Australiens de prendre de la vitesse et de gagner de précieux mètres sur leur collision. Un retard dans les montées défensives qui a entraîné 22 plaquages manqués sur l’ensemble du match (source RugbyPass). Le XV de France a même fini la rencontre avec un pourcentage de réussite aux plaquages inférieur à celui de l’Australie (85 % contre 88 %).
Certes, les Wallabies sont réputés pour leur jeu offensif, mais les hommes de Joe Schmidt ont réussi à marquer des essais à zéro passe, sans trop de difficultés. À l’image de celui de Josh Nasser en fin de match, après une pénalité rapidement jouée à la main à cinq mètres de l’en-but du XV de France, suite à un plaquage manqué de Thomas Laclayat. Mais l’action la plus marquante reste l’essai en solitaire du pilier Angus Bell. Après avoir rattrapé la passe après contact de Fraser McReight, le joueur des Waratahs raffute Thomas Ramos, puis échappe à Julien Marchand et résiste au retour de Maxime Lucu et Jean-Baptiste Gros. Un exploit qui met en valeur l’explosivité du pilier de Sydney, mais également le manque de pression défensive des Français proche de la zone de ruck.







L’absence d’un joueur comme François Cros doit aussi avoir un impact sur les problèmes défensifs des Bleus. Ces errements défensifs vont à coup sûr être une priorité de Shaun Edwards et de l’ensemble du staff du XV de France. Malgré ces cinq essais encaissés, les Tricolores ont remporté ce dernier test avec plus de 15 points d’écart, portés par une attaque flamboyante.
La fusée Louis Bielle-Biarrey
Nommé parmi les quatre meilleurs joueurs du monde, Louis Bielle-Biarrey ne cesse d’impressionner sur la scène internationale. Dans la lignée de son Tournoi des 6 Nations, l’ailier de l’UBB représente une véritable menace sur chaque prise de balle, avec une accélération et une pointe de vitesse remarquable. Des qualités que la ligne de trois-quarts française a parfaitement exploitées, en prenant assez de profondeur pour servir le Bordelais lancé. En particulier sur son essai à la trentième minute, avec un magnifique coup de pied par-dessus et un crochet intérieur dans la foulée. Sans oublier la passe sur un pas de son coéquipier Nicolas Depoortère, malgré la montée en pointe de Len Ikitau.
😍 Petit coup de pied par-dessus pour lui-même : Louis Bielle-Biarrey signe un doublé samedi soir face à l’Australie !
— France Rugby (@FranceRugby) November 24, 2025
Le résumé complet de la rencontre est dispo sur notre chaîne YouTube ! | @TotalEnergies 👇https://t.co/H4sxyH1ixw pic.twitter.com/QOTkR4onzp
Ce positionnement avec de la profondeur a permis à Romain Ntamack de servir dans les meilleures conditions ses coéquipiers. L’ouvreur a créé des décalages à plusieurs reprises sur sa prise de balle, en portant sur quelques pas avant de réaliser sa passe. Sur le premier essai du XV de France, le Toulousain est à l’origine du décalage grâce à sa transmission pour son ailier casqué. L’anticipation de Louis Bielle-Biarrey est particulièrement intéressante à analyser sur cette action. Dès la récupération de balle, l’ancien Grenoblois n’hésite pas à prendre du recul pour éviter de prendre le ballon à l’arrêt. Il se décale ensuite sur le temps de passe de son numéro 10, puis franchit grâce à une feinte de passe sur Max Jorgensen en bout de ligne. L’action se termine par un quatre contre un et l’essai de Nicolas Depoortère en soutien intérieur.







Pour conclure cette belle prestation, Louis Bielle-Biarrey a inscrit un doublé, parfaitement servi par Kalvin Gourges. Des satisfactions d’autant plus importantes après les deux précédents matchs des Bleus. Des oppositions dans lesquelles les Français n’avaient pas réussi à réellement poser leur jeu offensif et à contrôler la rencontre. Contre les Wallabies, les Tricolores ont su se montrer décisifs, avec sept essais sur onze incursions dans les 22 mètres adverses. Une réussite caractéristique des meilleures équipes mondiales comme l’Afrique du Sud, qui a enchaîné avec un nouveau succès en Irlande.
Au-delà de son importance primordiale pour le mondial à venir, cette victoire face à l’Australie soulage le XV de France pour le dernier match international de cette année 2025. Un festival offensif qui permet de donner des certitudes sur des joueurs comme Louis Bielle-Biarrey, Nicolas Depoortère, Julien Marchand, Thibaud Flament… Mais les problèmes défensifs de cette équipe et ses quelques trous d’air ne permettent pas encore de la mettre au niveau des Springboks. La nation Arc-en-ciel semble toujours posséder une marge de manœuvre par rapport à ses concurrents.
Les doubles champions du monde possèdent l’effectif le plus rôdé, avec une profondeur de banc inégalée pour le moment. Même si une équipe comme l’Angleterre, portée par le retour en grâce de George Ford et des jeunes joueurs comme Henry Pollock et Immanuel Feyi-Waboso, continue sa progression. Le prochain Tournoi des 6 Nations constitue ainsi un test particulièrement important pour le XV de France de Fabien Galthié. Une compétition qui débutera par la réception de l’Irlande et qui se terminera par un crunch contre l’Angleterre au Stade de France pour la dernière journée.

AKA
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81078 pointsLa défense c'est primordial, une des bases de ce sport! Si on s'en tient aux exploits individuels, on risque vite la gueule de bois...
pascalbulroland
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91205 pointsMerci pour cet article bien détaillé !
Amis à Laporte
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173040 pointsAu prochain tournoi, si on se prend 5 essais contre l'Irlande ou l'Angleterre, je ne suis pas sûr que que l'on puisse mettre plus de 45 points à ces deux équipes...
pascalbulroland
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91205 pointsBen...on leur en a mis plus de 40 chez eux, qu'est ce qui nous empêcherait d'en faire autant à la maison ? 😃