ANALYSE. Comment défendre avec la nouvelle règle 50/22 ?
La règle 50/22, qui transforme radicalement la manière de défendre du troisième rideau.
Les nouvelles règles mises en place cet été par World Rugby changent quelques aspects du rugby tel qu’on le connaît. C’est notamment le cas de la règle 50/22.

Avant de se lancer dans des analyses alambiquées, petit rappel de cette nouvelle règle : depuis le 1er août, lorsqu’une équipe tape indirectement en touche depuis son camp, dans les 22 mètres adverses, cette dernière récupère le lancer. Mais attention, pour que cela se produise, il ne faut pas que cette même équipe rentre la balle dans sa moitié de terrain. Auquel cas, le lancer sera donné à leurs adversaires, comme avant. Éviter de concéder une touche près de sa ligne, voilà donc aujourd’hui l’un des principaux objectifs pour les défenses. Et pour cela, le rôle du triangle de derrière est primordial, d’autant plus lors de phases arrêtées ! Si auparavant, lors de ces situations, la plupart des équipes utilisaient ce qu’on appelle « la bascule » pour défendre le fond du terrain (on appelle bascule un système de défense qui consiste à ce que l’ailier intérieur prenne la place de l’arrière, afin que ce dernier se joigne au premier rideau en bout de ligne afin d’annihiler un éventuel surnombre), il faudra désormais faire autrement. Car un seul joueur présent dans le dernier rideau, ce n’est plus suffisant avec la règle 50/22 !RUGBY. Règle 50/22 : vers la multiplication des ''5/8'' dans un avenir proche ?RUGBY. Règle 50/22 : vers la multiplication des ''5/8'' dans un avenir proche ?En effet, l’arrière ne peut pas couvrir à lui seul les deux lignes de touches : ce dernier risque d’être dépassé et les numéros 10 adverses se feront un plaisir d’occuper ces espaces laissés libres. Mais attention, il ne faut pas pour autant décrocher trop de joueurs de la ligne défensive pour protéger ces lignes : car si vous mobilisez trois joueurs en troisième rideau (exemple : les deux ailiers et l’arrière), des surnombres apparaîtront fatalement dans le premier, et par conséquent, mettront en difficulté la défense. C’est d’ailleurs l’objectif de World Rugby, qui a instauré cette règle pour « dé-densifier » la première ligne de défense, et donc favoriser le jeu à la main. Un casse-tête pour toutes les équipes qui doivent remodeler totalement leur tactique défensive. Comment ces dernières peuvent-elles à la fois garder un premier rideau solide, tout en assurant une bonne couverture du fond de terrain ? C’est à cette question que nous allons tenter de répondre, en s’appuyant sur quelques exemples aperçus lors des deux premières journées de Top 14.

Avant l’arrivée de cette nouvelle règle, les équipes défendaient généralement à quatre joueurs aux larges, lors de phases statiques (sauf quelques exceptions). Autrement dit, le 10, ainsi que les deux centres et l’ailier formaient une même ligne de défense et montaient ensemble rapidement. Mais avec le 50/22, certaines équipes ont pensé décrocher leur ailier extérieur, afin de pouvoir couvrir la ligne touche en cas de jeu au pied, afin que l’arrière couvre lui la ligne de touche intérieure, ainsi que le centre du terrain. Une idée loin d’être judicieuse, car elle déséquilibre totalement le premier rideau, qui se retrouve en sous nombre. Prenons un exemple pour illustrer cela, provenant du match opposant le Lou à l’ASM. Nous sommes à la 36ᵉ minute, quand une mêlée introduction lyonnaise se met en place sur la ligne médiane. Sur la première image, on voit bien que les Clermontois décident de défendre en décrochant l’ailier extérieur Pourailly de quelques mètres, afin de parer un éventuel coup de pied de Berdeu. Quant à l’arrière Rozière, ce dernier choisit de se positionner dans l’axe de la mêlée, dans le troisième rideau. Sauf qu’au lieu d’essayer de trouver une touche, l’ouvreur lyonnais préfère transmettre le ballon à son centre Ngatai. Le Néo-Zélandais saute Veredamu pour alerter Arnold, et trouve par la même occasion un décalage sur les ailes (dû à l’absence de Pourailly dans la ligne). C’est d’ailleurs ce que nous apercevons sur la deuxième image, où le jeune ailier arrive trop tard, laissant la possibilité à Arnold de passer la balle à Dumortier. Ce dernier n’a plus qu’à profiter du boulevard laissé par la défense, avant d’éliminer d’un crochet intérieur l’arrière clermontois et d’aplatir le ballon dans l’en-but.

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  • etutabe
    51137 points
  • il y a 3 ans

Article intéressant et qu'il conviendra d'actualiser comme indiqué dans le dernier paragraphe

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