RUGBY. Deux arbitres en même temps sur le terrain, ce souhait du champion du monde Erasmus
Aura-t-on la chance voir Wayne Barnes et Andrew Brace arbitrer en même temps ?
L'ancien sélectionneur de l'Afrique du Sud, Rassie Erasmus, a soumis une idée venue du rugby à treize pour faire évoluer le quinze.

Rassie Erasmus a encore fait des siennes sur l'arbitrage ! Pas sur Twitter néanmoins. Ni en mal. Bien que son compatriote, Elon Musk ait racheté Twitter (l'a-t-il fait pour permettre à Rassie de s'exprimer librement ?) récemment, c'est dans les colonnes du Mail on Sunday que le directeur du rugby en Afrique du Sud, s'est exprimé. Il y révèle notamment trois points pour "améliorer le rugby". Trois points sur l'arbitrage.

"Je ne suis probablement pas la personne la mieux placée pour parler de beaux matchs, mais j'ai tout de même des avis pour faire avancer le sport de l'avant", écrit-il. Un début d'éditorial en fanfare.

Si nous ne parvenons pas à éclaircir certaines zones d'ombre, le rugby risque de connaître des difficultés. Il est impossible d'attendre d'un arbitre qu'il prenne entre 800 et 850 décisions en un seul match. Le jeu ne peut plus être fluide et il y aura toujours une équipe qui sera mécontente. Plutôt que d'ajouter des couches de nouvelles lois, il existe des moyens de simplifier les choses.

 Voulons-nous que le rugby reste un jeu pour tous ? Si vous supprimez les mêlées et les mauls au profit d'un rugby de course pur et dur - par exemple en remplaçant une mêlée de cinq mètres par une remise en jeu sur la ligne de but - alors le rugby ne restera pas un jeu pour tous les gabarits. Je respecte le fait que chacun voit le jeu différemment et nous devons répondre aux goûts de chacun. À mes yeux, voir les gros dominer une mêlée est tout aussi beau que de voir Cheslin Kolbe ou Finn Russell.

L'éditorial se concentrera ainsi sur trois points essentiels : la mêlée, la place de l'arbitre, et le temps des pénalités.

Mêlée

Rassie Erasmus propose de former un groupe d'experts mondiaux de la mêlée (anciens joueurs et entraineurs) qui serviraient comme arbitres de mêlées. Ils seraient ainsi en bord de touche le plus proche possible de la mêlée et assisteraient l'arbitre central pour sa décision. "Ce serait leur unique travail", argumente Erasmus. Un arbitrage qui rappellerait ce qui se passe au football, où des arbitres de surface de réparation vérifient si des penalties sont valables ou non. 

Comme il y a environ 20 mêlées par match, vous pourriez même leur poser un micro et les relier à l'équipe de commentateurs de la télévision pour que les téléspectateurs comprennent ce qui se passe. Selon le livre des lois, une équipe doit être prête à former une mêlée dans les 30 secondes qui suivent le signal de l'arbitre. Un arbitre de mêlée pourrait contrôler cela. Dans les années 90, une mêlée était formée 20 secondes après le coup de pied arrêté. C'était tellement plus rapide. Pourquoi deviennent-ils un cauchemar ?

Vingt mêlées par rencontre, sans doute un idéal à atteindre pour Erasmus. Mais il est vrai que des mêlées qui se joueraient plus rapidement rendraient un très grand service au rugby. Il explique également que les équipes à l'époque étaient effrayées d'effondrer les mêlées. Notamment par peur de "se prendre des crampons sur la face et ainsi se retrouver en sang". Ainsi les troisièmes lignes soutenaient encore plus leurs piliers pour les maintenir. Aujourd'hui, avec les commissions de disciplines très sévères, ce genre de réprimande n'est plus possible. Enfin, arrêter le temps lorsqu'une mêlée s'effondre serait une idée à prendre pour inciter les équipes à ne pas tricher lorsqu'elles sont dominées. 

Un chronomètre pour les buts

Vous me direz, à juste titre, que cela existe déjà en Top 14. Rassie Erasmus veut ainsi que les règles soient strictement appliquées pour les buteurs. Selon lui, les buteurs ont tendance à dépasser les délais très facilement. Ainsi, ce qui se passe en Top 14 pourrait permettre aux rencontres internationales de gagner quelques minutes de temps de jeu effectifs. 

Mettre deux arbitres

Une mesure qui s'inspire de ce qui se passe au rugby à treize. Une mesure qui pourrait faire la différence dans les zones plaqueurs/plaqués selon le directeur du rugby Sud-Africain. Au XIII, un arbitre vérifie la position de hors-jeu de la défense, et un autre vérifie le secteur du plaquage. Une complémentarité qui permet au jeu d'être fluide. "C'est un secteur du jeu très compliqué à arbitrer. Vous avez besoin de cinq pairs d'yeux. Autrement, vous devinez ce qu'il se passe". 

Il n'est pas rare d'avoir près de 200 situations de plaquage dans un match. À chaque fois, l'arbitre doit réfléchir : le plaqueur a-t-il relâché le joueur plaqué ? Le plaqueur s'est-il mis debout avant le contest ? Le joueur plaqué a-t-il lâché le ballon immédiatement ? Les joueurs qui arrivent sont-ils bien dans l'axe ? Le joueur qui arrive a-t-il supporté le poids de son corps ? C'est impossible !

En plus de contrôler les rucks, l'arbitre doit s'assurer que la défense ne soit pas en position de hors-jeu. L'appuie d'un deuxième arbitre de champ serait alors très efficace pour le bon respect de la règle des équipes. Ce à quoi Rassie Erasmus pousse dans son éditorial. Un deuxième arbitre de champ donc. Et ainsi un arbitre assistant en plus pour les mêlées. Tout un programme.

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Idée intéressante, mais difficilement réalisable dans les faits à mon avis, 2 arbitres de champ ça peut vite devenir compliqué en cas de désaccord sur une décision. Par exemple pour des décisions à prendre dans l'instant, typiquement une mêlée, si le premier dit jouer et l'autre siffle à refaire c’est vite confus pour tous le monde.
Avoir un arbitre de touche dédié à la mêlée pourquoi pas, mais n'est ce pas déjà en partie leur rôle?
Pour les hors jeu et en avant de passe on peut imaginer une technologie de ligne similaire au foot pour l'arbitre vidéo.
Avec la radio il pourrait signaler tous hors jeu à l'arbitre de champs qui peut se concentrer sur ce qui passe dans le ruck.
Je viserais plutôt une simplification/clarification des règles (doux rêve) que de multiplier les arbitres, ça risque d'augmenter les différences dans l'analyse des situations et la lisibilité du jeu pour Jean-Michel Touslemonde et surtout pour les joueurs. D'ailleurs je n'ai pas encore vu d'arbitre sortir le mètre autour des trucks pour délimiter la zone de plongeon.

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