Être un finisseur quand on joue à l’aile, c’est bien. Mais au-delà de cet aspect fondamental du poste, qu’est-ce qui sépare bien souvent un dragster de Nationale et un finisseur installé en Top 14 ?
Demandez aux principaux concernés, la grande majorité vous répondra qu’évoluer dans le meilleur championnat du monde nécessite de "piter" parfaitement la défense collective et d’atteindre des standards élevés dans les airs, en couverture comme dans les duels aériens.
Une ligne directrice qu’a pris à la lettre Aaron Grandidier depuis son arrivée à la Section Paloise l’an dernier, après son titre olympique à 7. D’abord laissé de côté au profit de joueurs plus expérimentés, puis écarté parfois à la suite de matchs difficiles, l’athlète (1m86 pour 92kg) a surtout profité de sa première saison pleine dans l’élite pour bosser et encore bosser sur les fondamentaux du poste. Quitte à parfois délaisser un peu ses qualités physiques remarquables.
J’ai validé ce retour à XV. Maintenant, j’ai envie de m’envoler, d’être performant, de jouer tout le temps, de m’installer. Je dois franchir un cap, devenir titulaire dans cette ligne de trois-quarts. C’est aussi ce que le coach attend de moi, être plus décisif, insolent, plus confiant. Il faut assumer mes choix, déborder des mecs, faire en sorte que mes points forts ressortent plus. Quand je franchis, je dois pense à la ligne - (Aaron Grandidier pour Sud-Ouest)
Sans escorte, c'est la loi du plus "haut"
Est-ce pour cela que Pau survole les airs du Top 14 en ce début de saison ? Il y a de cela, d’autant que son compère Théo Attisogbe évolue dans son sillage. Mais cela tient aussi à une évolution des règles dans le secteur.
"Maintenant que les duels aériens se jouent à un contre un, sans escorte, c’est le meilleur en l’air qui gagne. On va donc chercher la balle plus haut et c’est peut-être pour ça que Théo (Attissogbe) et moi avons autant de réussite", explique-t-il encore pour Sud-Ouest. En tendant les bras en l’air pour aller toujours plus haut et ainsi gagner nombre de duels, comme Grandidier le faisait déjà très bien avec France 7, à l’image de sa réception de coup d’envoi en finale des JO qui abouti sur le rush légendaire d’Antoine Dupont, puis son essai.
C’est plus risqué, forcément, mais on maximise aussi nos chances de maîtriser le ballon. On tend vers ça, même si cela reste presque impossible dans des conditions humides. Pour moi, c’est un geste transmissible du 7 que j’ai pu amener à 15. Mais il fallait un temps d’adaptation par rapport aux trajectoires, qui sont différentes.
Un secteur devenu donc une vraie force du jeu palois, grâce à son duo d’ailiers métisses. C’est ainsi que les flèches paloises ont - en plus de leurs coups d’éclats offensifs - survolé les débats dans les airs avec 5 récupérations dans le style. "C’est moi qui leur demande. Depuis un an et demi et l’abolition des escortes, on bosse là-dessus d’arrache-pied", complète le manager Sébastien Piqueronies.
De quoi donner à la Section Paloise d’autres atouts dans son jeu, et lui permettre de continuer de s’élever…