Il était déjà, à lui seul, une anomalie. Parce que jouer dans l’un des grands championnats européens en toisant les 2m10 est extrêmement rare.
Mis à part les frères Arnold, Richie Gray et RG Snyman, rares sont ceux qui l’ont fait avec vigueur, ces dernières années. Car se mouvoir et résister aux impacts féroces tout en tutoyant le ciel est bien souvent contre indicatif. Le cas de l’international U20 anglais Rob Carmichael, 2m10 mais cantonné aux tribunes d’Édimbourg, en est le parfait exemple.
Pourtant, la taille de JP Du Preez (2m09) était ce qui faisait sa force en Premiership sous les couleurs des Sale Sharks, puis à Glasgow depuis son arrivée en Ecosse voilà 3 ans. Joueur très difficile à contourner en touche, agressif sur l’homme et doté d’une force proportionnelle à sa carcasse (130kg), le casqué de Johannesburg est pour ainsi dire un poison pour les packs adverses.
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Jusqu’à une grave blessure survenue il y a tout juste 2 ans, désormais. Une rupture des ligaments du genou et le ménisque déchiré. Important mais presque banal, à un niveau qui voit des joueurs rester sur le carreau chaque semaine.
Sauf qu'une grave blessure aux articulations sur un tel physique n’a rien d’anodin. Et que forcément, la carcasse de la tour de contrôle des Warriors a engendré des complications. Bilan ?
Un défaut au niveau du fémur, directement lié à sa blessure, comme le rapporte RugbyPass. Qui nécessitait la transplantation d’un fragment osseux parfaitement adapté au sien, si Du Preez voulait continuer à jouer au rugby.
Un miracle
Mais allez trouver un donneur aux dimensions du 2ème ligne de 30 ans… Brisé, inquiet de devoir arrêter ce pourquoi il était venu en Europe avec sa famille, ce chrétien convaincu s’en remet alors à la foi.
Et quelques semaines plus de tard, le donneur compatible est finalement trouvé. Mais son chirurgien le prévient : ce sera quitte ou double. Si la greffe ne prend pas, la fin de carrière est assurée.
"Ils ont foré une partie de mon fémur pour y insérer l’os du donneur", explique Du Preez à RugbyPass, lui qui dû aussi adapter ses outils de rééducation, la faute à la taille hors-normes de ses segments. "Mais le truc le plus dingue, c’est quand le chirurgien m’a dit que l’os s’était emboîté parfaitement. Il a pris un marteau, il a tapé, et ça s’est mis en place, sans espace, sans ajustement. Quelques mois plus tard, j’étais de retour sur le terrain."
Je crois vraiment aux miracles. Et ça, c’en était un. Mon genou est parfait aujourd’hui. Aucune douleur.
Au total, JP du Preez aura été tenu éloigné des terrains pendant 650 jours. Soit 22 mois. Avant de revenir au mois de mars sous le maillot de Glasgow, avec lequel il reprend petit à petit du rythme.
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Un retour qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre mastodonte sud-africain de l’URC, RG Snyman (2m07 pour 131kg), qui connut une traversée du désert de deux ans avant de revenir au premier plan avec les Springboks, de rafler un titre de champion du monde puis d’être recruté par le Leinster. En souhaitant à Du Preez la même réussite que son compère à la coupe viking…
Manu
MERCI pour cet article très intéressant
Fondacci
Avec plaisir ! Mais c'est au média sudiste RugbyPass que l'on doit l'idée...