En début d’après-midi, ce samedi 4 octobre, les cadets du Stade Toulousain ont signé un résultat XXL contre le Stado Tarbes Pyrénées (0-130) à Barbazan-Debat, dans les Hautes-Pyrénées. Dans la poule 5 du championnat Élite Alamercery, la première journée a permis d’observer ce score fleuve, où les jeunes Rouge et Noir sont allés à 20 reprises dans l’en-but adverse. Cependant, cette démonstration n’a pas laissé place à l’euphorie, sur certains points de vue.
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Le Stade Toulousain avertit…
Si les jeunes Toulousains étaient sûrement heureux de réaliser un tel match, l’entraîneur des cadets Alamercery du Stade Toulousain s’est inquiété de plusieurs points. Contacté par la Dépêche du Midi, François Bordes a expliqué les différentes raisons qui ont amené les Haut-Garonnais à dominer aussi nettement la rencontre. Il met notamment en avant la différence de gabarit entre les joueurs : “À 15-16 ans, les gamins sont en pleine croissance et on peut vite se retrouver avec des physiques différents.”
Cependant, la cause la plus probante reste que le Stado Tarbes Pyrénées ne comptait que 18 joueurs sur la feuille de match. Ce manque de joueurs a empêché l’équipe des Hautes-Pyrénées d’inverser la tendance en cours de match. Si les raisons d’une telle pénurie d’effectif ne sont pas exactement connues, François Bordes fait le commentaire suivant :
C’est plutôt inquiétant. On te dit qu’on gagne des licenciés, notamment avec les féminines, mais sur les bases, je trouve qu’on se meurt. Qu’un club comme Tarbes n’ait pas assez de joueurs, ça m’interroge…” — La Dépêche du Midi
Désintérêt du rugby chez les garçons ?
Après plusieurs années passées au-dessus de 300 000 pratiquants du rugby en France, cette population a diminué jusqu’à atteindre environ 245 000 licenciés en 2021. Une baisse qui peut s’expliquer par les mauvais résultats du XV de France entre 2015 et 2020, mais surtout la pandémie du Covid_19. Par ailleurs, les chiffres présentés représentent les joueurs et joueuses, mais aussi les pratiques loisirs (rugby à 5 compris).
Sur la décennie 2020, le rugby français a commencé à relever la tête. Cependant, comme le souligne François Bordes, cette évolution positive a été boostée par le développement de la pratique féminine. Entre 2021 et 2025, la France est passée de 26 465 à approximativement 72 700 rugbywomen, soit une augmentation de 170 %. Une excellente dynamique pour la discipline, bien aidée par la Coupe du monde 2025, mais qui peut camoufler une stagnation dans les autres catégories.
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En mai 2025, la Fédération Française de Rugby comptait 364 664 licenciés, soit le nombre le plus élevé depuis 2007. Ce chiffre global est en très légère augmentation (+0,4 %), alors même que la pratique féminine connaît une croissance fulgurante. Une donnée qui traduit indubitablement une quantité de joueurs masculins plus faible. Cependant, la FFR souligne le fait qu’elle arrive à fidéliser les nouveaux arrivés dans le monde de l’ovalie, avec presque 267 000 renouvellements de licences sur l’été 2025.
Pour l’entraîneur des cadets Alamercery du Stade Toulousain, la disparité de niveau créée par cette réalité amène à une baisse d’intérêts de la phase régulière. Pour rappel, les équipes jeunes de cette catégorie et à ce niveau sont répartis en sept poules de 6 équipes, soit 42 clubs. “Au bout d’un moment, ça n’est pas intéressant. Ni pour nous, ni pour les Tarbais [...]. J’ai le sentiment que cette première phase de championnat ne va pas apporter grand-chose”, prédit François Bordes, toujours pour la Dépêche du Midi.
Pianto
je vis dans une région où le rugby a une excellente image mais peu d'enfants y vont par rapport à ce qu'on pourrait imaginer parce que les familles ont peur.
Androsfortdufruit
Entre 2007-2011, c’était 450k. Comment est ce possible d’avoir des chiffres si bas pour un pays de 68 millions d’habitants et un Top14 qui génère €500-600 millions de revenus annuels?
Le rugby est devenu pro en 95, 30 ans de rugby professionnel et pourtant le taux de transformation entre spectateurs/téléspectateur et joueur licencié est microscopique. Ça en dit long sur la capacité des dirigeants FFF/LNR nan? Et les solutions ne manquent pas pour réinvestir et relancer (programme scolaire, sécurité, scouting géographique). Où va l’argent? haha