World Rugby a donc tranché. L’institution a approuvé de nouvelles directives mondiales sur la charge des joueurs pour les compétitions d’élite, masculines comme féminines. Une décision qui fait écho à une demande croissante du monde pro… et une réalité physique de plus en plus brutale.
Ainsi, à partir de 2026, de nouvelles directives vont s’imposer en marge de la création de la Nations Championship qui remplacera les traditionnelles tournées. Comme l'nterdiction de jouer plus de 30 matchs par saison pour un joueur, une obligation d’une pause de 5 semaines minimum durant l'intersaison, des périodes de repos lors des fenêtres internationales pour tous les joueurs, et surtout 12 semaines sans contact dans l’année. Un vrai tournant pour la santé des joueurs.
Jusqu’ici, ces mesures étaient davantage appliquées par les nations les plus fortes pour ménager leurs internationaux "premium" notamment. La France jouait d'ailleurs bien le jeu depuis quelques saisons. Mais désormais, l’enjeu est clair : tous les joueurs internationaux susceptibles d’être alignés dans le futur Nations Championship devront cocher ces cases.
Ce qui n'était par exemple pas le cas de Maxime Lucu à la fin de la saison 2024/2025, avec 34 matchs joués durant l'exercice. Idem pour la star argentine du Stade Toulousain Juan Cruz Mallia (32 matchs).
''Un énorme pas en avant pour le rugby''
Ce changement de braquet réglementaire n’est pas anodin. Validées par le Bureau exécutif de World Rugby, ces règles ne sortent pas de nulle part : elles s’appuient sur les dernières données scientifiques disponibles ou, à défaut, sur les avis d’experts reconnus. Surtout, elles sont le fruit de longues négociations entre World Rugby, les syndicats de joueurs, les fédérations, les ligues et les instances régionales. Le Néo-Zélandais Conrad Smith, désormais directeur des opérations rugby de l’IRPA, parle d’un “énorme pas en avant pour le rugby”.
L’adoption de ces nouvelles directives est aussi une condition posée par World Rugby pour le lancement du futur Championnat des Nations, prévu à l’été 2026. Objectif : garantir que la santé des joueurs reste une priorité, malgré la croissance du calendrier et les enjeux financiers.
Reste désormais à voir comment ces directives seront appliquées localement… et si elles suffiront à préserver les corps dans un rugby toujours plus exigeant. Quand on sait qu'après 4 semaines de compétition, Thomas Ramos flirte déjà avec les 300 minutes de temps de jeu cette saison...
Pianto
je me dis qu'il faudrait aussi une limite à l'enchainement des matchs, genre 7 feuilles de matchs max en 73 jours. (c'est à dire 7 matchs sur 10 semaines)
Ces limites sont là pour forcer la main à une limitation des matchs de championnats nationaux et coupe d'Europe, non ? Les pays qui ont déjà peu de matchs nationaux seront très faiblement impactés, la France avec son système hybride de doublons et de tournée d'été sans joueurs premiums le sera nettement plus.
Je pense qu'il y a trop de matchs de club pour ma part.
La coupe d'Europe, c'est 8 matchs, 4 de poule (dur de faire moins) et 4 à élimination directe max.
Le championnat, chez nous, c'est 29 matchs max : 26 de poule et 3 à élimination directe max.
Equipe nationale : 11. 5 de tournoi et 3 pour chaque tournée, été et automne (parfois 4 en automne mais j'espère plus jamais)
C'est pas dur de voir où il y en a trop...
Yonolan
Une bonne nouvelle ?
Oui et certains la trouveront surement très tardive..et timide
Le premier pas réglementaire sur un chemin qui mènera à d’autres les décisions bien plus douloureuses quand le rugby devra prendra en compte les maladies à distance de sa pratique sportive
Je parle bien sûr du fléau des ETC et qui, si WR veut ou doit (par des jugements) réellement les considérer comme trouvant leurs causes principales dans la pratique actuelle du rugby
Donc on ne peut que saluer cette première reconnaissance règlementaire et regretter la viscosité des institutions sur des sujets connus depuis longtemps
Et se profile bien sur le choc des intérêts divergents entre les championnats domestiques et l’EDF
Jusqu’à maintenant un équilibre bancal avait été trouvé en France
Car c’est bien le seul championnat dont la vivacité rend cet équilibre difficile
Galtoche déclarait avant la tournée de cet été et face aux critiques acerbes de certains anciens joueurs AB
« Les rugbymen français ont potentiellement 37 rencontres à disputer avec leur club, auquel on ajoute dans l'absolu 11 matchs du XV de France. Qui peut jouer 50 matchs de rugby par saison ? Personne. Au-delà de 25 feuilles de matchs et 2000 minutes disputées, les facteurs limitant la performance et le développement du joueur sont démultipliés. C'est un enjeu de santé publique. Les Néo-Zélandais font environ 10 matchs avec leurs provinces, ce qui constitue pour résumer leur présaison. Puis ils sont ensuite totalement dédiés à leur équipe nationale. Ça n'a donc rien à voir."
Car un club peut disputer au maximum 29 matchs en Top 14 jusqu’à la finale ceux qualifiés 5eme ou 6eme)
Plus 8 matchs maxi en Champions cup ou Challenge Cup
Le compte est bon
Et on voit que selon notre grand gourou des datas, passablement irrité ces temps-ci, la barre est à 25 matchs
On sait le peu d’appétence des clubs pour modifier le format de ce championnat
D’abord pour des raisons financières car la diminution du nombre de matchs entrainerait des pertes financières qui mettraient dans le rouge la quasi-totalité des clubs ; enfin ceux qui n’ont pas un cheque en fin de saison de leur propriétaire …
Et pourtant cet équilibre bancal est surement en fin de vie
Car il faudra bien prendre des décisions de plein gré ou contraints et forcés
Et là la LNR va se retrouver dans une situation délicate
Difficile actuellement de diminuer le nombre de clubs tellement le Top 14 a du mal à trouver un autre chemin économique
Et une volonté affichée des clubs ne trustant pas le haut du championnat de diminuer et le SC et les augmentations de plafond liées aux internationaux
Ces sujets seront prochainement à l’ordre du jour de la LNR
Alors on aurait tendance à penser qu’au contraire, les clubs devraient pouvoir étoffer un peu leurs effectifs s’ils veulent respecter leurs joueurs et être compétitifs sur les trois tableaux ( domestique Europe et convocations en EDF qui restent quand même un aboutissement pour leurs joueurs et qui augmente l’intérêt pour leur équipe ) et permettre plus de débouchés pour la formation française
Car continuer à mettre des cataplasmes sur une jambe de bois en fonction des sensibilités du moment, ne pourra entrainer qu’un nivellement par le bas de notre championnat
C’est en tous cas mon avis actuel
Alors oui un Top 10 ( à terme) semblerait être la solution la plus sensée …pour autant que les clubs aient résolu l’épineuse question de leurs finances …et ça c’est loin d’être gagné
Du pain sur la planche avec des pressions accrues des équipes nationales
Et un risque important pour notre championnat domestique qui fait vraiment figure d’exception
Et qui aura du mal à le rester si nos presidents de clubs ne voient que leur intérêt d’entrepreneur individuel …
Pianto
le top 10 n'arrivera jamais.
Les votants pour la structure du championnat sont les clubs de top14 et prod2, combien d'entre eux veulent une limitation à 10 places dans l'élite ?
Seulement les 4 ou 5 qui sont toujours devant.
la seule option qui pourrait obtenir des suffrages consisterait à augmenter le nombre d'équipes dans l'élite pour que davantage de clubs aient l'espoir de grandir.
J'ai déjà exprimé la solution que j'imagine possible (je n'ai pas dit bonne).
top16, 2 poules de 8 (soit régionales soit en fonction du classement de l'an passé)
aller retour dans a poule (14 matchs), match simple contre l'autre poule (8 matchs) plus élimination directe à partir des quarts (4 qualif par poule) avec réception pour le mieux classé en quart et en demi. total max 26 au lieu de 29, petit gain. entre 11 et 13 matchs à domicile (actuellement 13 ou 14)
top14 et même système -> 23 matchs max phases finales incluses. gain de 6 weekends.
inconvénient : "seulement" entre 10 et 13 réceptions mais certains reçoivent 10 fois et d'autres 11 en phase régulière, (à moins d'imaginer une journée avec 7 matchs en terrain neutre dans des grands stades où les clubs se partagent la billetterie)
Les matchs simples contre certains, c'est très insatisfaisant parce que ce n'est pas équitable mais en qualifiant 8 équipes au lieu de 4, on compense un peu...
Pianto
c'est complexe car les clubs sont dans des situations très disparates.
Exemple : 2024/2025
UBB a joué 36 matchs, le ST 35 avec un payat d'internationaux
quand le CO n'en aura fait "que" 30, sans internationaux donc 22 semaines sans matchs.
C'est pas la même...
pascalbulroland
Ce n'est pas le nombre de match qu'il faut limiter, mais le nombre de minutes jouées...
Lucu fait certes 32 matchs, mais en temps de jeu c'est 2106mn...
Ramos fait 28 matchs, mais en temps de jeu c'est 2205mn.
lebonbernieCGunther
Tout à fait! Et ça serait rigolo à compter pour les sud af' d'Erasmus qui rentrent et sortent 5 fois par match, pratiquement comme au hand!
Revahn
Cet article ne précise pas mais 1 minute sur le terrain équivaut à un match joué.
Tu peux donc en (grosse) théorie ne plus pouvoir jouer en ne jouant que 30 minutes sur l'année!
Bien sûr ce genre de cas n'arrivera jamais, mais quand tu te dis qu'un arrière joue souvent les 80 minutes dans le rugby actuel, le critère de sélection allant de 30 à ~2400 minutes par an me parait assez déconnecté de la réalité...