''Le problème, c'est la rémunération des joueurs'' : Grill ne fait pas de cadeau aux clubs de Nationale mécontents
Le président de la FFR a été cru.
Le président de la FFR Florian Grill a répondu à Auch et consorts : ''Si on n’est pas capable de jouer en Nationale 2, il vaut mieux être en Fédérale 1''.

Certes, c’est l’été, mais le rugby français ne dort pas. Entre le XV de France qui joue en Nouvelle-Zélande, l’essentiel des clubs de la Fédérale jusqu’à la ProD2 qui ont repris le chemin de l’entraînement et le traditionnel congrès de la FFR qui s’est déroulé tout récemment, il y a toujours de quoi dire.

L’une des actualités du moment dans le rugby non-professionnel (mais en cours de professionnalisation) c’est bien sûr la polémique lancée par 3 clubs du Sud-Ouest évoluant en Nationale 2, le week-end dernier. Ils se sentent lésés par la constitution de leur poule 2 pour la saison prochaine.

Et pour cause, Auch (Gers), Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et Fleurance (Gers) ont été rebasculés dans la poule dite "Est", comme il y a 2 ans. Ils devront donc composer avec des déplacements parfois longs de près de 800 kilomètres avec les présences de Genève, Macon, Vienne, Rumilly, le Stade Métropolitain (Villeurbanne) ou encore des clubs de l’Ardèche et La Seyne (83).

Dupont, Alldritt ou Graou au soutien

Indignés, les clubs concernés sont surtout placés "dans une situation intenable, avec des conséquences lourdes et immédiates", indique le communiqué rédigé par les 3 clubs occitans. Avec des coûts impensables à assumer pour ces entités au budget (très) limité pour la division.

Bien que leur plainte ait été soutenue par les anciens auscitains devenus des figures internationales comme Antoine Dupont ou Greg Alldritt, la Fédération ne semble pas prête à revoir ses plans, comme en témoigne la réponse de son président Florian Grill pour Midi Olympique :

J’ai essayé de raisonner les clubs. On parle beaucoup des frais de déplacement, mais la réalité est que ce qui coûte cher en Nationale et Nationale 2, ce sont surtout les rémunérations des joueurs. Les kilomètres, ça pèse 10-15 %, éventuellement 20 % du budget des clubs, mais 80 %, ça reste la rémunération, les masses salariales. Donc la vérité, c’est qu’il faut accepter de diminuer sa masse salariale (…) Si on n’est pas capable de jouer en Nationale 2, il vaut mieux être en Fédérale 1. - pour Midi Olympique 

Reste que s’il est certain que le rugby français vit globalement au-dessus de ses moyens, le système économique du championnat de Nationale 2 est aussi basé là-dessus, vu les contraintes inhérentes au fait de jouer en 4ème division (entraînements, musculation, longs déplacements…). D’ailleurs, il se dit du côté du Gers notamment que certains joueurs qui cumulent plusieurs activités pourraient renoncer à reprendre une licence si ces poules sont entérinées.

Un championnat qui ne pourrait pas exister sans ses clubs historiques issus de bassins peu attractifs économiquement. A l’image de Mauléon - niché dans la soule - et de son budget de club de Fédérale 2 (environ 400 000 euros). Bien que visiblement agacé, Florian Grill le note aussi : "Quand on joue en Nationale, on peut faire des kilomètres, mais la réalité, c’est que ça pose des questions sur le championnat de Nationale 2. C’est quelque chose qui nous interroge".

Alors que, dans le même temps et 2 divisions plus bas, Nantua (01) et St-Marcellin (38) dénoncent aussi de n’avoir pu être placés dans une poule davantage régionale, elle qui comportent de nombreux clubs de Fédérale 2. Ce qui devrait les obliger à se coltiner de nombreux déplacements de plus de 600 aller-retour, et mettre en péril leur club. Mais avec ce système, peut-on vraiment satisfaire tout le monde ?

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On touche là à un point d'exergue mais qui en réalité est un pblm structurel qui touche toutes les strates de notre sport et jusqu'au divisions régionales. La financiarisation jusqu'à l'outrance de la pratique. Le constater est une chose, faire en sorte qu'il ne s'agisse plus de la norme en est une autre...
J'y vois deux causes majeures.
1/ La " suraccumulation" de jeunes joueurs dans des catégories qui se voudraient " Espoirs". Espoirs de quoi ? D'en vivre ? En capitalisant suffisamment pour faire durer l'affaire au-delà d'une tout au plus dizaine d'année de pratique sur le pré ? Dans l'immense majorité des cas; il ne s'agit que de chimère...Une infime, très infime minorité vit très bien de ce sport, une toute petite poignée à peu près correctement, une poignée sont des smicards et encore de ce sport, le gros du reste soit arrête la pratique soit va courir un dérisoire cacheton.
On touche au summum du cynisme quand a été accolé le terme Espoirs Fédéraux en Fed1 à ce qui n'est en réalité que la réserve d'équipes évoluant au 5ème échelon national ! Ca fait bien niveau com pour les clubs de parler d'espoirs ( aux niveaux du dessous mm si ce n'est pas l'appellation officielle nombre de clubs accolent cette appellation qd il s'agit de parle de réserves ou B...) mais pas mal de dégâts collatéraux par ailleurs. Parce que mm à ce niveau tu as encore des mecs qui s'imaginent suffisamment bons en Rugby, tout au plus "incompris" pour en faire un métier ! TOUS ces mecs, quand ils se heurtent à leur plafond de verre, à leurs limites, quand ils restent pratiquants (nombreux, très, trop nombreux arrêtent purement et simplement !) et viennent se pointer dans les clubs fédéraux voire régionaux s'estiment suffisamment armés (au-dessus du niveau visé estiment ou disent-ils) qu'ils trouvent naturel de demander retour sur investissement. Comme y'a toujours un interlocuteur, un zozo prêt à dégainer voilà comment nait une bulle financière qui in-fine est prête à exploser. Bref, chacun s'estime légitime pour "croquer" en faisant ce sport. Vient ensuite l'effet du "pourquoi lui et pourquoi pas moi ?" à l'intérieur de chaque club. A partir du moment ou la bourse s'est déliée on accentue le phénomène du " Je veux en croquer moi aussi". Puis ça devient un sport national, les mecs mutent pour à peine plus que les frais d'essence engagés avec l'éloignement mais bon, ça fait bien de dire je vais ailleurs pour 200 balles. Dernière étape accélératrice de la sur-financiarisation; le jeu de " tu m'en piques un je t'en piques un"...
Solution/ Je m'en suis déjà ouvert. Il y a TROP de jeune mecs qui trainent TROP longtemps dans des structures sensément être professionnalisantes. Les arcanes de la formation vers le haut niveau devraient avoir la forme d'un cône et non-pas d'un tube comme actuellement. Bcp plus de brassage en élargissant la base au niveau cadets (plus de Gaudermen, on parle de cadets point), resserrement au niveau junior pour in-fine en Espoirs ne conserver que le gotha des pratiquants ! Tous ces mecs qui en réalité n'ont pas ce qu'il faut en magasin pour être professionnels de ce sport sortant ainsi de ce système au moment du bac, de l'orientation professionnelle pour continuer la pratique avec comme seul viatique le plaisir, les copaings, tout ce qui fait, qui est le rugby !!!!!!
2/ La "libéralisation" des mutations.
Ho, le gros mot que voilà...
Il y a deux questions dans la question.
Le "pourquoi le mec mute ?" et le "Quand le mec mute"...
A la question du pourquoi, quand hier en jeune c'était parce que très largement au-dessus du niveau (pas un peu hein, mais très largement !!!!) en sénior d'abord pour raison professionnelle (mutation professionnelle), ou parce que de temps en temps là aussi très largement au-dessus du niveau ou pour une histoire de copains; aujourd'hui, les radars sont bcp plus brouillés.
Il suffit de comparer le nombre moyen de mutations sur la durée de la pratique sportive. Quand hier, et aux meilleurs niveaux, un joueur avait joué pour 3 ou 4 couleurs c'était déjà bcp. Aujourd'hui, aux niveaux fédéraux et mm régionaux, tu cliques sur le nom des mecs et tu vois couramment 6, 7, 8 clubs sous lesquels ces mecs ont pratiqué !!! J'estime le nombre de mutations moyen quasi multiplié par trois en rugby. Je veux bien que nous soyons dans une société où il y a plus de déplacements professionnels mais certainement pas multiplié par trois (voire plus) comparativement aux années 80 ! Bref, les mecs trouvent bcp plus naturel de muter aujourd'hui qu'hier...
Pourquoi ? Souvent pour une poignée de figues. Plus souvent encore pour une affaire de petite gloriole personnelle...Rarement pour une obligation professionnelle ou parce que d'évidence le mec en a bcp mais alors bcp plus dans les pattes que le niveau auquel il pratique !!!!
Quand ?
On accélère le process, ce que j'appelle la dérive quand avec l'appui des parents (gloriole oblige !) cette logique touche les jeunes. Et de plus en plus jeunes...Quand avant le mec quittait ses potes au sortir de cadets voire à la fin des années juniors; aujourd'hui c'est en U14. Pour souvent peu ou prou les mms raisons que chez les grands. Un niveau à peine supérieur voire parfois juste l'équipe une qui joue un cran au-dessus de l'équipe une locale. Comment conditionner les esprits au plus jeune âge !!!!!
La, les solutions...
Rendre à nouveau la mutation moins facilitante. Les licences de couleurs avaient leurs défauts mais faisaient aussi souvent office de "garde-fou(s)" ! Peut-être un autre système ? Par ex pour les jeunes le "dédommagement" financier qui ne serait pas corrélé au nombre d'années de pratique (forcément, un mec qu'on te prends en u14 ça peut pas faire 10 ans qu'il joue chez toi !) mais qui serait lié à l'âge (plus tu le prends jeune = plus tu raques !!!). Pour les adultes j'avais imaginé un système de feuilles de matchs " à points". C'est à dire qu'un joueur fraichement débarqué couterait plus de points dans un système de limitations de points collectifs sur une feuille de match. Par exemple une limitation de 100 pts sur une feuille de match. Un joueur muté de l'année mm coute 10 pts. Deux ans dans le club 8: trois ans 6, 4 ans 4, 5 ans 2, 6 ans zéro. Ainsi, un jeune formé au club ayant démarré en U12 vaudrait bel et bien zéro pt lorsqu'il arrive en séniors ! Sur une feuille à 22 si tu mets 10 mecs ayant muté dans l'année il te faudra 12 mecs formés au club !!! L'idée, c'est de rendre la mutation du joueur "moyen" moins intéressante pour le club qui l'accueille. A l'inverse, un mec qui mute en cas d'échec reviendrait plus naturellement vers son club formateur. L'idée directrice c'est de rendre plus valorisant le fait de former quand aujourd'hui, c'est plus une contrainte qu'autre chose...

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