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INTERVIEW. Yoan Cottin (Agen) : ''c'est très dur mentalement, je n'ose pas sortir dans la rue''
Crédit photo : Screenshot Dailymotion agenrugbyofficiel
Arrivé à Agen cet été en prêt, le jeune demi de mêlée Yoan Cottin (23 ans) se livre sur la saison délicate du SUA, le 8e de finale de Challenge ce samedi et ses progrès.

Encore un week-end noir pour Agen. Un énième déplacement dont les Agenais repartent les valises pleines. Pourtant, la rencontre face au CAB démarre bien, ils ont la possession, sont solidaires en défense, créent du danger et sont dans le match à la pause (15-3). Mais la seconde période a un tout autre scénario. Les hommes de Régis Sonnes plient et rompent sous les assauts brivistes. Six essais encaissés dans les trente dernières minutes. Score final : 57 à 3. "On fait un bon premier quart d'heure, dans lequel nous donnons le tempo du match. Seulement, comme depuis le début de l'année, nous ne concrétisons pas. Et l'équipe adverse, par nos erreurs, entre dans notre camp et marque facilement, nous explique le demi de mêlée Yoan Cottin. Malgré cela on reste proche d'eux à la mi-temps. Ensuite ils reprennent le dessus. Comme dans tous les matchs, nous n'avons pas d'explications. Nous faisons des fautes, prenons des cartons et des essais. Impossible de gagner un match dans ces conditions."Top 14. Samuel Nollet (Agen) : ''malgré cette situation compliquée nous prenons du plaisir à jouer au rugby !''Top 14. Samuel Nollet (Agen) : ''malgré cette situation compliquée nous prenons du plaisir à jouer au rugby !''La situation agenaise reste un mystère. Comment le club peut-il être si loin de tous les autres ? Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans cette équipe ? Lors de chaque sortie, il y a un moment dans le match où les joueurs déploient leur jeu et imposent leur rythme. Mais le résultat est toujours le même, une défaite, voire une lourde défaite. "On fait des morceaux de matchs. Nous montrons notre meilleur visage à certains moments, mais le pire le reste du temps. Dès que nous prenons des points, nous lâchons. On a perdu l'habitude de gagner. On ne sait plus tuer le match. Il y a sûrement un problème dans nos têtes, un manque de confiance."

Depuis l'été dernier, Yoan Cottin est prêté à Agen par Toulon. Cette année aussi compliquée soit-elle, lui permet d'avoir du temps de jeu. 16 feuilles de matchs à son actif. "Le RCT m'a donné une chance en m'envoyant ici, j'espère convaincre. Toulon, c'est spécial, il y a une forte pression du résultat. Pour un jeune demi de mêlée, c'est stressant. Si on met de côté l'aspect collectif, je suis assez satisfait de ma saison. L'état actuel du club m'a fait grandir sur et en dehors du terrain. Je sens que j'ai progressé.En fin de contrat avec le RCT, et aucune proposition du SUA, il ne sait pas de quoi sera fait son avenir. "Pour l'instant, je suis dans le flou. Ce n'est pas très agréable. Je profite des matchs qui me restent pour me montrer. J'aimerais revenir à Toulon. C'est le rêve de tout le monde d'évoluer dans son club formateur. Mais au vu du recrutement effectué, je ne sais pas si les coachs comptent sur moi. Je n'ai pas eu de réelle proposition d'Agen non plus. Je profite de chaque moment. Peut-être qu'à la fin de la saison, ce sera fini pour moi."

Cette saison est, comme le déclare Yoan Cottin, très difficile à vivre. Dans cette longue période de doutes, le plus compliqué n'est pas la situation en elle-même, mais le fait de ne pas savoir l'expliquer et en sortir. "Il n’y a pas un secteur dans un match dans lequel nous passons à côté, qui nous coûte beaucoup de points. C'est un peu tous les secteurs à certains moments de la rencontre. Il faut être, pour ses deux mois restants, encore plus exigeant chacun avec soi-même pour que le collectif en tire profit. Aller chercher ce déclic pour que ça bascule. Je n'ai pas assez de recul au haut niveau pour pouvoir l'expliquer. Cela reste un privilège de jouer au rugby, surtout en cette période de crise sanitaire." Au quotidien, enchaîner les revers, ne pas trouver de solution, s'entraîner dur chaque semaine, pour aucun résultat le week-end, ça pèse forcément sur le moral.

Nous voulons retrouver un réel plaisir de jouer. Lorsque nous quittons le terrain nous n'avons pas la banane. Nous voulons reprendre confiance en nous. Les coachs font tout pour. Ils organisent des semaines avec des programmes variés. Mais oui, c'est très dur mentalement. Je n'ose pas sortir dans la rue. C'est toujours dur de descendre en Pro D2. Mais de cette manière… Je rentre chaque week-end sur le terrain mort de faim. Je joue chaque match comme si c'était le dernier. Il nous reste deux mois pour montrer un autre visage, finir sur une meilleure note."

Agen disputera malgré tout un huitième de finale de Challenge Cup, ce week-end, à Trévise. La crise sanitaire et des cas-covid dans cette même équipe de Trévise, ayant octroyé une victoire sur tapis vert au SUA. "Samedi on a un objectif atteignable. Ce format, avec des matchs couperets, peut nous enlever de la tête notre mauvaise dynamique. On va se déplacer à Trévise pour prendre du plaisir et aller chercher notre première victoire. Une qualification ferait du bien à tout le monde."

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