2 gifles, 1 gouffre, et une possible aubaine pour le XV de France en vue du 6 Nations ?
Un championnat à 12, et peut-être un cadeau pour Galthié : des internationaux enfin gérés sans tirer sur la corde. Crédit image : Screenshot TF1
Deux clubs déjà largués en TOP 14 : un scénario surprenant qui pourrait pourtant jouer en faveur des Bleus. Une aubaine pour le Tournoi des 6 Nations ?

Le verdict du week-end a été brutal : Montauban (7 pts) et l’USAP (1 pt) ont à nouveau sombré, cette fois à domicile, confirmant un fossé grandissant avec le reste du TOP 14. Le promu a pris l'eau face au champion de France toulousain, 7-49, tandis que les Catalans n'ont pas réussi à inscrire le moindre point face au MHR (0-28). Leur retard au classement est tel qu’un « championnat à deux » semble désormais inévitable, réduisant de fait la lutte réelle pour le maintien à un TOP 12. A titre indicatif, 33 points séparent Toulouse de l'USAP. Une situation rare, mais pas anodine dans une saison déjà dense.

Un "championnat à deux"

Ce décrochage précoce crée un phénomène rarement observé depuis l’instauration du TOP 14 : deux clubs semblent désormais hors-course dès le premier tiers de championnat. Tactiquement, cela change la dynamique des matchs : les adversaires de Montauban et de l’USAP pourraient davantage faire tourner leur effectif lors de ces confrontations, ce qui était déjà le cas par moments, mais qui pourrait devenir structurel.Top 14/Pro D2. Toulouse (et Biarritz), sous la menace imminente d'un gros retrait de points, ce que dit le règlementTop 14/Pro D2. Toulouse (et Biarritz), sous la menace imminente d'un gros retrait de points, ce que dit le règlementPour les internationaux, la conséquence pourrait être indirectement positive. En effet, lorsque deux équipes se retrouvent très éloignées du rythme général, les rencontres les impliquant deviennent moins déterminantes — et donc moins propices à aligner systématiquement les cadres. Plusieurs staffs l’ont déjà appliqué lors de précédentes saisons : lorsqu’un maintien ou une qualification se joue « ailleurs », l’usage des internationaux est adapté. Avec un TOP 12 resserré, cette logique pourrait s’amplifier.

Moins de pression sur les clubs, plus d’air pour les Tricolores ?

Les clubs, déjà soumis à des calendriers infernaux, pourraient donc détendre légèrement l’utilisation de leurs internationaux sur certaines journées stratégiques. Cela ne réglera pas complètement la problématique soulevée par les différents sélectionneurs du XV de France — le retard structurel des Bleus face aux nations du sud en matière de temps de préparation — mais cela peut limiter la casse.

Lorsque le sélectionneur rappelle qu’un ballon porté sud-africain ne ressemble à aucun autre et que « le dernier maul défendu remonte parfois à neuf mois », il pointe un problème d’intensité accumulée et de continuité dans l’état de forme. Réduire l’exposition des joueurs aux minutes à haute intensité pourrait donc devenir un avantage… même involontaire. Attention à ne pas oublier la coupe des champions et sa phase de poules ô combien disputée.

La fraîcheur des Bleus

Pour les Bleus, un TOP 12 « de facto » pourrait néanmoins permettre d’arriver au Tournoi des 6 Nations avec un groupe légèrement plus frais qu’à l’accoutumée Quand on connait l'importance d'un premier match dans une compétition. Et l'historique des performances françaises. Ce n'est pas anodin. Le staff disposerait peut-être de joueurs moins rincés, ce qui n’est pas un détail lorsqu’on prépare un France–Irlande avec seulement 10 jours et 5 entraînements. Même si ça ne règlera pas le "problème" de la mise à disposition des internationaux.Joue-là comme Dupont : World Rugby serre (enfin) la vis sur le temps de jeu maximum des internationauxJoue-là comme Dupont : World Rugby serre (enfin) la vis sur le temps de jeu maximum des internationauxLe boss des Bleus n'a eu de cesse de rappeler que les Tricolores n'avaient eu que quelques jours pour préparer le choc contre l'Afrique du Sud. Des Boks en fin de saison, mais avec un vécu commun bien plus important que celui des Français. Une situation sur laquelle il n'a pas vraiment la main et avec laquelle il doit composer.

C'est un sujet politique qui se traitera avec Florian Grill, Yann Roubert et Jean-Marc Lhermet. Mais si je fais enchaîner ces joueurs, c'est délicat, voire dangereux. Je ne peux pas faire ça. Si on tire trop sur la corde, l'organisme lâche et le joueur est en difficulté, le plus souvent la saison d'après. Je parle de performance, pas de politique… [...] On préparera d'ailleurs le premier match du Tournoi, contre l’Irlande, avec dix jours et cinq entraînements dans les jambes. Mais on va s’adapter. (Source : Midi Olympique)

L'an passé, Louis Bielle-Biarrey avait avoué être "fatigué, rincé" à l'issue de la saison, comme beaucoup d'autres Bleus avant lui. On se souvient qu'Alldritt avait pris plusieurs semaines de repos après le Mondial. Tandis que des éléments comme Ntamack avaient "profité" d'une blessure pour souffler. S'ils venaient à moins jouer en championnat, cela pourrait aussi peut-être permettre de retenir certains premiums pour le coup d'envoi de la Nation Cup.

Un TOP 14 à 12 : Paradoxe ou stratégie gagnante ?

Du côté des clubs, l’enjeu est autre : protéger les internationaux tout en restant compétitifs. Ce nouveau paysage pourrait permettre une gestion plus fine des rotations et réduire le risque de blessures sur des matchs à l’issue plus prévisible. Pour rappel, World Rugby préconise un maximum de 30 matchs par saison, 12 semaines "sans contact" lié au rugby et pas plus de cinq feuilles consécutives. 

Du point de vue du championnat, l’effet est paradoxal : un TOP 14 à 12 « réel » peut rendre le haut de tableau encore plus serré, tout en laissant un gouffre au fond du classement. Si ce début de saison laisse un goût étrange avec deux clubs déjà décroisés, il pourrait malgré tout offrir un bénéfice inattendu : permettre aux Bleus d’aborder l’hiver avec un peu plus de fraîcheur. Dans ce calendrier toujours plus dense, le moindre souffle compte.

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pourquoi relayer le discours de fg qui prend prétexte pour excuser le futur?

certains joueurs sélectionnés pour la tournée d'automne ont joué les 3 matchs sur 3 semaines sans sortir, soit 3 x 80 minutes au niveau international ...fg rend donc des joueurs épuisés à leur club mais cela ne le dérange pas sur les conséquences au niveau du club
Quand c'est pour excuser le futur mauvais match de février, il explique le peu de jours, le peu d'entraînements, les joueurs fatigués ... et les conséquences sur ce que l'edf ne propose pas en termes de jeu!
Ce discours est pénible à entendre: aucun sélectionneur n'a pas disposé d'autant de joueurs sur autant de semaines soit 42 pour préparer et 28 retenus ( dont certains retenus pour l'edf qui ne jouent pas sur plusieurs semaines avant pendant le tournoi, et même des joueurs restant à marcoussis alors que l'edf ne joue pas.

Si le jeu de l'edf n'est pas au point, il ferait mieux de regarder ce qu'il propose et veut mettre en place! au lieu de parler, parler , parler ...

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