On a beau nous faire des ronds de jambe en martelant une revalorisation de 1,18% du SMIC au 1er janvier 2026, la courbe de l'augmentation des salaires reste, en France et depuis 2020, en deçà de l'inflation. Tout ça pour dire qu'entre les fêtes de fin d'année, l'électricité toujours plus chère et le reste, le pouvoir d'achat du Français moyen ne sera donc pas plus haut demain, avec 16 euros en plus sur la fiche de paie.
Que faire, alors ? Il vous reste bien une option qui rapporte toujours plus ces dernières saisons et cette année encore : jouer en Top 14 et être JIFF. On le concède, ce n'est pas donné à tout le monde...
Jouer 10 en Top 14
Mais le cabinet d’audit Nexia S & A, missionné par la LNR, a publié ce lundi son rapport annuel consacré au salary cap. Un document de 48 pages dont l’objectif est de "renforcer la qualité et la compréhension de la finalité première du salary cap : la transparence et l’équité sportive". Accessible librement sur le site de la Ligue Nationale de Rugby, voilà ce qu'il indique notamment sur les salaires annuels moyens des joueurs professionnels du Top 14, poste par poste :
Selon Nexia, ce sont les demis d’ouverture qui gagnaient le plus lors de la saison 2024/2025 en Top 14, avec en moyenne 343 000 euros bruts annuellement. Une évolution cohérente avec la présence de nombreuses stars et maîtres à jouer à ce poste dans notre championnat (Jalibert, Ntamack, Carbonel, Simmonds, Segonds, Plummer...).
À l’autre extrémité du spectre, les ailiers restent les joueurs les moins bien rémunérés du championnat, avec un salaire moyen de 223 000 euros, tandis que les numéros 8 et les 2èmes lignes restent dans la fourchette haute, avec 296 000 de salaire annuel moyen brut. Même si un gros numéro 5, denrée rare en France, coûte souvent plus cher qu'un 4.
La prime aux JIFF
Le rapport met également en lumière une évolution contrastée entre joueurs JIFF et non-JIFF. Depuis la mise en place durable du quota par club, la rémunération des joueurs issus de la filière de formation française ne cesse d’augmenter. En 2024/2025, un joueur JIFF gagnait en moyenne 253 000 euros par an, contre 245 000 euros lors de la saison précédente.
À l’inverse, le salaire moyen des joueurs non-JIFF recule de 5 %, passant de 294 000 à 277 000 euros annuels.Ce qui souligne aussi l'affluence majeure de joueurs étrangers venus notamment d'Angleterre ou de l'URC qui viennent chercher un salaire plus confortable en France. Moins rares, moins exigeants, ces joueurs deviennent donc logiquement moins chers, dans l'ensemble...
Comment l’augmentation du Salary Cap doit permettre d'équilibrer les forces en présence du Top 14 ?Enfin, sachez que le bilan du cabinet indique aussi que la majorité des clubs du Top 14 exploitent quasiment l’intégralité du plafond salarial autorisé. Sept formations (contre cinq l’an passé) déclarent dépasser 99% du salary cap, fixé à 10,7 millions d’euros hors crédits liés aux internationaux, dont Toulouse, Toulon, le Racing 92 ou le Stade Français. Un plafond qui pourrait d'ailleurs augmenter dès la saison prochaine...

