RUGBY. Coupe du Monde. Ramos, Willemse, Barrett... Pourquoi avoir des arrières qui peuvent jouer à l'ouverture ?
Thomas Ramos, buteur du XV de France. Crédit image: Screenshot Youtube Rugby World Cup
La France, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, une grande partie des nations majeures de cette Coupe du Monde possèdent un arrière qui peut également jouer ouvreur.

Des exemples dans les nations majeures

Thomas Ramos s’est imposé en tant que titulaire des Bleus avec le numéro 15 dans le dos. Mais le joueur du Stade Toulousain alterne régulièrement entre le poste d’ouvreur et d’arrière avec son club.

Une polyvalence qu’il assume brillamment puisqu’il a été élu homme du match de la finale de Top 14 en 2021 en marquant 15 des 18 points du Stade Toulousain face à la Rochelle.

Il faisait d’ailleurs partie des options possibles pour remplacer Romain Ntamack au poste d’ouvreur après son forfait pour le mondial.

Une caractéristique que l’on retrouve chez les Springboks avec Damian Willemse. L’arrière sud-africain évolue aussi aux deux postes avec sa sélection et avec son club des Stormers. Une franchise où l’on retrouve l’actuel numéro 10 de la nation arc-en-ciel : Manie Libbok. Les deux joueurs sont donc habitués à se remplacer mutuellement dans le jeu courant.

Toujours dans l’effectif des Springboks, l’expérimenté Willie Le Roux alterne aussi entre le poste d’arrière et de demi d’ouverture (et même d’ailier).

Le pays qui reste sûrement le meilleur exemple pour cette polyvalence 10/15 est la Nouvelle-Zélande. Les deux arrières principaux (Beauden Barrett et Damian McKenzie) sont deux ouvreurs de formation.

Beauden Barrett a même été décalé au poste d’arrière pour pouvoir évoluer avec deux 10 et surtout laisser Richie Mo’unga, auteur de très belles performances, en demi d’ouverture.

L’équipe d’Angleterre a aussi essayé cette option lors du dernier match face au Chili en positionnant le numéro 10 des Harlequins Marcus Smith à l’arrière.

Continuité du jeu

Le principal intérêt de cette stratégie est d’avoir deux joueurs aux profils similaires sur le terrain. Si le demi d’ouverture est sollicité dans un ruck, sur un plaquage ou ne peut tout simplement pas organiser le temps de jeu suivant, l’arrière peut prendre sa place de chef d’orchestre.

C’était notamment le cas lors du match entre l’Irlande et l’Afrique du Sud, où Damian Willemse s’est souvent intercalé en premier attaquant à la place de Manie Libbok. On pourrait aussi citer l’exemple écossais avec des combinaisons autour de Finn Russell et Blair Kinghorn.

Cette polyvalence permet d’avoir un jeu plus fluide et de ne pas dépendre d’un seul joueur pour mener l’attaque d’une équipe. En enchaînant plus de temps de jeu avec les avants et en s’appuyant sur un centre au profil plus physique.  

Assurance pour le jeu au pied

Qui dit deux numéros 10, dit généralement deux buteurs. L'artilleur attitré du XV de France est d’ailleurs l’arrière Thomas Ramos. Le joueur toulousain s’est montré très efficace, mais en cas de problème, il pourrait toujours être remplacé par Mathieu Jalibert qui peut également buter.

Une garantie face aux perches, mais aussi dans l’occupation du terrain, avec deux éléments qui possèdent un très bon jeu au pied. On retrouve des joueurs qui sont à l’aise en couverture et qui peuvent s’appuyer sur une deuxième option avec un autre ouvreur.

Exception irlandaise

Si d’autres pays choisissent cette option d’attaquer avec deux ouvreurs en 10 et en 15 : l’Argentine avec Santiago Carreras et Juan Cruz Mallia, l’Italie avec Tommaso Allan et Paolo Garbisi. L’Irlande fait partie des rares nations à ne pas avoir un arrière capable de joueur demi d’ouverture.

Dans le schéma de jeu du XV du trèfle, Hugo Keenan ne s’intercale jamais à la place de Jonathan Sexton, mais se décale plutôt sur les extérieurs (où il fait souvent des différences). L’arrière du Leinster ne frappe pas non plus au but.

Ce qui peut sembler logique avec l’importance qu’a le capitaine irlandais Sexton sur son équipe. Le demi d’ouverture contrôle absolument toutes les options offensives et la totalité des ballons d’attaques passent par lui.

Une stratégie qui s’avère payante avec les récentes performances de l’Irlande et de son numéro 10, qui a battu le record de points inscrits en sélection de Ronan O’Gara. On peut tout de même se demander si cette ‘’Sexton’’ dépendance n’est pas dangereuse en cas de pépins dans la suite de ce mondial.

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  • mic4619
    21280 points
  • il y a 6 mois

Peut on aussi dire aussi que l'Irlande se fragilise en ne faisant reposé son jeu que sur Sexton ?
Sinon pour le jeu au pied de dégagement et d'occupation il se se repose beaucoup sur James Lowe et cela leur est très profitable.

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