Décryptage. FINALE TOP 14. Comment le pack du Stade Toulousain a réussi à renverser celui de l’UBB ?
Les avants du Stade Toulousain ont fait la différence lors de la finale de TOP 14 contre l'UBB. Crédit image : Screenshot Youtube CANAL + Sport
Menés par des internationaux exceptionnels, les avants du Stade Toulousain ont joué un rôle majeur dans le gain du 24e titre de champion de France de leur club.

Jack Willis, Thibaud Flament, Anthony Jelonch, Julien Marchand… autant de cadres du Stade Toulousain qui ont, une fois de plus, su hausser leur niveau de jeu à l’approche du plus grand événement de leur saison dans ce championnat. Si on parle énormément (et à juste titre) de la performance de Thomas Ramos, qui a fait basculer la partie dans son rôle de leader et a même semblé peser davantage sur la défense bordelaise que Romain Ntamack. L’ensemble du pack toulousain a réalisé une magnifique performance en termes de précision et de domination physique pour faire basculer cette finale de 100 minutes. Une puissance illustrée par la réussite des joueurs d’Ugo Mola à travers deux secteurs en conquête : la mêlée et les mauls après touche.

 L’UBB trop pénalisé

17, c’est le nombre de pénalités concédées par les Bordelais lors de cette finale, tandis que les Toulousains en ont seulement encaissé 8. En règle générale, on considère qu’il faut effectuer moins de 10 pénalités dans une rencontre pour remporter un match de haut niveau. Pour revenir sur les pénalités, plus précisément dans le secteur de la conquête, les deux équipes possèdent des statistiques assez similaires. Avec 89 % de mêlées remportées de chaque côté sur leur propre introduction et 87 % de touches réussies côté UBB et 77 % côté toulousain. Mais ce que n’indiquent pas ces statistiques, c’est le moment de ces phases de possessions et leurs efficacités globales.

En analysant le match, on se rend rapidement compte que dans le jeu d’avant, les hommes d’Ugo Mola ont été bien plus efficaces que leur vis-à-vis. Sous pression en mêlée fermée, les Girondins ont été friables dans ce secteur, offrant des pénalités faciles pour la botte de Thomas Ramos. Le pilier droit Ben Tameifuna a notamment subi face à son opposant Rodrigue Neti. L’international tongien a encore une fois été très sollicité dans cette finale, lui qui a été un des artisans majeurs du titre en Champions Cup de son club. Des difficultés qui peuvent donc s’expliquer par la fatigue, mais aussi des absences de poids côté bordelais, comme Adam Coleman et Carlü Sadie. Le staff de l’UBB a ainsi dû s’adapter dans ses rotations de première ligne, ce qui peut expliquer les problématiques dans ce secteur.

Mais en prenant l’exemple d’une mêlée du début de match, on peut apercevoir que les axes de poussées sont bien plus regroupés vers une seule direction chez les joueurs du Stade Toulousain. Avec un soutien du pilier droit bien plus proche de la part du troisième ligne François Cros que Marko Gazzotti, le Toulousain étant quasiment collé à son seconde ligne Thibaud Flament. Un effort collectif qui entraînera un hors-jeu des lignes arrières de l’UBB après l’avancée toulousaine.

Ces absences sur blessures ont donc été préjudiciables pour les coéquipiers de Matthieu Jalibert, qui n’ont pas permis à des joueurs comme Ben Tameifuna et Cyril Cazeaux d’avoir le même apport physique qu’à leur habitude.

La puissance des mauls toulousains

Cette efficacité des Toulousains s’est donc fait ressentir en mêlée, mais également dans le secteur de la touche, à travers une phase de jeu : les ballons portés. Les coéquipiers de Thomas Ramos ont inscrit un essai sur maul au meilleur des moments, à deux minutes de la mi-temps, profitant du carton jaune de Guido Petti. Un essai inscrit par Jack Willis, encore une fois formidable par son activité. L’anglais continue d’impressionner, avec sa faculté à avancer au contact et ne quasiment jamais subir les premiers impacts.

Mais revenons à cet essai de la 38e minute, qui est un des éléments marquants de cette rencontre. Les Toulousains ont réussi à franchir la ligne d’en-but adverse très facilement, en mettant rapidement de la vitesse. Une avancée qui s’enclenche instantanément grâce à Jack Willis, qui rentre au contact en tant que relayeur avec de l’élan, bien aidé par ses coéquipiers Brenan, Neti et Aldegheri qui rentrent en simultané.

Au-delà de la qualité et de la précision des avants, il est nécessaire d’analyser la défense de l’UBB sur ce maul, pour le moins étonnante. Car avec la puissance des Toulousains, les Bordelais ont quand même choisi de sauter en touche. Une décision qui peut se comprendre avec la présence de Guido Petti et Pierre Beauchaton, qui sont de bons sauteurs et ont des facilités pour perturber les alignements adverses.

Mais même après le carton jaune du seconde ligne argentin, l’UBB a continué à sauter en touches défensives, en gardant deux blocs autour de Pierre Beauchaton et de Pete Samu. Un parti pris qu’ils ont conservé même proche de leur en-but, ce qui entraîna l’essai des joueurs du Stade Toulousain. Les coéquipiers de François Cros ont pu ainsi inscrire un essai quasiment sans opposition, puisque les Bordelais ont choisi l’option de défendre en l’air, plutôt qu’au sol, le ballon porté.

Les Hauts-Garonnais ont donc insisté sur ce secteur des ballons portés, où ils ont également récolté une pénalité à la 61e minute, pour leur permettre de passer à 10 points d’écarts. Mais il serait injuste de ne pas souligner que cette tactique du staff bordelais de sauter avec deux blocs sur les lancers toulousains a perturbé le talonneur Guillaume Cramont en fin de rencontre. Entraînant un lancer pas droit lors de la fin de la première prolongation, sur un ballon important pour les coéquipiers de Santiago Chocobares.

Comme souvent, le résultat d’une finale se joue en grande partie sur la confrontation entre les avants des deux équipes. Le Stade Toulousain s’est donc imposé, de justesse, face à des Bordelais qui ont réussi à arracher des prolongations alors qu’ils étaient menés de 10 points à un peu plus de 10 minutes de la fin du match. Une rencontre fantastique, avec des éclairs de joueurs comme Maxime Lucu, Thomas Ramos, Matthieu Jalibert ou encore Damian Penaud. Mais le secteur de la conquête ne fut pas assez performant pour les joueurs de Yannick Bru pour pouvoir remporter cette finale. Un point sur lequel les Bordelais vont à coup sûr travailler dans la préparation de leur prochaine saison, pour faire encore mieux que leurs deux finales d’affilées en Top 14.

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  • AKA
    78866 points
  • il y a 47 minutes

Pas besoin de faire des équations tarabiscotées, les joueurs Stadistes ont tous dominé leur vis à vis (à part Lucu qui a maintenu son équipe à flot à lui seul); pour en revenir aux avants c'est simple les piliers Stadistes ont tordu leurs vis à vis, Doudou a fait son meilleur match depuis longtemps et un satisfecit à Neti joueur sous côté, Marchand a mangé Lamothe en mêlée et dans le jeu, Brennan a ferraillé et a montré qu'il faudra compter sur lui, Flament a avancé sur les renvois, et quelles mains (essai de Jelonch)!!! Quand à la troisième ligne: tout à été dit sur eux! Et comme le banc s'est mis au diapason... Comme dit Mola "on ne fait pas un triplé avec des gens normaux"; de plus certains cadres Toulousains on monté le curseur par rapport aux matchs précédents ce qui est la marque des grands joueurs.

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