TOP 14. ''Et bientôt leur slip ?'' : transparence ou surveillance, pourquoi les joueurs ont failli faire grève ?
Cet été, la réforme du salary cap a braqué les joueurs pros. Malik Hamadache explique pourquoi ils refusent de se mettre à poil. Littéralement. Crédit image : Canva
Joueurs fliqués, comptes scrutés, SCI épluchées… et bientôt leur slip ? Le président de Provale revient sur la tension de l’été autour du salary cap. Et il ne mâche pas ses mots.

L’été a été chaud pour les syndicats. Mais pas seulement à cause des tournées ou des stages de reprise. À Provale, c’est la question de la transparence salariale des joueurs qui a mis le feu aux poudres. Dans le viseur : un projet de la LNR visant à renforcer le contrôle du salary cap… en demandant aux joueurs de tout dévoiler, ou presque. Malik Hamadache, président du syndicat des joueurs, s’en explique dans un entretien sans langue de bois au Midi Olympique.

“On leur demande déjà de tout contrôler…”

On demande aux joueurs de faire attention à leur casque, à leurs chaussettes… et bientôt leur slip ?” Le ton est donné. Pour Hamadache, l’idée d’un contrôle total des revenus, jusqu’aux comptes des SCI ou des sociétés personnelles des joueurs, est inacceptable : “Il y a un principe de vie privée à respecter.” Le rugby est un métier, pas un mandat public.

Il fallait tout ouvrir, tout montrer. Ça, ce n’est pas acceptable.

Si le président de Provale reconnaît que le salary cap est une nécessité pour l’équilibre du rugby pro, il s’inquiète d’un basculement : “Ce contrôle ne peut pas toujours se faire au détriment des joueurs.” Pour rappel, le projet initial de la LNR proposait une transparence quasi-totale sur tous les revenus, y compris extra-sportifs.

“La grève ? Ce n’était pas du flan”

L’été dernier, la colère est bien montée dans les vestiaires. Les joueurs ont été clairs : "s’ils passent en force, on va à la grève.” Une menace réelle, assure Hamadache, qui dément avoir agité le chiffon rouge pour faire pression. “On a simplement porté leur message. Tous les textes ont été validés avec eux. Ils y ont réellement songé. Leur ras-le-bol était concret et une réelle solidarité a émergé.

Heureusement, la discussion a pris un autre tournant. “Il y a une très bonne entente avec la nouvelle équipe dirigeante de la Ligue et son président, Yann Roubert. Il y a une réelle écoute et des relations de travail saines.” Résultat : une version modifiée de la réforme est sur la table, en attente d’un accord final. Le climat ? “Sain, apaisé et constructif.

“Le modèle anglais ? Qu’on arrête…”

Sur ceux qui citent l’Angleterre en exemple, Hamadache est catégorique : “Je note aussi que le modèle économique anglais, qu’on me dit si vertueux, n’a pas empêché la disparition de quatre clubs et la chute de leur championnat. Leur outil économique est défectueux.” Et de saluer le travail de fond mené par la LNR. Les deux championnats pro ont explosé en termes de valeur. Cet équilibre, fragile mais réel, doit être protégé.

On sait qu’il y a des abus et des choses qui ne sont pas traçables, dans les transactions. Tout le monde le regrette et c’est bien la preuve qu’il faut un contrôle à ce salary cap. 

Alors oui au salary cap, mais non à la mise à nu des joueurs. Ce sont des salariés, pas des élus. Ce qu’ils demandent ? Qu’on les laisse jouer au rugby. Juste ça.

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"Joueurs fliqués, comptes scrutés, SCI épluchées… et bientôt leur slip ? "
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