En 1930, 12 clubs français se la jouaient déjà comme la Super League de football
12 clubs qui forment leur propre championnat ? Du déjà vu au rugby. (Image d'illustration)
En 1930, le rugby français connaissait une scission entre les meilleurs clubs et les autres. Comme un arrière-goût de Super League.

Le football mondial est en pleine crise après l'annonce de la création d'une nouvelle compétition, la Super League. Il ne s'agit pas du championnat suisse, mais d'une ligue de 12 clubs qui souhaitent jouer entre eux : Chelsea, Liverpool, Arsenal, Tottenham, Manchester United, Manchester City, Real Madrid, Barcelone, Atletico de Madrid, Inter Milan, AC Milan et Juventus. L'épicentre de tout ceci viendrait du président du Real Madrid Florentino Perez qui devient également président de cette Super League. Cette ligue est un caprice avec les 12 plus grands clubs européens (qui se sont déclarés plus grands clubs européens) qui ne souhaitent jouer qu'entre eux. Désormais, le football est divisé en deux : les pros et les anti Super League.

Il ne sert à rien de comparer le football et le rugby, car à la fin, c'est le rugby qui en pâtit. Le ballon ovale est dans une autre dynamique, mais les arguments des créateurs de cette Super League pourraient donner des idées aux clubs européens. De toute manière au rugby, tous les clubs sont invités à disputer une compétition européenne. Mais un internaute historien du rugby, Frédéric Humbert nous rappelle l'histoire du "Tournoi des 12" de l'UFRA (Union française de rugby amateur) en 1930. L'UFRA regroupait plusieurs clubs dissidents du rugby à XV. Pour eux, l'esprit de compétition gangrénait le championnat FFR. Les règlements de la FFR faisaient également débat, ne permettant pas aux clubs des grandes villes de grandir. Au fond, les 12 clubs voulaient également concurrencer le rugby britannique et montrer que le championnat français est propre malgré son statut amateur.

À cette époque, le désir de 12 clubs français de s'émanciper de la FFR et son championnat "violent", mais aussi protester contre "l'amateurisme marron", amène à la création d'un Tournoi à 12 clubs : Aviron Bayonnais, Stade Bordelais, FC Lyon, Stade Français, Pau, USAP, Stade Toulousain, BO, Grenoble, Carcassonne, Limoges et Nantes. Ce Tournoi des 12 s'ouvrira à deux autres clubs deux ans plus tard : Stado Tarbes et l'US Narbonne. 

Un règlement bien à eux

Dans ce thread, on peut voir des magnifiques images d'époques encore bien conservées, des archives sublimes. On peut y retrouver le règlement qui prête à sourire aujourd'hui. Pour les résultats, l'UFRA se base sur le goal average de chaque équipe avec pour règle souveraine "la bonne foi". Oui, le décompte des points devait être le plus juste possible sur chaque terrain. La règle stipule que le goal average est plafonné à 20 points dans un sens comme dans l'autre. Si une équipe gagne 38 à 10, la différence de 28 points est réduite à 20 points et le résultat compté dans le classement est de 30 à 10. 

Le retour à la normale

Mais ce Tournoi des 12 était clairement voué à l'échec malgré ses désirs de plus de jeu et d'attractivité, mais surtout moins de violences sur le terrain. Des incidents apparaissaient et c'est sous l'influence d'internationaux comme Adolphe Jauréguy, René Crabos ou Louis Dedet que la FFR et l'UFRA se rapprochèrent. Cette histoire et cette scission ont également permis au rugby à XIII d'évoluer de son côté en comptant 160 clubs entre 1934 et 1939.

Pour l'histoire, le Stade Toulousain remportera les éditions 1931 et 1932 du Tournoi des 12, tandis que dans la compétition de la FFR, Toulon (1931) et Lyon OU (1932) remportaient le Graal : le Brennus. "Ce que l'histoire a vite oublié", comme le rappelle Frédéric Humbert

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