RUGBY. Face au racisme, Rassie Erasmus raconte le capitanat de Siya Kolisi chez les Springboks
Sans le dire directement, Rassie Erasmus dénonce à demi-mots une pression sociale raciste où le capitanat de Siya Kolisi relèverait plus de "politique" que d'un réel intérêt sportif selon ses détracteurs.
Dans un entretien accordé au Daily Mail, l’ancien sélectionneur est revenu sur la nomination de Siya Kolisi comme premier capitaine Springbok noir.

Le 02 novembre 2019, l’Afrique du Sud soulevait la Coupe du Monde pour la troisième fois de son histoire. Encore plus symbolique, c’est le flanker Siya Kolisi qui soulève le trophée Webb-Ellis. En tant que premier capitaine noir de l’histoire des Springboks, il laisse une marque indélébile dans l’histoire du ballon ovale. Sport roi de l’Apartheid, le rugby à XV a parcouru beaucoup de chemin du côté de l’Afrique australe. Plus les années passent, plus le sport s’ouvre et moins les différences ethniques pèsent dans la balance. Pourtant, la désignation du joueur des Sharks comme capitaine n’a pas semblé plaire à tout le monde.

Via un article du Daily Mail paru le 05 mars, l’ancien sélectionneur Rassie Erasmus est revenu sur ce moment fort de sa carrière. Il raconte quelques tristes propos recueillis après la nomination de Kolisi : “J'ai perdu beaucoup d'amis lorsque j'ai nommé Siya capitaine. Il y avait beaucoup d’insultes. Avant la Coupe du monde, les parents des amies de mes filles disaient : "Dis à ton c*nnard de père d'arrêter de faire de la lèche pour un chèque de paie". Les gens disaient que c'était politique. Pour que les gens croient en la légitimité de Siya, j’ai dû lutter. Ça a été un vrai combat.”Racisme dans le rugby : ''on a créé quelque part un public raciste'', estime BoudjellalRacisme dans le rugby : ''on a créé quelque part un public raciste'', estime BoudjellalDans le papier accordé au journal britannique, il revient surtout sur sa longue suspension de World Rugby. Il avait été jugé coupables d’actes irrespectueux et entravant le jeu durant la tournée des Lions Britanniques et Irlandais en Afrique du Sud à l’été 2021. Des propos insultants envers les officiels ainsi que des irruptions sur le terrain en tant que porteur d’eau alors que le jeu suivait son cours sont les principales raisons de son ostracisation temporaire.

Cet événement, il en fait un rapprochement partiel avec le contexte du capitanat de Siya Kolisi. Dans l’entretien, il dit : 

J'ai expliqué à l'arbitre que les Springboks n'avaient pas joué depuis la Coupe du monde et que notre capitaine Siya Kolisi allait affronter une équipe comptant quatre capitaines internationaux. Je savais par expérience comment ils allaient intimider les arbitres. J'ai donc demandé qu'il accorde à Siya le même respect qu'à Alun Wyn Jones, ce qu'il a accepté. Les personnes extérieures à l'Afrique du Sud ne le comprennent peut-être pas tout à fait, mais le fait d'avoir un capitaine Springbok noir est une situation explosive dans notre pays.”

Bien qu’il lie les événements, il se dédouane de toute accusation de xénophobie envers les officiels. Il affirme que Nic Berry, arbitre du premier match, n’est “absolument pas raciste”. Il critique cependant ces décisions. L’ancien sélectionneur champion du monde complète : “je pense que c'est un gars cool. Mais quand vous êtes dans un pays instable avec 54 millions de noirs et six millions de blancs, vous avez au moins besoin d'une conversation. Je n'ai pas compris pourquoi les messages de Siya ne passaient pas. Pensent-ils que c'est un c*nnard ?”Rugby. Afrique du Sud. En larmes, Rassie Erasmus révèle une anecdote poignante sur Makazole MapimpiRugby. Afrique du Sud. En larmes, Rassie Erasmus révèle une anecdote poignante sur Makazole Mapimpi

Durant la tournée, Rassie Erasmus confie que certaines personnes ayant critiqué la désignation de Siya Kolisi sont revenus vers lui. Malheureusement, ce n’était pas pour présenter des excuses. Il raconte : “Lorsque j'étais porteur d'eau pendant ce premier test, j'étais proche de l'action. Je pouvais voir que Siya ne se faisait pas entendre. Ceux qui le remettaient toujours en question sont revenus à la charge et ont dit : 'Tu vois Rassie, tu as fait une erreur, nous avions raison depuis le début'.”

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j'ai l'impression que le racisme et Siya Kolisi ne sont discutes que tres brièvement dans cet article (je ne l'ai que survole) et c'est bien dommage.

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