RUGBY. ‘‘C’est difficile de savoir pourquoi Owen Farrell n’a jamais été aimé de la même manière que Jonny Wilkinson’’
Owen Farrell quittera son club de toujours des Saracens pour rejoindre le Racing la saison prochaine. Crédit image : Screenshot Youtube Guinness Men's Six Nations
Malgré ses performances, le mal-aimé Owen Farrell n’a jamais réussi à enthousiasmer les supporters du XV de la Rose comme la légende Jonny Wilkinson.

L’annonce du départ d’Owen Farrell au Racing pour la saison prochaine a surpris. Tout d’abord puisque le demi d’ouverture a toujours évolué sous les couleurs rouge et noire des Saracens.

Après des débuts en professionnel en 2008, à l’âge de 17 ans, l’international anglais aura tout connu avec le club londonien.

Titulaire indiscutable lors du règne des Sarries avec trois titres européens à la clé (2016, 2017, 2019) et 6 titres de Premiership (2011, 2015, 2016, 2018, 2019 et 2023), Owen Farrell sera resté fidèle à son club. Il sera même passé par la case deuxième division lors des problèmes financiers de 2020, pour faire remonter son club dans l’élite une saison plus tard.

Indispensable au XV de la Rose

Alternant entre le poste d’ouvreur et de premier centre, le joueur des Saracens a rapidement ébloui la scène internationale.

Après des débuts avec le numéro 12 dans le dos contre l’Ecosse, lors du Tournoi des 6 Nations de 2012, Owen Farrell s’impose en tant que titulaire et jouera tous les matchs du Tournoi.

Stuart Lancaster choisira même d’en faire son demi d’ouverture numéro 1, au détriment de Charlie Hodgson, pour avoir une ligne de trois-quarts plus dense avec Brad Barritt et Manu Tuilagi.

Tout semble aller au mieux pour le natif de Wigan, qui va faire partie des 4 joueurs nominés pour le titre de meilleur joueur du monde dès sa première année au niveau international (Dan Carter remportera le titre cette année-là).

Le fils d’Andy Farrell continuera sa progression en devenant capitaine et en remportant des titres importants avec sa sélection (1 Grand Chelem en 2016 et 2 Tournois en 2017 et 2020). Si on ajoute à cela les 3 Tournées avec les Lions britanniques (2013, 2017 et 2021), le futur Racingman pourrait logiquement être au panthéon du rugby anglais.

Et pourtant, malgré de belles performances, un niveau atteint digne des plus grands, avec une gestion du jeu exceptionnelle qui a permis à l’Angleterre de se hisser au sommet du rugby mondial. Ce sont les échecs, les fautes et les sifflets que les supporters anglais et de la planète rugby vont retenir.

Le Mal-aimé

Pour ce dernier match sous le maillot blanc floqué de la rose rouge, Owen Farrell n’aura pas eu droit à une ovation, voire des applaudissements. Il sortira de la Coupe du Monde à Marseille, sous les sifflets du public.

Sans jamais vraiment avoir fait de polémiques en dehors du terrain, et capable de mener son équipe comme lors de la magnifique demi-finale remportée contre les All Blacks en 2019, le joueur des Saracens aura réussi à conquérir des titres, mais jamais son public.

Dans un article pour le média britannique RugbyPass, l’expérimenté journaliste Mick Cleary, qui a couvert le rugby anglais sur plus de 8 Coupes du Monde, a évoqué le manque de reconnaissance pour ce joueur.

Il est déjà trop tard. Le point où les fans d’Angleterre auraient pu se lever pour acclamer l’un des plus grands joueurs jamais à avoir porté la Rose Rouge, donné cœur et âme autant que muscle et os au rugby, est déjà dépassé. Owen Farrell, tu méritais mieux de la part de l’Angleterre’’.

Pour celui qui a suivi 7 Tournées des Lions Britanniques, ce manque d’affection provient seulement de l’image dégagée par le demi d’ouverture.

Farrell n’a jamais été un candidat pour un concours de popularité, il n’a jamais été à l’aise devant un microphone, bien qu’il sût que la performance publique serait une partie importante de ses fonctions en tant que capitaine de l’Angleterre. Il est né en tant que leader sur le terrain, très compétitif, dans la quête incessante de la victoire.’'

Si on rajoute à cela son côté arrogant, ses plaquages sans les bras, sa communication avec les arbitres, Owen Farrell n’aura jamais une place à côté de Jonny Wilkinson.

D’autant plus que Sir Wilko a su mener son équipe vers un titre de champion du monde en 2003, avec un drop magique en finale face à l’Australie.

Mick Cleary conclut pourtant son article en se demandant si les Anglais se sont montrés injustes envers Owen Farrell, et si la comparaison n’a pas lieu d’être avec l’ancienne star du RCT.

Il est difficile de savoir pourquoi il n’a jamais été aimé comme Jonny Wilkinson. Était-ce son air prétentieux du nord, le snobisme inversé d’un homme de Twickenham, sa retenue devant les journalistes ? Owen Farrell devrait être applaudi pour cela, pas dénigré.’’

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Ho non pas lui….

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