Comment un Français a retrouvé l’esprit rugby de Bazas… au cœur du nord de la Thaïlande
Du RC Dreux aux Cobras de Chiang Mai, Arnaud a transporté le rugby dans ses valises. Crédit image : Facebook
Des terrains de Dreux à ceux de Phuket, Arnaud a vécu le rugby partout où il est passé. Installé à Chiang Mai, il raconte son parcours et l’ambiance unique de l’ovalie en Thaïlande.

À 52 ans, Arnaud, ingénieur mécanicien installé à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, a toujours eu un ballon ovale dans un coin de la tête. Ancien demi de mêlée formé en Île-de-France, passé par Dreux, Yerres ou encore Montargis, il nous raconte comment le rugby l’a accompagné de la France à l’Asie du Sud-Est, et pourquoi il continue à en écrire de nouvelles pages, ballon en main… mais version touch rugby.

Des terrains improbables en France… aux premières mêlées

Tout commence à Dreux, en 1979, quand son père crée un club sur une ancienne décharge publique. « Mes premiers souvenirs ont donc été dans ce nouveau club, le Rugby Club Dreux, à base de jeux, le samedi après-midi, à apprendre à envoyer, rattraper et maitriser le ballon, faire des passes et jouer avec les autres », se souvient-il. Après un passage remarqué à Yerres, où il se spécialise en demi de mêlée et découvre l’international lors d’un tournoi en Écosse, Arnaud poursuit son parcours à Montargis.

Il y découvre un rugby plus rugueux, croise la route de légendes comme Pierre Berbizier ou Robert Paparemborde et savoure ses premières convocations avec les seniors : « J’étais plutôt excité et angoissé, en même temps. Le rugby local étant plus « rude », il m’a fallu développer ma résistance à la pression adverse (Le Berrichon est dur mais ses crampons plus encore) », résume-t-il.

Thaïlande : coup de foudre et ballon toujours à la main

Si son Service national à La Réunion puis sa carrière l’éloignent parfois des terrains, l’ovalie reste une passion. C’est en 2009 qu’il découvre la Thaïlande, pays de sa future épouse. Après une proposition professionnelle en 2019, le couple s’installe définitivement à Chiang Mai. « Lors de notre départ de France, nous vivions à Mérignac depuis 3 ans ou je jouais au rugby avec l’équipe corporative de mon entreprise. »

Rapidement, Arnaud reprend contact avec le rugby grâce au Chiang Mai Cobras Rugby Club. Plus question de plaquages – une rupture des ligaments l’a calmé – mais le touch rugby à 6 sur demi-terrain lui offre une nouvelle manière de vibrer. « Cette pratique permet de toucher le ballon, de développer un jeu d’action, sans les plaquages, les contacts plus ou moins violents»

Une ambiance entre Bazas et Bangkok

« L’atmosphère du club me fait penser à celui d’un petit club régional, type Bazas, d’où je suis originaire », explique Arnaud. Sur le terrain, environ 60 % d’expatriés pour 40 % de Thaïlandais. Autour d’une bière, ça chambre dur lors du Tournoi, surtout quand l’Angleterre perd… Les terrains ? Des stades universitaires parfaitement tracés ou, plus modestement, de petits rectangles de foot en extérieur. 

Le rugby n’est pas un sport très populaire, en Thaïlande mais, à l’instar des pays anglo-saxons, il est pratiqué dans les universités du pays, qui participent également à un championnat national. C’est pourquoi, les universités de Chiang Mai disposent de terrains de rugby dignes de vrais clubs régionaux, pour les matches ou les tournois.

Selon lui, la vision locale du rugby semble changer doucement et prendre de l’ampleur. « En effet, la Thaïlande participe de plus en plus à des tournois internationaux et notamment dans la zone sud-asiatique. Une qualification a une Coupe du Monde serait alors un événement extraordinaire, d’ampleur nationale. » Néanmoins, la route semble encore longue, même si le nombre d'équipes en lice passera à 24 lors du Mondial australien en 2027.

Tournois exotiques et anecdotes improbables

Arnaud a déjà foulé les terrains de Phuket, Pattaya, Ho Chi Minh ou Singapour. Des tournois festifs, décontractés, parfois surréalistes. « À Phuket, on jouait depuis 20 minutes contre une équipe… avant de découvrir qu’ils s’étaient trompés de terrain et d’adversaire ! Match stoppé net, 15 minutes de pause, puis re-coup d’envoi », raconte-t-il hilare. Le genre de scène qui illustre à merveille la convivialité et l’esprit bon enfant du rugby en Asie.

Souvenirs marquants et fierté tricolore

Si beaucoup de moments forts jalonnent son aventure, un souvenir reste gravé : la victoire des Bleus à Twickenham en 2023. « Nous étions dans un bar rempli d’expats, les Anglais venaient de prendre une leçon et même les Australiens et Néo-Zélandais saluaient la performance », se rappelle Arnaud. Cette soirée a été extraordinaire, pour nous, les Frenchies. » Comme un parfum de communion rugbystique qui dépasse les frontières.

Chiang Mai, mode d’emploi pour rugbyman en manque de ballon

Pour celles et ceux qui passeraient par Chiang Mai, Arnaud recommande d’abord de se rapprocher d’un club local via Facebook ou Instagram. Et pour vivre un match comme à la maison, direction les pubs Welcome Inn, Jenny’s Bar, Jonnie’s Bar ou encore The Score Sportbar. De quoi retrouver un peu de France, beaucoup de rugby, et l’ambiance unique de cette communauté où l’ovalie reste, quoi qu’il arrive, une histoire de partage.

Voici quelques clubs locaux si vous êtes dans le coin :
- Lanna Rugby Club
- Cobra Rugby Clun
- Chiang Mai Hedgehogs Touch Rugby
- Chiang Mai University Rugby
- Chiang Mai Rajabhat University Rugby
- Rajamangala University of Technology Lanna Rugby
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