TOP 14. ''On racle les fonds de tiroirs'', ces dossiers qui résument toutes les difficultés de l’UBB
Pourquoi l’UBB ne peut pas faire de miracle sur le marché ? Marti dévoile les règles du jeu… et leurs limites. Crédit image : Screenshot Youtube UBB
Salary cap, Rayasi, Tom Willis… Laurent Marti a parlé sans filtre. Et ses mots en disent long sur les limites (et ambitions) actuelles de l’UBB.

Invité de l’émission Top Rugby sur TV7, le président de l’UBB Laurent Marti s’est exprimé sans détour sur la politique de recrutement bordelaise. En ligne de mire : le salary cap, les incertitudes liées aux internationaux, et deux dossiers très concrets, Salesi Rayasi et Tom Willis. Marti a confirmé que Bordeaux avançait avec prudence, contraint par un cadre économique mouvant, alors même que la Ligue s’apprête à voter une hausse progressive du plafond salarial. Une prise de parole directe et révélatrice des tensions qui entourent aujourd’hui la construction d’un effectif compétitif en Top 14.

Le salary cap, nerf de la guerre bordelaise

Marti n’a pas tourné autour du pot : « le problème, c’est le salary cap ». Tout est dit. Alors que les présidents de Top 14 planchent sur une augmentation du plafond, la question du calendrier reste centrale. Une application dès 2026-2027 ou un décalage à 2027-2028 ? Avec, en parallèle, une baisse très progressive des crédits internationaux, dont les effets réels ne se feront sentir qu’à l’horizon 2031. Autrement dit, l’UBB doit jongler. « On racle tous les fonds de tiroirs », assume Marti, conscient que la marge de manœuvre est mince. Bordeaux avance donc à vue, dépendant à la fois des décisions institutionnelles et des statuts internationaux de ses joueurs.TOP 14. Salesi Rayasi, le Kiwi que la Bretagne aime (déjà) comme du kouign-amannTOP 14. Salesi Rayasi, le Kiwi que la Bretagne aime (déjà) comme du kouign-amannCe que dit Marti illustre parfaitement une réalité souvent mal comprise. Le salary cap n’est pas qu’un plafond figé, c’est un mécanisme vivant, impacté par la liste premium du XV de France, par le Tournoi, et même par de simples feuilles de match. Un joueur qui apparaît deux fois sur une feuille des 28 pendant le Tournoi des 6 Nations devient automatiquement éligible aux crédits internationaux, même hors liste premium. Résultat : une visibilité fragile, des “inconnus” permanents, comme le dit Marti. Pour un club comme l’UBB, qui s’appuie aussi sur des jeunes avants à maturité tardive, chaque prêt, chaque sélection peut libérer… ou bloquer de la masse salariale. Ce n’est plus du recrutement classique, c’est de la gestion fine, presque comptable, à la semaine près.

Rayasi, un dossier symbolique

Derrière ces contraintes abstraites, il y a des hommes. Et aujourd’hui, celui qui cristallise les discussions s’appelle Salesi Rayasi. « On a besoin de Salesi », martèle Marti. Le staff veut le conserver, le joueur veut rester. De plus en plus à l'aise, le Néo-Zélandais de 29 ans reste sur 4 essais en trois matchs, dont un doublé contre le MHR. Arrivé en début de saison en provenance de Vannes, il aura très certainement encore plus de temps de jeu à l'avenir avec les absences des nombreux internationaux bordelais.

Mais financièrement, le dossier est compliqué. Rayasi, par son profil explosif, sa polyvalence derrière (ailier, arrière voire centre) et son impact ballon en main, est devenu un élément précieux de la rotation bordelaise. Le perdre serait un vrai coup dur sportif. Le garder, un casse-tête budgétaire. Voilà exactement le genre de dilemme que vivent aujourd’hui les clubs ambitieux du Top 14.

Tom Willis, opportunité… sous contrôle

Sur le cas Tom Willis, Marti a également tenu à calmer le jeu. Pas d’annonce officielle hors période de mutations, par respect pour son club actuel, les Saracens. Lesquels ont déjà indiqué qu'il ne sera plus au club à la fin de l'exercice en cours. Mais le président ne cache pas son admiration : international anglais, titulaire, joueur en constante progression. « Une recrue exceptionnelle », reconnaît-il. Sans pour autant avoir « cassé la tirelire ». Le message est clair : si Willis (re)venait à Bordeaux, ce serait le fruit d’un projet attractif, pas d’une surenchère financière.

Ce que ça change pour l’UBB et le Top 14

Ces déclarations montrent une chose : l’UBB est entrée dans une nouvelle dimension. Celle d’un club qui doit concilier ambition sportive, stabilité économique et attractivité. Pour Bordeaux, cela signifie accepter parfois de temporiser, de prêter, voire de laisser partir. Pour le Top 14, cela confirme que le salary cap est devenu un outil stratégique autant qu’une contrainte. Les clubs les mieux structurés, capables d’anticiper et d’optimiser chaque variable, prendront un avantage décisif.TRANSFERT. Tom Willis va retrouver son frère Jack en TOP 14 : un très joli coup !TRANSFERT. Tom Willis va retrouver son frère Jack en TOP 14 : un très joli coup !En filigrane, Marti glisse aussi une clé essentielle : l'aura de Yannick Bru. Un coach qui donne envie aux joueurs de venir… ou de revenir. Dans un rugby de plus en plus normé, ce supplément d’âme compte encore. Et à Bordeaux, malgré les calculs et les plafonds, le projet reste vivant. C’est peut-être ça, la vraie bonne nouvelle.

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