RUGBY. Abus de biens sociaux, subventions détournées : l’ombre qui plane sur Didier Lacroix
Stade Toulousain : l’extra-sportif s’invite au sommet de l’institution rouge et noire. crédit photo : screenshot Stade Toulousain
Cité dans une enquête pour abus de biens sociaux et abus de confiance visant la section tennis-padel du club, la gouvernance de Didier Lacroix à Toulouse est aujourd’hui questionnée.

Rien ne semblait pouvoir ébranler la machine rouge et noire. Champion en titre, le Stade Toulousain a parfaitement lancé sa saison en s’imposant à Clermont. Mais en coulisses, une affaire extra-sportive vient noircir le tableau. Le président Didier Lacroix se retrouve cité dans une enquête judiciaire visant l’ancienne section tennis-padel du club, placée en liquidation en 2024.

Une enquête pour "banqueroute"

Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour banqueroute, abus de biens sociaux et abus de confiance. Au centre des investigations, l’ancien président du tennis toulousain, Marc Tiersonnier, accusé d’avoir géré l’association de manière « personnelle et intéressée » entre 2016 et 2024. Plus de 600 000 euros de rémunérations et d’avantages lui sont reprochés, alors même que les statuts ne prévoyaient pas de salaire.

Le rapport de la chambre régionale des comptes d’Occitanie va plus loin, évoquant une « porosité financière » entretenue entre l’association et plusieurs sociétés satellites. Près de 1,5 million d’euros - aides publiques et dons privés - restent à ce jour sans justification claire. Des subventions municipales et fédérales auraient même été redirigées vers des structures commerciales, en contradiction totale avec la loi.

C’est dans ce contexte que le nom de Didier Lacroix apparaît. En 2022, le président du Stade Toulousain rugby a pris 10 % du capital de la société Les Raquettes, gestionnaire du bar-restaurant John’s Club. Selon les magistrats, c’est lui qui a validé les rémunérations versées à Tiersonnier, sans qu’aucune instance officielle n’ait donné son accord. Contacté par plusieurs médias, Lacroix a choisi de ne pas répondre.

Une affaire qui lie tennis et rugby

L’affaire dépasse donc le seul tennis. Elle soulève des questions sur les liens entre le club de rugby, ses dirigeants et les sociétés satellites qui gravitaient autour du complexe d’Ernest-Wallon. Pour une institution qui revendique transparence et exemplarité, le coup est rude.

Une nouvelle gouvernance a depuis repris la main sur la section tennis. Le restaurant a été intégré dans le giron du Stade Toulousain rugby et la gestion des courts de padel confiée à un acteur extérieur. Mais les dégâts en termes d’image sont réels.

Alors que le Stade Toulousain poursuit sa quête de titres sur le terrain, son président devra répondre aux interrogations liées à cette affaire. Le champion de France reste solide sportivement, mais c’est désormais en dehors des pelouses que Didier Lacroix est attendu au tournant.

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Oui, plutôt très confus. Lacroix qui n'était pas dans l'association Tennis Padel mais actionnaire à 10% d'un restaurant associé payait le président sans que personne ne le sache ...

C'est étonnant, mais ça me fait penser aux techniques de communication en politique souvent... Des accusations, des affirmations qui ne valent rien mais qui finalement jettent malgré tout le discrédit sur certaines personnes, et qui met dans la tête des gens des idées suivant le bon vieux principe "y'a pas de fumée sans feu" qui propose une logique, que dis-je une logique, plutôt un biais d'information et cognitif bien plus simple, que dis-je simple, plutôt simpliste. Donnerait-on dans la trumpisation au rugby ?

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