XV de France - Dans la tête des Bleus après leur première victoire dans ce 6 Nations
Jacques Brunel réinvente le rugby plus vite que World Rugby.
Les Bleus ont enfin gagné dans ce tournoi des 6 Nations. Pour l'occasion, Jacques Brunel s'est fait plaisir cette semaine à l'entraînement.

Lors de la 3e journée des 6 Nations, le XV de France a trouvé la formule pour gagner des matchs : envoyer des jeunes et jouer contre une équipe B. Jacques Brunel n’est pas peu fier de sa trouvaille stratégique digne d’une manifestation de gilets jaunes dans un village de 4000 âmes. Après tout, comme il l’a déclaré, il ne lit pas la presse. Lundi matin, les Bleus se retrouvent à Marcoussis après un week-end de Top 14 où certains joueurs étaient libérés. Camille Lopez a pu notamment jouer avec son club de Clermont, où il a fait briller ses coéquipiers et a continué à descendre doucement Jacques Brunel dans les flunchs de la région. 

Lundi matin - Point presse 

Le lundi, c’est débriefing à Marcoussis ! Le staff discute du week-end de Top 14 et des résultats et comme chaque lundi matin, Jacques Brunel demande si Perpignan a gagné. Il n’attend même plus de réponses à cette question qu’il pose par automatisme, s’en allant même se chercher un café pendant qu’il interroge ses collègues. Mais c’est la performance de Teddy Thomas qui l’impressionne ! 3 essais face à La Rochelle, c’est une chose qu’on avait pas vu depuis Jérôme qui s’était tenté à 3 reprises au Red Bull Cliff Diving du haut de la tour Saint-Nicolas. Le sélectionneur souhaite donc le prendre pour le match face à l’Irlande, même si le peu de match de l’ailier ciel et blanc est un atout pour le staff. C’est alors que Jean-Baptiste Elissalde rigole seul sur son portable, sur une blague d’Ovale Masqué qu’il suit en cachette sur Twitter et dans la rue : la passe de Geoffrey Doumayrou pour l’arbitre de touche. Jacques Brunel est ébloui par l’action mais personne ne comprend pourquoi. 

« - Ah ! Vous voyez qu’il peut jouer des 2 contre 1 ! 
- Mais Jacques, c’est l’arbitre de touche.
- Je te rappelle qu’il joue avec Marc Andreu. Soit tu le vois pas, soit il arbitre les actions.» 

Jean-Baptiste Elissalde est convaincu par les arguments du sélectionneur, et note discrètement "appeler Geoffrey Doumayrou" pour encore une fois barrer "parler de Sofiane Guitoune à Jacques". Mais l’ancien demi de mêlée du Stade et du XV de France tente une dernière fois d’influencer Brunel en lui montrant le résumé du Stade Toulousain face à Paris. Jacques est conquis, enfin ! Il demande à Serge Simon de noter sur sa liste de courses quelques joueurs mais Elissalde lui rappelle que c’est impossible s’il ne veut pas que Toulouse joue avec ses crabos. Retour vidéo sur les actions de Sofiane Guitoune, montage bien ficelés par Elissalde devant son sélectionneur. "Magnifique ! Je le veux !" Elissalde est aux anges, il s’empresse de décocher son téléphone pour appeler Sofiane.

« -Salut Sofiane ! C’est Jean-Ba. Je suis heureux de pouvoir enfin t’appeler. Est-ce que…
- Il a une passe magnifique et il alterne super bien le jeu ! Il fera une parfaite doublure pour Dupont ! Lance le sélectionneur.
- … Est-ce que tu aurais le numéro de Sébastien Bézy ? » 

Mardi - Loisirs créatifs 

Reprise de l’entraînement pour nos Bleus avec pleins d’innovations de la part du staff ! Aujourd’hui, c’est séance ballon haut suite à la revue de presse de la veille sur le jeu aérien de nos Français. Pour l’occasion, Jacques et son équipe ont estimé que le problème n’était pas le placement du joueur, mais la réception du ballon. Face à l’Angleterre, les joueurs ont étés mis à mal par le bon jeu au pied de la charnière adverse. Alors c’est parti pour la séance YOLO du jour. Les joueurs après un échauffement à Camille Chat perché, une marelle pour le jeu d’appuis, un béret pour la réactivité, un épervier pour la défense en 1 contre 12, partent sur des réceptions de balle avec des gants de boxes. La surprise est unanime et les résultats impressionnants : 0 ballon tombé pour les trois-quarts. Seul Sébastien Vaahamahina et Wenceslas Lauret n’ont pas de gants aujourd’hui, mais ça ne marche toujours pas. Romain Ntamack gardera les gants toute la séance à la demande de Jacques Brunel : "On va voir Jean-ba si ton poulain il est aussi bon que ça !" Résultats : 5 chisteras et 7 passes sautées de 27 mètres. Il finira l’entraînement avec des oreilles de lapins et des chaussures de ski. Attention, cette séance vue de l’extérieur ressemble plus à un entraînement d’une équipe de série qui vient de gagner un match et qui se relâche le mercredi soir à l’entraînement, avec 10 mecs seulement ce jour-là.

Mercredi - L’annonciation 

C’est l’heure ! C’est l’heure de l’annonce du groupe ! La France entière attend le groupe du XV de France qui affrontera les petits bonhommes de Cetelem irlandais, qui eux, ne font crédit à personne. Jacques avait déjà sonné un grand coup contre l’Écosse en envoyant enfin les jeunes jouer. Avec à la clé, la victoire contre l’Écosse et un essai sur une relance où chaque joueur essaye d’aller à l’essai tout seul, mais c’est  toujours Romain Ntamack qui gagne à ce jeu-là. Les journalistes en demandent encore et encore au staff du XV de France. Après la demande sur les jeunes, ils veulent maintenant quelques réajustements. Mais même une femme qui prépare son mariage avec un wedding planer n’est pas aussi chiante. Ils veulent du Sofiane Guitoune, du Arthur Retière ou du Sekou Macalou. Mais l’attente de la conférence de presse est longue, Jacquot ayant perdu sa compo, sûrement laissé dans un jogging du XV de France. Il court vite dans sa chambre la récupérer dans son linge sale, fouille les 6 joggings bleu qu’il a au sale. Dans le premier se trouve la compo contre le Pays de Galles. Il le sait parce qu’il n’a plus rien noté après la 47e. Dans le 2e, se trouve celle face à l’Angleterre. Il le sait parce qu'il y a un point d'interrogation à côté de "numéro 15". Dans le 3e, qui a sûrement dû rétrécir au lavage, se trouve un petit mot : "Il faut qu’on renverse Jacques. Fais passer le mot. Morgan." Dans le 4e, qu’il pense être celui de Mathieu Bastareaud qu’il a sanctionné par erreur du coup, se trouve la réponse à ce petit mot : "Je sais pas trop lire, mais message reçu. J’ai bien compris que tu veux qu’on inverse nos casques. Camille." Dans le 5e, qui est bien à lui, se trouve un papier qu’il n’avait pas vu : "Bonjour coach. J’ai ouïe dire qu’un putsch est en route… Mené par les Clermontois et les demi de mêlée toulousains. Un Bordelais sur la rade." Et au dos, un petit poème raturé : "Ta moustache couleur pistache quand tu bois un perroquet. Tes yeux couleur grenache à 4h du matin un dimanche au bistroquet. Ton accent saveur relaxant à 15h au bord du près. Monsieur Jacques, vous m’absorbez." Poubelle. Et enfin, le Saint Graal : sa compo ! 

Il revient en courant, les 20 premiers mètres, pour annoncer fier comme un "Bar-Chabal" sa composition du XV de France qui affrontera l’Irlande. Il s’assoit aux côtés de son staff, et commence l’énumération de ses joueurs. Bon, les avants n’ont pas changé. Mais c’est assez logique avec le réservoir français à certains postes. Jacques sourit bêtement, encore essoufflé. La charnière n’a pas changé ! Super nouvelle pour le monde entier et les jeunes étudiantes en droits de Toulouse. Jacques lève la tête et lance un petit clin d’oeil aux journalistes. Les trois-quarts aussi sont reconduits au petit bonheur de Twitter. Jacques tape sur l'épaule de son staff ! Mais les journalistes se posent des questions. C’est à l’annonce des remplaçants et d’Anthony Belleau que des murmures se lèvent dans la salle. Jacques ne comprend pas, et son staff le regarde dépité. C’est alors qu’il demande à Serge Simon, médecin de la paix avant tout : 

"- Qu’est-ce qui se passe ? Je comprends pas ! 
- Il n’y a aucun changement et ils sont pas contents, ne t’en fais pas." Lui répond Serge Simon
"- On a fait aucun changements ?! On a pas pris Lopez ? Et Macalou ?
- Si on les avait fait. Mais on a gagné, ça va aller."

Les journalistes, sans questions, s’en vont un par un en discutant entre eux. Le sélectionneur demande si quelqu’un a des questions, et seule Laurence Ferrari, virée depuis sa dernière interview, se lance : 

«  - Pourriez-vous nous parler de la victoire du XV de France en humhum…15 ? 
- Comment ?
- Bernard Laporte vous protége quand même ?
- De quoi ?
- Il ne vous protège pas ? (Rires nerveux)
- De qui ?
- De… l’ennemi ?
- Lequel ?
- Lequel. Voilà. Exactement. C’est à vous que je pose la question. »

Après cette longue discussion entre un mur et un trottoir, Jacques Brunel se lève et jette ses mains dans ses poches. Il en sort la composition qu’il vient d’annoncer pour la ranger. Mais avant, il souhaite y jeter un oeil. Tel un poilu recevant une lettre de sa bien-aimée, il s’écroule. En haut de la feuille : « France - Écosse 23 février 2019 ». Au même moment, Baptiste Serin s’allonge sur son lit Cars en forme de Flash Mc Queen, en relisant un papier intitulé « France - Irlande 10 février 2019 », où se trouve Antoine Dupont et Morgan Parra dessus.

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J'ai ri. Surtout quand j'ai vu que l'histoire des gants de boxe n'était pas une blague.

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